Pluie, éclairs et combat : les Lions tombent à Sydney
C’est une soirée laborieuse qu’ont vécue les supporters de l’Australie et des Lions Britanniques et Irlandais à l’Accor Stadium de Sydney samedi 2 août. L’Australie peut se consoler d’avoir remporté la victoire 22-12 (3 essais à 2), sa seule sur cette série de trois, et d’avoir donné un meilleur visage.
A part ça, ça a été galère et les seuls éclairs – en plus de l’ambiance électrique entre les deux équipes – sont venus du ciel au début de la seconde période lorsque le match a dû être suspendu à la 42e pour une demi-heure (protocole sécurité : attendre 30 minutes après le dernier éclair), les spectateurs étant invités à se replier dans les coursives.
Renvoyés dans les vestiaires, les joueurs ne pouvaient rien faire qu’attendre. Lorsque la décision était prise de reprendre, ils avaient droit à dix minutes d’échauffement avant que le match ne puisse reprendre là où s’était arrêté. Ironiquement, durant cette pause obligatoire, plus aucune goutte ne tombait sur le stade… jusqu’à deux minutes avant la reprise.
A ce moment-là, la rencontre venait de prendre une tournure inquiétante lorsque le genou de Will Skelton heurta la tête du deuxième-ligne James Ryan, parti pour plaquer très bas son puissant vis à vis de La Rochelle. Les esprits s’échauffaient entre les deux équipes, mettant un peu plus de tension dans cette rencontre à haut risque pour les Wallabies, déjà perdants de cette série de trois tests.

Un peu plus tôt, à la 27e minute, c’est le capitaine des Lions Maro Itoje qui avait été obligé de quitter le terrain sur protocole commotion. Protocole qu’il n’a pas réussi à passer et qui l’a obligé à rester en retrait. Le deuxième-ligne anglais a été remplacé par Ollie Chessum après un gros choc dans un contact. Itoje est sorti sans assistance, alors que les Wallabies menaient 5-0 au tableau d’affichage (essai de Dylan Pietsch à la 7e).
Ce départ anticipé du joueur des Saracens a déséquilibré l’attelage en deuxième ligne au moment où les Lions espéraient boucler leur tournée avec leur prestation la plus aboutie.
Autres coups durs : l’ouvreur australien Tom Lynagh et l’ailier Tommy Freeman ont eux aussi été sortis à la 33e et 37e minute, avant d’échouer à leur tour au protocole commotion. À la pause, les Australiens menaient 8-0 devant 80 310 spectateurs trempés à West Sydney – une affluence record qui signait la plus grande jamais enregistrée pour une tournée des Lions.
Malgré tous ces rebondissements, les hommes d’Andy Farrell étaient arrivés à l’Accor Stadium avec une avance déjà décisive de 2-0. En ligne de mire : un premier grand chelem en Australie depuis 1927 et une tournée invaincue, comme les « Invincibles » de Willie John McBride en 1974. Ce ne sera finalement le cas.
Les Wallabies ont sauvé l’honneur en déployant un jeu d’attaque, obligeant les Nordistes à plaquer deux fois plus à ce moment-là. A la 54e, l’ailier australien Max Jorgensen récupérait une mauvaise transmission et engageait une course rapide vers l’en-but, séchant Finn Russell au passage (15-0). Il perdait une excellente occasion d’essai un quart d’heure plus tard en ne maîtrisant pas le ballon alors qu’il entrait dans l’en-but et que les Lions avaient récupéré du terrain grâce à un essai de Jac Morgan (15-7).
C’est finalement Tate McDermott qui offrait un répit aux hommes de Joe Schmidt en aplatissant du bout des doigts après une feinte bien sentie (22-7). Clairement, le jeu des Wallabies était bien plus séduisant que celui des Lions, sans délicatesse et centré sur le combat et les petits tas pour tenter d’avancer à l’image de leur dernier essai par le pilier Will Stuart sur la sirène qui, cette fois, ne leur a pas donné la victoire (22-12).