Bordeaux, des célébrations historiques

« L’UBB, Allez, Allez ! », « On est les champions ! » : dans le centre-ville de Bordeaux, plusieurs milliers de supporters ont célébré dimanche après-midi le retour des joueurs de l’UBB, montés la veille sur le toit de l’Europe après leur victoire face à Northampton.

Depuis le début de l’après-midi, une foule multigénérationnelle, amassée le long des grandes artères de la ville, entonnait les chants de supporters, en attendant les joueurs juchés sur un bus à impériale.

Et lorsque ces derniers sont finalement arrivés, une immense clameur a envahi la ville, dans une ambiance de Coupe du Monde.

« C’est incroyable, c’est le meilleur moment sportivement parlant de ma vie », s’est extasié Mathis Rene-Cerna, 19 ans.

« Toute la ville est en feu. On est hyper contents pour les joueurs et pour Bordeaux », s’émerveille à son tour Bastien Kamusse, 32 ans, nouvel arrivant devenu « super fan de l’équipe » après avoir découvert « l’ambiance du stade. »

Vêtus d’un t-shirt blanc sur lequel était inscrit « We are Champions » et arborant pour certains leurs médailles, les joueurs ont harangué sur leur trajet les supporters, les invitant à une séance d’applaudissements, leur jetant aussi du champagne et un ballon de rugby.

À l’avant du bus, Yoram Moefana, Ben Tameifuna et Matthieu Jalibert tenaient fermement en mains l’imposante coupe tandis que certains de leurs camarades allumaient des fumigènes.

« Matthieu Jalibert, on t’aime », « Penaud t’es notre héros », pouvait-on entendre dans la foule. De nombreux jeunes couraient derrière le bus qui a terminé son périple place de Quinconces, où plus de 25 000 personnes les attendaient comme la veille lors de la retransmission du match sur écran géant.

« Ici, le rugby c’est bon enfant. Ça fait plaisir d’être une ville qui compte enfin dans le monde du rugby, en Europe et en France », se félicite de son côté Simon Benattar, 28 ans, venu avec parents et beaux-parents.

Pour Olivier Mirosa, 42 ans, pas question non plus de louper ce moment avec sa fille de 11 ans. « Ils nous ont apporté beaucoup de bonheur depuis quatre-cinq années, c’est un club proche des gens », s’est réjoui le père de famille, « fan » du « jeu de vitesse et de mouvement » de cette équipe « pas dans le star-system. »

D’aucuns relatent « l’histoire humaine » du club qui a su « se remobiliser malgré les défaites de l’an dernier. »

Le demi d’ouverture Matthieu Jalibert a été « à la baguette et a éclaboussé la finale de son talent », s’enthousiasme encore Olivier Mirosa.

Avant de traverser le centre-ville, les joueurs ont été reçus à l’Hôtel de Ville.

« Merci l’UBB ! Dans cette période un peu sombre, on a besoin comme ça de symbole, de réunion, de joie. Cette étoile, je crois qu’elle brillera encore pendant longtemps dans le cœur de nos habitants », a déclaré à la presse Pierre Hurmic, rappelant l’absence de titre du rugby masculin bordelais « depuis 1991. »

« Dans l’Histoire », titrait également dimanche le quotidien régional Sud-Ouest.