Joe Simmonds : « À Pau, j'aime à nouveau jouer au rugby et j’aime ma vie en dehors du rugby »
Le mois de septembre 2024 restera sans doute un mois important dans la vie de Joe Simmonds. Et pas seulement parce qu’il a prolongé son contrat avec la Section Paloise jusqu’en 2028. Il a également demandé sa fiancée en mariage, la même semaine.
RugbyPass n’a pas eu l’outrecuidance de demander à l’ouvreur anglais la réponse obtenue, mais a pu s’entretenir avec le joueur, dont « la prolongation de contrat était une de nos priorités », comme l’a rappelé le manager Sébastien Piqueronies.
Cela semble évident que le technicien, deux fois vainqueur de la Coupe du Monde U20 avec les Bleuets, avait mis le contrat de Simmonds tout en haut de sa ‘to-do list’, tant ce dernier apparait comme l’une des pierres angulaires de l’ambitieux projet béarnais.
Alors que la saison n’a débuté que depuis un mois, il apparait tout aussi clair que l’ancien demi d’ouverture d’Exeter n’a pas longtemps hésité avant de parapher un nouvel engagement, un an seulement après son arrivée.
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« Pau m’a rapidement fait une offre, et c’était compliqué de la refuser. J’aurais pu attendre quelques mois de plus, mais je me sentais bien et ‘Piques’ avait envie que je reste », commence le joueur, qui n’a pas redouté de traverser la Manche à la fin de la saison 2022-2023.
« J’ai adoré mon passage à Exeter, et je ne changerais rien à cette aventure, mais c’était le bon moment pour vivre quelque chose de différent. »
Il venait alors de boucler sa septième saison avec les Chiefs, dont il a défendu les couleurs près de 180 fois, et sentait que le moment était venu de passer à autre chose. « Je n’ai pas peur de le dire : mon jeu à Exeter n’était pas à la hauteur de mes espérances. J’ai eu du mal à me l’avouer, mais j’ai senti le besoin de sortir de ma zone de confort ».
Ce que n’aurait pas permis un transfert vers un autre club de Premiership. « J’avais besoin de retrouver le plaisir de jouer. J’ai adoré mon passage à Exeter, et je ne changerais rien à cette aventure, mais c’était le bon moment pour vivre quelque chose de différent. »
Pour cela, la proposition de la Section Paloise, un club ambitieux au sein d’un Top 14 ultra compétitif, cochait toutes les cases ou presque.
« J’avais envie de jouer pour une équipe où j’allais apporter quelque chose de différent. Pau évolue en Top 14 depuis un moment, mais ils luttent souvent pour éviter la relégation, dans la 2e partie de tableau. J’ai eu envie d’aller là-bas et de changer ça, et mettre mon jeu au service d’une autre équipe.
« La première année a été très positive. On a terminé 9e, tout proche de la qualification en Champions Cup et du top 6 (les six premières places sont qualificatives pour la phase finale du championnat, NDLR).
« Cette année, notre objectif c’est de terminer dans les six premiers, on a envie de goûter à la Champions Cup. Je n’étais pas là les années précédentes, mais j’ai le sentiment que l’équipe progresse ».
Et la marge de progression des Palois parait énorme, avec seulement six joueurs de plus de 30 ans, et quelques pépites comme Émilien Gailleton (21 ans) et Théo Attissogbe (19 ans), déjà internationaux. À 27 ans, Simmonds fait déjà figure de vétéran.
« Avec des joueurs si jeunes qui emmagasinent déjà de l’expérience en Top 14, on ne peut que progresser. L’équipe en tirera forcément des bénéfices. C’est très enthousiasmant de voir ces joueurs et je crois que beaucoup d’entre eux sont aussi engagés sur le long terme, donc ils vont rester là. Ce sont déjà des joueurs formidables, et ça va être intéressant de voir jusqu’où ils vont aller. »
« Pau est notre maison pour les cinq prochaines années »
« C’est une des bonnes choses à propos du rugby en France. Si on perçoit ton potentiel, que tu t’entraînes sérieusement, que tu travailles dur semaine après semaine, tu auras l’occasion de jouer.
« Je crois qu’Émilien a joué tous les matchs de Top 14 ou presque l’année dernière. Pareil pour Théo depuis qu’il est arrivé. C’est top d’avoir ces joueurs avec nous. »
Après quatre journées de championnat, Pau occupe la 8e place avec dix points : deux lourdes défaites en déplacement compensées par deux victoires bonifiées au Hameau.
Et les jeunes pousses ont apporté leur écot au succès 30-16 devant le Stade Français, samedi soir. Gailleton et Attissogbe y sont allés chacun de leur essai, tandis que Simmonds a marqué l’essai du bonus offensif à la 78e minute.
JOE SIMMONDS OFFRE LE BONUS OFFENSIF À PAU 🤩
La @SectionPaloise fait plier le Stade Français pour s’offrir 5️⃣ points !#SPSFP pic.twitter.com/ciFV4U5z6N
— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) September 28, 2024
Un moment de pur bonheur qui lui fait dire que prolonger son contrat était la bonne option, même cela n’engage pas que lui.
« C’est toujours plus facile pour les joueurs parce qu’on travaille tous les jours, on fait partie du groupe, mais il faut aussi prendre sa famille en compte », prévient Simmonds.
« Ma compagne s’est bien adaptée. Elle s’est fait des amis et elle apprécie le mode de vie des Français. Cela m’a beaucoup aidé, car il faut trouver un équilibre avec la famille. »
« Son soutien a été déterminant dans mon choix de rester ici. Il aurait été facile pour elle de trouver une excuse pour retourner en Angleterre mais elle adore cet endroit.
« Certains viennent en France en se disant ‘Ok je vais rester deux ans et puis je rentre en Angleterre. Et ils ont du mal à s’adapter. Pour nous, Pau est notre maison pour les cinq prochaines années. »
La convivialité et la tranquillité de Pau, aussi bien le club que la ville, ont aidé. « Tout le monde a été très accueillant », apprécie Simmonds. « Pas seulement les joueurs, mais aussi les gens de Pau.
«On peut voit à quel point ils aiment leur club ici »
« C’est une toute petite ville. Je vais en ville avec certains coéquipiers pour prendre un café, et on peut voir à quel point ils aiment leur club ici. Ils sont tous très accueillants et ont envie de vous parler. L’ambiance au stade est géniale quand il est plein.
« C’est complètement différent de ce qui se passe en Angleterre. Ici, les supporters s’impliquent vraiment et vivent à travers vous. C’est formidable de pouvoir jouer devant un public aussi sympa et chaleureux.
« Je retrouve le plaisir de jouer. Peut-être qu’en Angleterre, j’ai toujours trop réfléchi et que je me mettais trop de pression. J’ai l’impression d’être libéré désormais. J’aime à nouveau jouer au rugby et j’aime ma vie en dehors du rugby. »
Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.
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