À trois journées de la fin, tout reste à faire pour finir dans le top 6

À trois journées de la fin de la phase régulière, une seule équipe est assurée de jouer les phases finales.

En gagnant à Toulon samedi soir, Toulouse a validé sa place parmi les deux premiers et est donc la première équipe directement qualifiée pour les demi-finales.

Pour le reste, tout reste à faire. Potentiellement, dix équipes peuvent encore viser l’une des cinq places à prendre dans le top 6.

Qualif directe : Bordeaux-Bègles sous la pression de Toulon

En enchainant quatre succès de rang, le Stade Toulousain s’est envolé au classement. Car dans le même temps, l’UBB et le RCT ont baissé pavillon lors de trois des quatre dernières journées.

Ces deux-là vont sans doute se tirer la bourre jusqu’au soir de la 26^e journée puisque l’enjeu, une place en demi-finale, est énorme. On se souvient que l’an dernier, l’UBB avait payé le prix fort en finale le fait d’être passé par les barrages.

Mais avec la finale de Champions Cup à préparer, Yannick Bru et son staff sont face à un cas de conscience. Faut-il préserver les cadres en vue du rendez-vous de Cardiff ? L’équipe bis n’a pas donné satisfaction ce week-end à Montpellier.

La 2^e place pourrait se jouer à Mayol

« Je ne suis pas dans la tête de tous les joueurs, mais ceux présents aujourd’hui n’ont pas forcément marqué des points », a souligné l’entraîneur adjoint Christophe Laussucq dimanche soir.

L’UBB a deux réceptions à son programme (Castres, Vannes) et un déplacement bouillant à… Félix-Mayol. « J’ai bien peur que l’on doive jouer cette deuxième place à Toulon. On se complique un peu la suite, pour cette fin de saison et ce Top 14 », a admis Nicolas Depoortere.

Toulon la tête haute

Les Toulonnais n’ont plus que le championnat à disputer, mais leur programme est coton. Déplacements à Pau et Bayonne, entrecoupés de la réception de l’UBB. D’autant que la raclée administrée au Vélodrome par Toulouse a fait mal.

« Maintenant, il y a deux options. Soit on baisse la tête, soit on la relève dès lundi. […] Il faut vite se concentrer sur le déplacement à Pau et on ira avec la tête haute parce qu’on est capable de mieux jouer au rugby », encourage Pierre Mignoni.

Bayonne seul dans son coin

Calé à la 4^e place depuis la 12^e journée, l’Aviron Bayonnais est un cas unique. Avec neuf points de retard sur la 2^e place et huit d’avance sur le premier non qualifié, il évolue dans une dimension qui lui est propre.

La préoccupation des Basques consiste avant tout à conserver leur position actuelle, synonyme de barrages à domicile. S’ils conservent leur invincibilité à la maison jusqu’au soir de la 26^e journée (réceptions à venir de Vannes et Toulon), la mission sera accomplie.

Le manager Grégory Patat a toutefois mis en garde ses joueurs après le match nul ramené du Racing samedi.  « On fait un match très pauvre en termes de discipline, en termes de contenu offensif surtout. On va se satisfaire (des deux points), mais il faut vite qu’on corrige pas mal de choses si on ne veut pas aller devant une déconvenue à domicile. »

Castres, Montpellier, La Rochelle : deux places pour trois

Jamais descendu plus bas que la 8^e place, dans le top 6 depuis huit journées, Castres se retrouve aux prises avec les deux équipes les plus irrégulières de la saison. Le CO, Montpellier et La Rochelle se tiennent en effet en un point. Ces trois-là pourraient bien se disputer les deux places qualificatives restantes.

La Rochelle – Montpellier, choc décisif dimanche

Le MHR a longtemps végété dans le ventre mou et intègre le top 6 pour la première fois de la saison à la faveur de sa victoire bonifiée sur l’UBB. Le Stade Rochelais a récemment chuté jusqu’à la 10^e place (20^e journée) mais est en train de se refaire la cerise avec trois victoires de rang.

Dans cette optique, le choc La Rochelle – Montpellier, dimanche, vaudra son pensant d’or. « La sixième place est proche, mais loin aussi. On revient à la hauteur de La Rochelle, qui est revenue à son niveau et qui évolue à nouveau comme un champion d’Europe », constate le manager héraultais Joan Caudullo. « On va y aller pour voir ce que l’on peut y faire ».

Castres devrait dompter ses émotions

Des trois compères, les Maritimes sont les seuls à bénéficier de deux matchs à la maison (Montpellier puis Perpignan). Et ils ont retrouvé la foi à l’image de cette victoire arrachée samedi à Vannes à la dernière seconde. « On a appris de nos erreurs, on a vécu trois mois très compliqués », soupire le 3^e ligne Matthias Haddad. « On ne veut plus regoûter à ce qu’on a mangé pendant ces trois mois. »

Mais Castres a un match à rattraper face à Clermont à Pierre-Fabre, reporté à la suite du décès accidentel de Josaia Raisuqe. Si les Tarnais parviennent à dominer leurs émotions, ils pourraient reprendre un viatique décisif.

Quatre outsiders qui partent de loin

Situés entre trois et cinq points de la 6^e place, le LOU, l’ASM, Pau et le Racing 92 sont théoriquement en mesure d’arracher une place qualificative.

L’ASM dans une dynamique négative

Clermont a figuré 17 fois dans les six premiers en 23 journées. Mais la dynamique auvergnate est clairement négative, avec six défaites sur les huit derniers matchs.

Les hommes de Christophe Urios devront assurer à domicile face aux mal classés Perpignan et le Stade Français, et réussir au moins un coup chez des concurrents directs : à Castres en match à rattraper ou à Montpellier lors de la dernière journée.

Lyon, la palme de l’irrégularité

Difficile d’anticiper de quoi Lyon est capable. Les Rhodaniens détiennent la palme de l’irrégularité cette saison : ils sont auteurs de la plus longue série de défaites (5), de matchs sans victoire (7), et aussi de la plus longue série de matchs sans défaite (5).

Mais l’entraîneur en chef Karim Ghezal semble mettre la priorité sur la finale européenne face à Bath. « On peut critiquer la composition d’équipes, mais je ne regrette pas d’avoir fait tourner », expliquait-il samedi après la défaite à domicile devant Pau.

« On aurait signé il y a six mois pour arriver en finale de Challenge européen et avoir douze points d’avance sur le treizième. »

Pau peut être « digne des meilleures équipes »

La Section Paloise, justement, a encore un petit coup à jouer alors qu’elle n’est apparue qu’une seule fois dans le top 6 cette saison (6^e journée).

La victoire à Lyon a redonné de l’appétit et de l’ambition aux Béarnais. « Par moments le contenu a été digne des meilleures équipes », a apprécié le manager de Pau Sébastien Piqueronies.

Mais avec la réception de deux gros (Toulon et La Rochelle) et un déplacement à Vannes où personne ne se balade, ce ne sera pas facile de viser plus haut.

Le Racing regarde plutôt vers le bas

Coincé entre la 8^e et la 13^e place depuis la 3^e journée, le Racing 92 sait sa saison ratée. L’objectif pour les Franciliens, c’est surtout de sécuriser l’avenir du club en Top 14.

C’est bien parti avec la série positive traversée actuellement (une défaite sur les cinq derniers matchs) mais le match nul concédé devant Bayonne montre que la rechute est encore possible.

« On s’est créé beaucoup d’occasions pour en concrétiser très peu au final », regrette Patrice Collazo. « J’ai néanmoins envie de féliciter les joueurs. Si on avait joué tous nos matchs comme ça cette saison, on en aurait gagné davantage ».

La mission maintien est bien partie. Pour viser plus haut, les ‘ciel et blanc’ attendront l’année prochaine.