Matthieu Jalibert positive et montre qu'il ne renonce pas aux Bleus

Le demi d’ouverture de l’UBB Matthieu Jalibert, non retenu avec l’équipe de France dimanche, a eu un discours encourageant qui montre qu’il ne baisse pas les bras.

Depuis quatre mois, Matthieu Jalibert y voit clair quant à sa position dans la hiérarchie en bleu. Il est N.3 des demis d’ouverture dans l’esprit de Fabien Galthié derrière Romain Ntamack et Thomas Ramos, voire N.4 en prenant en compte les fins de match disputées à ce poste par Antoine Dupont.

Le déclassement, net, date de la tournée de novembre. Avant cela, le joueur de l’UBB faisait figure de N.1 bis, premier recours en cas d’absence d’Ntamack comme ce fut le cas lors de la Coupe du Monde 2023.

On se souvient même qu’en 2021, l’idée avait germé chez le sélectionneur d’associer Jalibert en 10 et le Toulousain en premier centre. L’expérience « Jalimack » avait fait long feu : deux rencontres de la tournée d’automne avant que ‘RTM’ ne reprenne le N.10 pour de bon, Grand Chelem 2022 à la clé.

Même sans la gastroentérite qui l’a mis sur le flanc la semaine dernière, Matthieu Jalibert n’aurait sans doute pas été retenu pour aller en Italie dimanche, à l’occasion du troisième match du Tournoi des Six Nations 2025.

Le jeu des chaises musicales agit en la défaveur de Jalibert

Le jeu des chaises musicales et le choix d’un banc comprenant un seul arrière ont agi en effet en sa défaveur. Le retour de l’arrière Léo Barré, remis de sa commotion cérébrale reçue à Vannes avec le Stade Français, et la suspension de Ntamack, exclu contre le pays de Galles, ouvraient la porte à la titularisation de Thomas Ramos en 10.

Si Galthié a préféré parler de « l’émulation » au sein du groupe France pour justifier l’absence de Jalibert – et de Damian Penaud soit dit en passant – le débat des performances de « Jalib’ » sous le maillot tricolore est immanquablement revenu sur le tapis.

Avec le sentiment, pour certains, qu’il paie l’incroyable défaite en Angleterre par ses fragilités défensives alors qu’il a livré un match satisfaisant dans l’animation et dans ses prises de décision, et qu’il n’a pas été le plus maladroit au cours d’un match durant lequel bon nombre de Français semblaient jouer avec des moufles.

Interrogé dimanche soir à l’issue de la victoire de l’UBB sur Clermont, Jalibert n’en a pas pris ombrage. « Ça fait partie du jeu. Je ne suis pas le seul joueur qui fait des allers-retours » entre Marcoussis et son club.

Il a raison : ces derniers mois, d’autres joueurs perçus comme des cadres de l’équipe de France en ont été quittes pour un passage sur le banc (Gaël Fickou), un match en tribunes (Grégory Alldritt) ou même un renvoi en club pendant un week-end de doublon (Charles Ollivon).

Jalibert va « continuer à travailler pour retrouver le maillot bleu »

La différence, c’est que cette situation tend à s’éterniser pour lui, alors que les joueurs cités plus haut avaient rapidement retrouvé leurs couverts à la table bleue.

Même si on se doute que ça doit bouillonner dans sa tête, Jalibert a l’intelligence de ne rien laisser transparaitre publiquement. « J’ai eu la chance de rester dans les 42 et dans les 23 pendant des années », a-t-il relativisé.

« Maintenant, j’ai un rôle un peu entre deux, parfois je reste, parfois je sors. Quand j’ai la chance de jouer je me donne à 100 %, quand je rentre je me donne à 100 % avec mon club. »

Un discours encourageant qui colle aux attentes de Galthié. En novembre, au moment de commenter l’absence du Girondin face à la Nouvelle-Zélande, ce dernier vantait « l’endurance mentale, la force de caractère [qu’il faut] pour jouer en équipe de France, pour traverser les moments heureux et aussi les moments difficiles ».

Une remarque qui semble-t-il a fait son chemin dans l’esprit du demi d’ouverture.

« Je vais continuer à travailler pour essayer de pouvoir retrouver le maillot bleu. Ça fait partie d’une carrière. Parfois on est au top, et parfois c’est un peu plus compliqué et il faut s’accrocher, et on verra ce qui arrivera », mesure un Jalibert philosophe tout en montrant qu’à 26 ans à peine, il n’est pas prêt à renoncer à l’équipe de France.