Bayonne, dans le rétro et vers l'avenir
Les choses changent.
Alors que Bayonne avait l’habitude de lutter pour le maintien ou la montée, l’Aviron s’invite cette fois dans la cour des grands. En finissant quatrièmes de la saison régulière, les Bayonnais se sont donné le droit de rêver d’un titre de champion de France.
La dernière fois que les Basques ont disputé la phase finale du championnat de France, le rugby n’était pas professionnel, et le Top 14 n’existait pas. C’était il y a 33 ans, et les Bayonnais avaient été éliminés en quart de finale par Biarritz.
L’issue du derby avait également été difficile à digérer en 2021. Pas question de Brennus, cette fois, mais de montée. Contre le BO, à Aguilera, Bayonne avait perdu aux tirs au but après avoir fait 6-6.
Retour en 1992. À l’époque, l’Aviron compte dans ses rangs Patrice Lagisquet et Jean-Michel Gonzalez, qui feront quelques années plus tard les beaux jours du BO.
Biarritz, lui, s’apprête à dire adieu à Serge Blanco, son illustre arrière qui a décidé de raccrocher et tout ce petit monde s’est donné rendez-vous à Tarbes, capitale d’un jour du rugby basque.
Dans les deux camps, la passion est débordante, des supporters de l’Aviron allant jusqu’à peindre leurs chiens en bleu et blanc.
« On perd sur un coup de génie »
« Il y avait une certaine euphorie », résume Pierre Peytavin dans un entretien à l’AFP. « On a tendance à vite s’emballer dans le coin, c’est le danger de ce genre de matches. Il y avait tout un contexte, la dernière de Blanco, qui a fait que c’était un match très important. Mais sur le terrain, ça s’est bien passé, ce n’était pas un match tendu au niveau de l’engagement. »
Ce quart que Blanco, rapidement touché au mollet, a traversé sans coup d’éclat, Bayonne l’a plutôt maîtrisé … jusqu’au drop « d’un collègue à moi, Franck Corrilhons, originaire comme moi du Boucau (Pyrénées-Atlantiques) », sourit Peytavin.
« Il nous claque un drop de 45 mètres en coin, au bord de la touche, c’était incroyable. Le match a basculé comme ça, on perd sur un coup de génie comme ça arrive de temps en temps. »
Derrière, Bayonne aura bien une dernière chance. Sous les poteaux biarrots, les coéquipiers de Gonzalez récupèrent un ballon, Lagisquet aplatit mais l’arbitre (Alain Ceccon) refuse l’essai, non sans polémique.
Depuis, l’Aviron s’est retrouvé plusieurs fois, au printemps, face à son destin. En finale d’accession remportée contre Aurillac (21-16) en 2016, en finales de Pro D2 pour deux autres succès sur Brive (21-19) en 2019 et Mont-de-Marsan (49-20) en 2022, un an après l’affront d’Aguilera.
« Aujourd’hui, voir un club comme l’Aviron qui participe à des phases finales, c’est tout bonnement exceptionnel, d’où le danger de l’euphorie », souligne Peytavin, qui a encore ses habitudes à Jean-Dauger.
L’ancien entraîneur des arrières bayonnais, autour de l’an 2000, apprécie l’Aviron version 2024-2025, « une vraie équipe. »
« (Grégory) Patat est un gars de la terre qui amène un peu d’humilité au club, qui en avait besoin. Il déteint sur l’état d’esprit de cette équipe, c’est ce dont on a besoin, une personne un peu plus terre à terre, qui reste lucide », conclut-il. La clé pour prolonger le rêve ?
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