Alldritt, Gailleton, Ntamack... ces Bleus qui ont souffert lors de la tournée de novembre

Le XV de France a remporté deux de ses trois test-matchs de novembre mais a aussi laissé une impression globale très mitigée, en comparaison avec ce qu’il avait pu produire lors du dernier Tournoi des Six Nations. À l’heure de tirer le bilan de cette fenêtre internationale d’automne, voici les joueurs qui ont perdu des points.

• Grégory Alldritt

Fabien Galthié a eu beau s’expliquer sur la gestion du cas Alldritt, on peine à y voir clair. Désigné capitaine des Bleus en 2024 en l’absence d’Antoine Dupont, qui préparait les Jeux Olympiques, puis déclassé une première fois à la fin de la même année, pour le dernier test de novembre contre l’Argentine auquel il n’avait pas participé, puis de nouveau réinvesti capitaine pour le dernier match du Tournoi des 6 Nations 2025, à la suite de la grave blessure d’Antoine Dupont en Irlande, puis déclassé une deuxième fois au début de la tournée de novembre de cette année, et enfin réintégré directement capitaine contre les Fidji et l’Australie… difficile de suivre le fil.

Entre les lignes, Galthié a fait comprendre qu’il n’était plus un indéboulonnable et que le Lyonnais Mickaël Guillard, régulier dans la performance et un des rares Bleus à surnager cet été en Nouvelle-Zélande, avait été « chercher le maillot ». À l’orgueil, le Rochelais a été plutôt intéressant contre les Fidji mais moins contre l’Australie. Pas de quoi récupérer donc un statut qui demeure plus que jamais incertain pour le Tournoi des Six Nations.

Le discours de Grégory Alldritt avant d’affronter l’Australie : «Il y a des mecs qui foutent la moitié de leur salaire pour venir nous voir jouer le week-end.»

📸 : France Rugby (YouTube) pic.twitter.com/rVt4Hhflhg

— Pablo Guillen (@pablo_guillen_) November 26, 2025

• Émilien Gailleton

Pour le centre palois, il n’est pas question d’évoquer ses performances sur le terrain puisqu’il n’a joué qu’un petit quart d’heure sur les trois matchs. Le sort a voulu qu’il subisse une commotion très rapidement après son entrée en jeu contre les Fidji, seul match où il avait une petite fenêtre de tir pour s’exprimer suite au choix de laisser au repos Gaël Fickou. C’est surtout sa position dans la hiérarchie des centres qui ne semble pas évoluer malgré son rendement avec la Section et ce qu’il a pu démontrer lors de sa dizaine de sélections. Pierre-Louis Barassi lui est clairement préféré et sauf blessure, il n’entre plus non plus sur les feuilles de match.

Contre l’Australie, Barassi n’était pas là et c’est le Toulousain Kalvin Gourgues qui a été choisi sur le banc. Un camouflet de plus pour l’ancien Agenais qui ne va décidément plus savoir que faire pour trouver grâce aux yeux de Fabien Galthié. Le retour au premier plan du Bordelais Nicolas Depoortère, capable de jouer 12 ou 13 et excellent contre les Fidji et l’Australie, couplé à l’explosion de Gourgues, réduisent un peu plus son horizon en bleu.

⌚️Kalvin Gourgues’ made a gorgeous break with the speed to set up Louis Bielle-Biarrey for his second try of the match to seal the victory for France 💪#Breitling #DefiningMoment @Breitling pic.twitter.com/X6GYVkkpby

— Quilter Nations Series (@QuilterNations) November 25, 2025

• Romain Taofifenua

L’aîné de la fratrie Taofifenua a toujours été identifié comme un impact player en équipe de France et ce n’est certainement pas cette tournée de novembre qui va changer la donne au crépuscule de sa carrière. Titularisé contre les Fidji pour palier l’absence d’Emmanuel Meafou, malade, le vétéran du Racing 92 a livré un de ses plus mauvais matchs en bleu, entre indiscipline et retard de placement. Au match précédent, son entrée en jeu contre les Springboks n’avait pas apporté non plus ce supplément de puissance espéré.

Un avertissement pour un joueur jusqu’à présent irréprochable avec l’équipe de France, mais qui voit le temps et la concurrence jouer contre lui.

• Romain Ntamack

Pour mettre fin au débat régulièrement réalimenté de la concurrence de Matthieu Jalibert, la question du numéro 10 du XV de France a déjà été tranchée depuis de longs mois par Fabien Galthié, qui trouve que Romain Ntamack s’inscrit mieux dans le jeu qu’il prône. On attend toutefois beaucoup mieux du Toulousain que ce qu’il a pu montrer durant cette tournée de novembre. Emprunté, se contentant trop souvent d’un rôle fade de passe-plats, il n’a jamais dépassé le juste moyen lors des trois matchs, même s’il y a eu du mieux contre l’Australie.

« Il n’y a pas de sujet sur les performances de Romain » a tenté de le défendre Fabien Galthié durant ce mois de novembre.

Si sa solidité défensive n’est plus à prouver, on attend pourtant clairement plus de celui qui, un soir de finale de Top 14 en 2023 contre La Rochelle, avait offert le Bouclier de Brennus au Stade toulousain suite à un éclair de génie en toute fin de match. Ou qui avait impulsé une relance divine de son en-but contre les All Blacks en 2021. Preuve qu’il peut être bien autre chose que le simple gestionnaire du jeu français.

• Thomas Ramos 

Il n’est pas passé totalement à côté de son mois de novembre mais lui aussi nous a habitué à tellement mieux qu’on ne peut que rester sur notre faim. Inspiré contre l’Afrique du Sud avec deux passes décisives, l’arrière toulousain a enchaîné avec deux prestations inabouties, caractérisée par un jeu au pied très inégal et parfois abusif, et des absences en défense comme sur l’essai du Fidjien Jiuta Wainiqolo qu’il ne semble pas vouloir plaquer ou d’Angus Bell avec l’Australie, où ce dernier lui échappe trop facilement.

Angus Bell y sus 120 kilos. A lo Jonah Lomuhttps://t.co/Wkff4WT0rj

— Fernando M. Carreño (@fmcarreno) November 23, 2025

• Gaël Fickou

Intronisé capitaine en début de tournée, le Racingman n’a ni apporté offensivement, ni défensivement lors du premier gros test contre l’Afrique du Sud en position de premier centre. Sorti de la feuille de match la semaine suivante contre les Fidji, il est revenu contre l’Australie délesté du capitanat et s’est montré très neutre à l’inverse de son binôme Nicolas Depoortère.

Alors que la concurrence fait rage au centre, le Bleu le plus capé en activité (98 sélections) sait qu’il est condamné à faire bien plus s’il veut s’éviter la même remise en question que Grégory Alldritt, autre cadre du groupe France bousculé par Fabien Galthié.