Toulouse, premier qualifié pour la finale
Sans briller, le Stade Toulousain a battu l’Aviron Bayonnais 32-25 pour aller en finale de Top 14.
L’Aviron Bayonnais a ouvert le score au bout de seulement 30 secondes sur une pénalité de Joris Segonds à la suite d’un hors-jeu toulousain.
Si Toulouse a pu revenir au score grâce à Thomas Ramos, les dix premières minutes étaient marquées par le réalisme de l’Aviron, qui a repassé trois points sur sa deuxième incursion dans le camp toulousain.
Mais le premier essai a été marqué par Toulouse. Sur une touche, les Rouge et Noir sont allés chercher le centre du terrain à l’entrée des 40 mètres. Graou a vite renversé extérieur et un retour intérieur immédiat a permis à Mallia de percer le rideau pour servir Ntamack qui a pu déployer le bras.
Le contenu des Bayonnais, offensivement et défensivement, était plus propre que la copie rendue par les Toulousains dans le début de match. Toulouse a commis quelques erreurs en touche et dans le jeu courant, tandis que l’Aviron réussissait tout ce qu’il tentait, ce qui a permis à Joris Segonds de ramener les siens à 10-9 à la 18e minute.
Ramos a répondu dans la foulée, mais Segonds a, une nouvelle fois, passé une pénalité sur une faute au grattage de Willis à la 28e minute.
Mais Toulouse reste capable de piquer à n’importe quel moment. Après avoir concédé une touche contrée dans les 22 de Bayonne, les Toulousains ont profité de la touche qui a suivi le dégagement pour aller directement chercher l’axe et jouer dans le sens vers la gauche. Les initiatives de Willis puis Ntamack ont permis de créer un léger surnombre, puis Barassi a bien temporisé pour servir Ramos qui a pu retrouver Graou sur son intérieur.
Bayonne avait pour clair objectif de rester au contact de Toulouse et c’est ce que les Basques ont fait en remettant une pénalité pour revenir à 5 points. Mais la fin de la deuxième mi-temps a vu Toulouse contenir l’Aviron dans son camp.
Si les Toulousains ont manqué de précision pour capitaliser leur domination territoriale, ils sont rentrés au vestiaire en menant 20-15.
Au micro de Canal +, Paul Graou déclarait : « Notre indiscipline nous pénalise. On fait beaucoup de fautes et avec la qualité de Joris Segonds c’est compliqué, même à 50 mètres. » Quant à Guillaume Rouet, il concédait : « Il faut qu’on soit plus propres, on prend deux essais trop facilement, on ne circule pas assez près des rucks. Si on continue comme ça, ça ne passera pas. »
Le retour des vestiaires a vu les Toulousains se faire une frayeur, malgré une nouvelle pénalité. Ils étaient sur le point de marquer à la suite d’un superbe débordement de Mallia qui s’est fait chiper le ballon aux 5 m alors qu’il voulait servir Ntamack intérieur. Carreras a initié un contre qui s’est finalement achevé en touche.
L’Aviron Bayonnais a eu la domination territoriale en début de deuxième mi-temps. Les Basques ont fini par reprendre trois points sur des Toulousains toujours aussi approximatifs à la 51e minute, sur une faute cynique de Julien Marchand pénalisée d’un carton jaune.
Les deux équipes se sont retrouvées à 14 contre 14 à la 54e minute, quand Camille Lopez a écopé d’un carton jaune pour un plaquage hors-jeu sur une touche de filou rapidement jouée par Paul Graou. Thomas Ramos a pu passer la pénalité.
Dans la chaleur lyonnaise, les deux équipes ont lâché beaucoup de ballons et cela s’est ressenti dans le jeu, finalement très haché là où l’on s’attendait à voir un rugby plus ouvert. Autour de l’heure de jeu, les Bayonnais ont infligé une séquence de près de 4 minutes de combat récompensé d’une pénalité alors qu’ils étaient en infériorité numérique.
L’Aviron a préféré aller en touche plutôt que de prendre les trois points, mais a perdu le ballon, le lancer lobbant le sauteur. Après dix minutes de séquences maladroites, les Toulousains ont fait payer leur indiscipline aux Bayonnais en inscrivant une nouvelle pénalité lointaine.
Pour l’honneur, les Bayonnais ont toutefois réussi à conclure la rencontre en marquant un essai. Esteban Capilla avait initié une belle percée et, plusieurs temps de jeu plus tard, Lucas Martin a pu aplatir, offrant même à Camille Lopez l’honneur d’inscrire les derniers points du match pour le dernier match de sa carrière.
Le Stade s’est ensuite montré impitoyable en fin de match pour s’offrir le droit de défendre son titre au Stade de France, le 28 juin. Si les Toulousains ont été assez imparfait offensivement, ils ont été solides en défense en deuxième période.
Toulouse – Bayonne, les réactions
Ému, Arthur Iturria a été le premier à réagir au micro de Canal+. « On est tombé sur une équipe plus expérimentée. Je veux retenir l’état d’esprit de l’équipe, on a passé une année exceptionnelle. C’est dur de finir une telle aventure comme ça. Maintenant, on a envie de rester avec les copains. »
Romain Ntamack, lui, a tenu à retenir l’essentiel : « On est heureux et contents. Jouer une demie c’est bien, gagner c’est mieux. Bayonne a prouvé cette saison qu’ils étaient au niveau. On a fait un match sérieux mais on a pas mal de choses à gommer. Mais il y a du mieux dans l’intensité. On n’est jamais satisfaits, il en manque encore mais on s’est rassurés dans l’intensité et l’envie d’aller chercher les adversaires. L’indiscipline nous a mis à mal et aurait pu nous coûter plus cher. Cela nous coutera cher la semaine prochaine si on ne corrige pas ça.
Thomas Ramos, homme du match, était plus amer à l’issue de cette qualification. « Il y a eu beaucoup trop d’indiscipline, c’est ce qui fait rester les Bayonnais dans leu beaucoup mettent 15 points alors qu’ils ne rentent pas dans notre camp. En finale, on en prendra 40 peu importe l’adversaire si on fait ça. Mais bravo à l’ensemble du groupe, il ne faut pas banaliser cette nouvelle finale. »
Ugo Mola a également livré son avis sur la rencontre : « On avait besoin de se rassurer sur l’engagement. Bayonne a montré un cœur énorme et on a rivalisé, voire même plus, sur l’engagement physique. Le match était peut-être un peu de trop pour eux. Nous, on a eu du mal à mettre notre jeu en place. Ces matchs sont âpres et ça a encore été le cas. On n’a jamais réellement tenu le ballon, il y a eu un match haché de la part des deux équipes. Ce qu’il faudra gommer, c’est qu’on fait trop de fautes évitables. »
Camille Lopez, qui prend sa retraite à l’issue de ce match, confiait son émotion et sa fierté : « Je ne réalise pas encore. Il y a plein de choses qui me reviennent en tête car ça y est, c’est fini. Plein de choses vont me manquer car c’était la première partie de ma vie. Il fallait que ça s’arrête et c’est aujourd’hui. C’est une belle sortie, car arriver en demi-finale, c’était incroyable. Je suis fier des mecs car ils ont fait une drôle de partie. On a manqué quelques munitions mais on a montré un beau visage. Il y a forcément une part de regrets, je connais la difficulté de ce championnat, donc arriver là, c’est beau. Cette aventure a une place à part car on avait pris la décision avec ma femme de revenir dans notre Pays basque natal et ces trois saisons avec l’Aviron resteront gravées à jamais. »
