Altercation avec Jefferson Poirot : Henry Pollock raconte sa version des faits
Le troisième-ligne centre de Northampton, Henry Pollock, a donné sa version des faits suite à l’altercation qui l’a opposé au pilier de l’Union Bordeaux-Bègles Jefferson Poirot. Coup de sifflet final de la Champions Cup, l’UBB laisse exploser sa joie (victoire 28-20) quand des tensions éclatent entre quelques joueurs au centre du terrain.
Les caméras ne captent que la fin de l’altercation. Quelques photos sont prises durant l’échange musclé. Mais aucune séquence montre avec précision le pilier de l’UBB saisir Pollock à la gorge comme celui-ci s’en plaindra – juste le prendre vertement par le col, ce que Pollock fait d’ailleurs en retour.
Il y a un monde où c’est Pollock qui est sanctionné parce qu’il a pas digéré la défaite ? pic.twitter.com/svfogbggN2
— Jérôme-Frederic (@HJeffred) May 28, 2025
Pourtant, lorsque Pollock fera mine que Poirot lui a serré la gorge avec force, c’est ce qui sera retenu contre le joueur français qui écopera de deux semaines de suspension suite à son audition par la commission de discipline de l’EPCR.
Reste que cette séquence a pu être traumatisante pour le jeune homme – on le voit clairement apeuré lorsque Poirot le saisi par le col – qui ne s’attendait sans doute pas à un tel retour de bâton. Bien que joueur professionnel, sa jeune expérience ne lui permet pas encore d’appréhender et de gérer émotionnellement tout ce qui peut survenir sur le terrain.
Henry Pollock didn’t enjoy getting punched in the throat after full time but in fairness he instigated it.
Hes exactly the type of character rugby needs right now.
He’ll be a superstar by the time the Lions series is finished. pic.twitter.com/KNpOdoWHMW
— Jim Demps (@jim_demps) May 24, 2025
Sur TNT Sports, Henry Pollock, devenu à 20 ans et en quelques mois le nouveau garnement anglais que les supporters adorent détester suite à ses provocations multiples, sur et en dehors des terrains, est revenu sur l’incident pour donner sa version des faits.
« Le coup de sifflet final vient d’être donné, et c’était chaud, forcément », raconte le troisième-ligne centre anglais. « Je crois que Dingers (Fraser Dingwall, ndlr) et… Jalibert, ils se poussaient un peu. Alors je suis allé vers Jalibert, je l’ai un peu poussé aussi, je me suis mêlé à l’histoire. Je voulais pas laisser Dingers tout seul là-dedans.
Spending time on the sidelines 👀
Bordeaux’s Jefferson Poirot has received a two week ban after his altercation with Northampton Saints’ Henry Pollock at the #InvestecChampionsCup final.
Poirot “accepted that he had committed an act of foul play that warranted a red card” 😮 pic.twitter.com/xbGT24kUyo
— Rugby on TNT Sports (@rugbyontnt) May 29, 2025
« Et pendant que je fais ça, je vois le pilier gauche partir en sprint. Apparemment, j’ai pas capté sur le moment, mais Fin (Smith, ndlr), lui, regardait autour, et il a vu que le pilier gauche, qui était sur le banc, s’est mis à foncer direct sur moi. Il s’est jeté sur moi, il m’a attrapé par le cou, les mains carrément sur la gorge, il a serré. J’étais pas super content, hein. J’étais plutôt furax, en vrai.
« Donc voilà, j’étais là, je tenais son maillot comme ça, j’ai réussi à lui déchirer le maillot. J’ai réussi à faire ça, et après, ce qu’on voit à l’écran, c’est le moment où il se retourne, je le pousse, et là, son pote arrive. Et c’est ça que tout le monde pense être le début de l’histoire, alors qu’en fait, pas du tout. »
A game of fine margins…
But how good would these Henry Pollock tries have been 🤩#InvestecChampionsCup pic.twitter.com/roWarkCUBF
— Investec Champions Cup (@ChampionsCup) May 29, 2025
L’EPCR a été saisi et a convoqué Jefferson Poirot pour une audition. « Poirot a été cité par le commissaire à la citation du match, Tim Lowry (Irlande), pour un acte jugé contraire à l’esprit sportif à l’encontre du numéro 8 des Northampton Saints, Henry Pollock, peu après le coup de sifflet final, en infraction à la Règle 9.27. Il est reproché à Poirot d’avoir saisi Pollock à la gorge d’une manière jugée dangereuse, avec un risque potentiel de blessure grave », est-il écrit dans le communiqué de l’EPCR.
La Règle 9.27 stipule en effet que « un joueur ne doit commettre aucun acte contraire à l’esprit du fair-play » et risque entre 4 et 52 semaines ou matchs de suspension s’il est reconnu coupable.

« Poirot a reconnu avoir commis un acte de jeu déloyal justifiant un carton rouge. La Commission de discipline indépendante a confirmé la plainte et a estimé que l’infraction se situait dans la catégorie la plus basse des barèmes de World Rugby, avec un point d’entrée fixé à quatre semaines.
« Compte tenu de la reconnaissance de culpabilité du joueur, de son casier disciplinaire vierge et de sa pleine coopération tout au long du processus, la Commission a décidé de réduire la sanction de 50 %, pour finalement imposer une suspension de deux semaines.
« Jefferson Poirot sera autorisé à rejouer à partir du lundi 9 juin. »
« Faut pas non plus faire passer Pollock pour un ange… »
Henry Pollock, qui a vite acquis une réputation de chambreur décomplexé, s’est montré indigné, reprenant le narratif développé par Fin Smith au soir de la finale perdue : « Tu viens de gagner la Champions Cup, et ton premier réflexe, c’est de courir sur le terrain pour aller étrangler un mec de 20 ans ? Franchement… »
Sur les réseaux sociaux, les supporters anglais, paradoxalement, ne semblaient pas adhérer unanimement à l’innocence de Saint Pollock, considérant même que la sanction était sévère pour Jefferson Poirot. « Ils ont touché à l’enfant chéri », raillait l’un.
« Faut pas non plus faire passer Pollock pour un ange. C’est lui qui pousse Jalibert, puis il se met à couiner comme un cochon dès que Poirot le chope », rigole un autre. « Faut grandir les gars. Le rugby, c’est un sport de contact. Se plaindre pour ce genre de truc, c’est le meilleur moyen de devenir une cible. Les autres savent qu’il va réagir. »
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