Rieko Ioane méfiant face à un jeune XV de France
À la veille du premier test-match entre la Nouvelle-Zélande et le XV de France, Rieko Ioane, repositionné à l’aile pour l’occasion, met en garde contre toute forme de relâchement. Pour le trois-quarts all black, ce jeune groupe tricolore a tout d’une équipe prête à créer la surprise.
Il a 81 sélections au compteur, une Coupe du monde en 2023 dans les jambes et l’expérience des plus grands rendez-vous. Rieko Ioane, repositionné sur l’aile pour ce premier test-match à Dunedin (samedi, 9h05 heure française), sait parfaitement ce qu’implique un choc face à la France. Même sans ses cadres habituels, le XV de France conserve selon lui les ingrédients d’un danger très sérieux.
Pas une équipe B
Le message est clair : pas question de prendre de haut ces Bleus très rajeunis. « À chaque fois qu’on joue contre les Français, c’est un match difficile », explique Ioane. « Je sais qu’on parle beaucoup du fait qu’ils ne viennent pas avec leur équipe la plus forte, mais je ne suis pas sûr que les joueurs le ressentent comme ça. Ils seront tout aussi motivés, tout aussi déterminés. »
Derrière les discours prudents, l’international néo-zélandais met en avant une donnée essentielle : la fierté d’un groupe qui veut prouver sa valeur. « Si j’avais été dans leur équipe, j’aurais cette envie de prouver. Tout le monde les appelle une équipe B, mais ils n’en sont pas une. »
Une mise en garde qui s’appuie sur l’expérience. Car Ioane, comme l’ensemble du staff néo-zélandais, n’a pas oublié les trois dernières défaites face à la France (dont le 30-29 de novembre 2024 à Paris). Et il sait que l’orgueil tricolore pourrait se transformer en carburant. « L’énergie qu’ils vont apporter, l’intensité avec laquelle ils vont s’entraîner, ce sera du même niveau que leurs titulaires habituels. Il faut s’attendre à tout. »
Retour à l’aile
S’il brille le plus souvent au centre, Ioane retrouvera pour l’occasion le poste d’ailier, laissé vacant par les ajustements tactiques du sélectionneur Scott Robertson. Un repositionnement qu’il aborde avec confiance, malgré une petite période d’adaptation. « J’étais un peu rouillé les premiers jours, oui ! Heureusement, on a eu ce camp d’entraînement à Auckland. Mais je serai à l’aise le jour du match. »
Ce retour à l’aile est aussi le reflet d’un système qui évolue. Depuis l’arrivée de Robertson à la tête des All Blacks après le Mondial, les repères ont parfois été bousculés. « Au début, c’était une phase d’adaptation, c’est normal. Surtout au niveau international, où tout se joue sur des détails. Mais là, on arrive avec beaucoup de confiance. »
Un futur en Europe avec le Leinster
Alors que cette tournée estivale est l’occasion de préparer la suite pour les All Blacks, Ioane a, lui, déjà la tête partiellement tournée vers l’Irlande. Il rejoindra le Leinster la saison prochaine pour vivre une nouvelle aventure hors de son cocon néo-zélandais. Un choix qu’il explique simplement : « C’est une expérience nouvelle. C’est quelque chose que ma famille n’a jamais pu faire. Vivre en Europe, découvrir un nouveau rugby… c’est une opportunité. »
Un choix inspiré, notamment, par son coéquipier Jordie Barrett, lui aussi passé par le Leinster. « Il a encore fait évoluer son jeu. Il a compris que des petits détails, ici ou là, peuvent faire une énorme différence. Il a gagné en leadership. »
Un test grandeur nature pour les deux équipes
À Dunedin samedi, les All Blacks présenteront une équipe mêlant expérience et jeunesse, avec notamment deux joueurs sans la moindre cape dans le XV de départ. En face, le XV de France se présentera avec huit novices, un record sous l’ère Fabien Galthié. Un choc des générations, mais pas des ambitions.
Ioane résume l’enjeu : « On ne se prépare pas pour des joueurs en particulier. On se prépare pour imposer notre jeu, notre système, et contrôler ce qu’on peut contrôler. »

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