Entre surprise, amertume et mauvaise foi : comment la presse néo-zélandaise a jugé le premier test des Bleus
Drôle de satisfaction pour l’entraîneur en charge des avants des All Blacks, Jason Ryan. « S’il y a pas mal de sang dans le vestiaire des All Blacks après un test-match, Jason Ryan hoche la tête, satisfait en silence », relève le média Stuff.
En ce dimanche matin, Ryan rappelait ce vieux dicton lors d’une rencontre avec la presse : « parfois, il faut savoir gagner dans la boue. Là, il n’y avait pas de boue, mais on a trouvé un moyen. Il y avait du courage, et il y avait pas mal de sang dans le vestiaire. »
« Parce que quand l’entraîneur des avants voit du rouge sur les visages, les serviettes et les maillots, ou que le staff médical cherche une aiguille et du fil, il sait qu’il ne peut pas reprocher à ses gars de ne pas s’être envoyés sur le terrain », explique Stuff.
Le média en ligne néo-zélandais fait son mea culpa après avoir passé une partie de la semaine à jeter de l’huile sur le feu, au lendemain de la victoire étriquée des All Blacks 31-27 sur la France à Dunedin pour le premier des trois tests. Un seul gros titre devait faire la Une des journaux en ce dimanche matin : c’était la 500e victoire des All Blacks. Mais la fête a été gâchée par la grosse performance des Français. Et c’est de ça que les journaux ont parlé.
« Les images de Fabien Galthié haranguant avec passion ses joueurs à la mi-temps à Dunedin devraient faire réfléchir tous ceux qui imaginaient la France venir en Nouvelle-Zélande comme un vieux coq chancelant prêt à se faire faucher par une moissonneuse-batteuse », écrit le journaliste Richard Knowler dans son article.
« Samedi soir, le sélectionneur tricolore et ses hommes en bleu ont failli faire honte aux All Blacks dans leur propre jardin du Forsyth Barr Stadium. On n’est pas passés loin. Soyons honnêtes : combien d’entre nous pensaient vraiment que les Bleus pouvaient battre les All Blacks dès le premier test de cette tournée ? »
« Soyons honnêtes : combien d’entre nous pensaient vraiment que les Bleus pouvaient battre les All Blacks dès le premier test de cette tournée ? »
Les bookmakers donnaient huit contre un. Mais c’était sans compter sans les talents de Théo Attissogbe, Gabin Villière (orthographié Valliere) et Alexandre Fischer qui ont impressionné les commentateurs kiwi qui ne jettent pas non plus la pierre aux All Blacks qui ont fait montre de courage.
« Ce serait une erreur de croire que cette équipe de France, pourtant composée en grande partie de “remplaçants”, a pris peur. Bien au contraire. Et Fabien Galthié pourrait bien en faire sa force », conclut le journaliste.
« Peut-être que cette équipe de France n’est finalement pas si faible que ça », s’étonne avec amertume et un brin de mauvaise foi 1news qui pointe la polémique autour des trois essais refusés, notamment par l’arbitre vidéo « qui doit bien justifier son salaire ».
« Il a vraiment dû chercher des raisons pour en refuser au moins deux : Jordie Barrett, Billy Proctor et Will Jordan ont tous vu leurs essais annulés, au grand dam du public… et sans doute de pas mal de téléspectateurs aussi », souligne le journaliste Patrick McKendry.
« Le rugby français a plus de profondeur que Voltaire, et le Top 14 doit être considéré comme la meilleure ligue professionnelle de la planète »
Deux jours après avoir dénoncé une équipe de France « amoindrie », The Post devait bien reconnaître qu’elle était malgré tout « terriblement compétitive » mettant en lumières les « failles défensives » des All Blacks punie par l’arrière Théo Attissogbe et le jeu au pied maîtrisé du demi d’ouverture Joris Segonds.
« C’était, à bien des égards, une victoire morale pour les “Baby Blues” de Fabien Galthié, qui ont envoyé valser les critiques sur l’absence de leurs titulaires habituels et confirmé ce que les observateurs avisés savaient déjà : le rugby français a plus de profondeur que Voltaire, et le Top 14 doit être considéré comme la meilleure ligue professionnelle de la planète », reconnait le journaliste Marc Hinton.
« Galthié avait peut-être laissé l’essentiel de ses cadres en France, partis profiter d’une intersaison bien méritée, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’alignait pas une équipe compétitive. Ce qu’il s’est passé samedi soir l’ont prouvé de façon éclatante : ce jeune groupe peu attendu a poussé les All Blacks dans leurs derniers retranchements. »
History! First team to reach 500 Test wins! 🇳🇿🌿
What’s been your most memorable Test win?! pic.twitter.com/IlSZG4uoeu
ADVERTISEMENT— All Blacks (@AllBlacks) July 5, 2025
RNZ, Radio New Zealand, rappelle à juste titre que « les visiteurs avaient été quasiment enterrés trop vite par la plupart des observateurs, mais Du’Plessis Kirifi savait que ce serait tout sauf facile. Et dès une de ses premières prises de balle, il a compris à quoi s’attendre face à la puissance des Français », écrit Joe Porter.
« “Je ne sais même pas s’il y avait un espace pour moi, parce que je me suis fait cartonner par deux gros gaillards français”, a-t-il raconté. “Parfois, tu tombes sur un vrai mur. C’est pas toujours une épaule tendre ou une brèche à exploiter. Je suis juste content qu’on ait pu enchaîner une phase derrière, parce que je crois que j’ai reculé sec sur le coup.
« “Faut pas s’attendre à moins. C’est du rugby international, c’est un test match, et eux, ils sont venus de loin. C’est pas pour faire de la figuration. Ils sont venus pour jouer à fond.” »
Rendez-vous est déjà pris pour le deuxième test à Wellington samedi 12 juillet où les All Blacks espèrent remporter la 501e victoire de leur histoire.
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