La fusée Ugo Seunes bientôt en orbite
Dernier arrivé dans la galaxie des Bleus : Ugo Seunes. L’ouvreur du Racing 92 a remplacé au pied levé Matthieu Jalibert, forfait à la veille du rassemblement à Marcoussis pour préparer la tournée d’automne. En plein coeur de l’été, alors qu’il venait de signer au Racing 92 pour plus de 200 000 € RugbyPass s’interrogeait déjà sur cette « énigme Ugo Seunes » qui, il y a encore six mois, survivait dans la deuxième partie du tableau de Pro D2 avec le Stade Aurillacois.
Né à Agen il y a 24 ans (il passera le quart de siècle le jour de France vs. Fidji à Bordeaux – on pressent déjà une sélection en cadeau), Ugo Seunes s’est progressivement imposé comme ouvreur de talent partout où il est passé. Il a commencé à joué au rugby entre 3 et 4 ans, puis a rejoint Blagnac Rugby à 17 ans (le club était en Fédérale 1) alors qu’il suivait des études en alternance (master d’ingénieur d’affaires dans les hautes technologies) à Toulouse.
Sa première saison, il joue 1 331 minutes. Sa deuxième, 1 386. Il jouera trois saisons avec eux en Nationale avec comme rêve : que le stade Ernest-Argelès soit plein et que les 4 000 supporters se régalent. Pas gourmand, le gamin… Au terme de la dernière saison, à la liquidation de Blagnac, il rebondit à Aurillac (aaahhh, l’art du rebond) où il s’impose très vite jusqu’à jouer 1739 minutes en Pro D2.
Quelques années après la Fédérale 1, Ugo Seunes pourrait bien joué devant près de 80 000 personnes au Stade de France si Galthié et le staff des Bleus sont suffisamment audacieux pour l’aligner contre l’Afrique du Sud (le 8 novembre) ou l’Australie (le 22 novembre). En concurrence avec Romain Ntamack (Toulouse) et Joris Segonds (Bayonne ; ancien d’Aurillac lui aussi), il espère avoir une carte à jouer grâce notamment à sa polyvalence à l’arrière.
De l’audace, il en faudrait pour confier les clés de la charnière à ce jeune prodige qui comptait 61 matchs en Nationale et 24 en Pro D2 avant d’être aligné sur sept feuilles de match (en huit journées) avec le Racing 92 (dont cinq titularisations). De l’audace, Patrice Collazo en avait déjà fait preuve en allant débaucher ce minot (1.82 m pour 80 kg) dans les profondeurs de la Pro D2 (où il était en contrat jusqu’en 2026) pour remplacer Owen Farrell, l’ouvreur star du Racing la saison dernière, et pour trouver enfin un successeur à Finn Russell. Alors, pourquoi pas Fabien Galthié ?
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🤝 Le jeune ouvreur du Stade Aurillacois rejoint les rangs des ???? ?? ????? ! #RacingFamily pic.twitter.com/uE3CLr0PJa
— Racing 92 (@racing92) August 6, 2025
Grand amateur de séries sur les plateformes de vidéo à la demande, l’arrière-ouvreur excelle dans la science du jeu, bénéficiant des bons rebonds, des bonnes courses, du bon timing dans les airs, considéré comme le meilleur ouvreur de Pro D2 la saison passée, devenant très vite un titulaire indiscutable grâce notamment à la longueur de son jeu au pied mettant son équipe dans l’avancée, ses qualités de buteur, son sérieux ou ses prises d’initiative qui en font un bon animateur.
Et dire qu’en six mois, il pourrait avoir la chance d’avoir connu la Pro D2, les victoires (5) en Top 14 et une première sélection internationale. La tête bien vissée sur les épaules, il savoure mais ne se sent pas parvenu. Il veut juste prendre du plaisir. Il n’est pas un OVNI dans le paysage rugbystique français. Juste un fusée bientôt mise en orbite.