Lors du traditionnel entraînement du capitaine à la veille du match contre l’Irlande, Antoine Dupont avait eu ces propos prémonitoires en parlant de l’Irlande et de ces « joueurs qui sont souvent à la limite » dans les rucks. Et ça n’a pas manqué.
Lors d’un déblayage pour le moins rugueux entamé par le deuxième ligne Tadhg Beirne et appuyé par le pilier gauche Andrew Porter, le capitaine de l’équipe de France a senti se rompre les ligaments croisés dans son genou droit, ce qui va nécessiter une nouvelle opération au même endroit, sept ans après.
Le staff des Bleus a condamné cet acte. Mais les joueurs incriminés ne seront pas poursuivis. L’ancien international australien David Campese (62 ans, 101 sélections) s’est joint à la colère française en laissant entendre que ce fait n’était pas le fruit du hasard.
🗣️ « Pour moi, c’est rouge »
Si le déblayage de Tadhg Beirne qui a causé la blessure d’Antoine Dupont n’a pas été sanctionné pendant le match, l’ancien arbitre international Alexandre Ruiz estime que l’Irlandais aurait dû être expulsé pour ce geste
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Les Irlandais étant coutumiers de ce genre de pratique depuis des années, ce qui s’apparente à une attaque sur Antoine Dupont doit être considéré comme tel, selon l’ancienne légende des Wallabies.
« Depuis des années, l’Irlande et le Leinster s’en sortent impunément avec des nettoyages dangereux et désordonnés dans les rucks. Pour eux, c’est un chaos organisé, mais pour de nombreux autres joueurs professionnels, ils dépassent régulièrement les limites de ce qui est acceptable sur un terrain », écrit David Campese dans sa chronique sur Planet Rugby.
« Des Boeing 747 qui arrivent sur une piste trop courte »
« L’intervention visait-elle clairement le membre inférieur, au sens strict de la règle ? Honnêtement, je ne pense pas. En revanche, était-elle imprudente et dangereuse ? Étrangement, cette question ne semble pas avoir été posée.
Clear targetting of the standing leg of Dupont pic.twitter.com/VE3HMJ9saf
— SmallClone (@Smallclone_) March 8, 2025
« À aucun moment Beirne ou Porter n’ont cherché à rester sur leurs appuis. Les entraîneurs expliquent souvent qu’une entrée légale dans un ruck doit ressembler à un avion qui décolle, et si vous regardez le ralenti, les deux Irlandais sont arrivés comme des Boeing 747 sur une piste trop courte, inverseurs de poussée activés !
« Jamais ils ne sont restés debout, jamais ils n’ont vraiment tenté de l’être. Ils ont clairement nettoyé de manière incontrôlée, sans faire mine de saisir l’adversaire, et pour moi, il ne fait aucun doute que les actions étaient à la fois illégales et totalement imprudentes. »
Campese fait ensuite directement référence à la règle 9.20 relative au « Jeu dangereux dans le cadre d’un ruck ou d’un maul » qui affirme que « un joueur ne doit pas faire de charge dans un ruck ou un maul. Une charge comprend tout contact effectué sans se lier à un autre joueur dans le ruck ou le maul ».
La sanction varie entre suspension pour deux matchs… ou pour 52. « À cette fin, l’énormité de ce nettoyage ne peut être sous-estimée », note Campese. « Difficile de croire à l’innocence des Irlandais ici, tant leur passif, prouvé ou non, parle pour eux. »
« Je sais que Fabien Galthié et la France ont cité l’Irlande. La formulation de cette citation est essentielle, et je la suivrai avec attention : si l’accusation porte sur un “jeu dangereux et imprudent”, alors une lourde suspension semble inévitable. Mais il y a une nuance supplémentaire : les actions de Porter ont influencé celles de Beirne, ce qui est indéniable. En revanche, si l’accusation concerne un “ciblage délibéré du membre inférieur”, alors les fautifs s’en tireront sans la moindre sanction… ironiquement, contrairement au grand Dupont, qui, lui, ne marchera malheureusement pas avant plusieurs mois. »
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