Dernière danse pour Henry Chavancy

Après 26 ans et 417 matches sous le maillot ciel et blanc, le centre du Racing 92 Henry Chavancy s’apprête à faire ses adieux au public francilien samedi à La Défense Arena, « heureux » à l’aube de sa « nouvelle vie. »

Symbole du club de par ses deux décennies dans l’équipe professionnelle, le centre a tout connu, de la deuxième division au bouclier de Brennus en 2016, en passant par trois finales de Champions Cup (2016, 2018, 2020).

À l’issue du dernier match à domicile cette saison lors de la 25^e journée du Top 14 contre Montpellier, le Racing 92 lui rendra un nouvel hommage, en plus des autres joueurs ayant annoncé leur départ, comme Nolann Le Garrec, à la Rochelle, ou Boris Palu à l’UBB.

« Je ne m’en suis vraiment pas préoccupé. Je sais que j’aurai la famille, les amis qui seront présents. Le club a toujours fait les choses bien pour les joueurs qui quittent le club. Le plus important, c’est de prendre une dernière fois du plaisir sur le terrain, à l’Arena », s’est projeté le joueur en conférence de presse avant la réception de Montpellier.

Seuls trois autres joueurs ont dépassé le seuil des 400 matches pour une seule équipe, Éric Nicol (437) et Aurélien Rougerie (418) à Clermont, ainsi que Rodrigo Capo Ortega, 403 matches avec le Castres Olympique.

Le centre est au moins certain de ne pas voir sa fête gâchée par le risque de descendre en Pro D2 : après une saison où les Racingmen ont longtemps joué avec la zone rouge, ils ont assuré leur maintien lors de la journée précédente avec une victoire de prestige à Toulouse.

Ils peuvent même encore rêver de qualification en Champions Cup en cas de victoires contre Montpellier puis à Lyon, et même de phases finales en cas de circonstances favorables sur les autres terrains.

« Servir autrement » le Racing

Pour ce match, le centre sera capitaine, a annoncé l’entraîneur Patrice Collazo, qui a prolongé cette semaine de deux ans son bail avec le club. « Je n’appelle pas ça des faveurs, il y a des choses qui sont logiques et qui sont rationnelles », a-t-il justifié. « S’il joue, c’est qu’il le mérite. »

Pour sa dernière saison, Chavancy, qui a fêté ses 37 ans le 22 mai, a encore pleinement joué son rôle, avec 18 matches, dont neuf titularisations, notamment lors des succès à La Rochelle et Clermont en 2025.

« J’aimerais bien finir ma carrière autant en forme que lui », a déclaré dans un sourire son coéquipier, le troisième ligne Boris Palu.

« J’ai la chance de choisir ma fin de carrière, d’être heureux d’arrêter et d’avoir pu partager cette année, même si elle n’a pas toujours été facile. C’est le bon moment, j’en suis persuadé », assure, la voix posée, Henry Chavancy. Il a pris sa première licence au Racing 92 en 1999, à 11 ans, et a intégré l’équipe professionnelle en 2007.

Même sans jouer, le centre compte toutefois rester proche du club, où il est comme chez lui au point que le lieu de restauration du centre d’entraînement du Plessis-Robinson a été baptisé « Chez Henry ».

« C’est un club que j’aime profondément et j’ai envie de le servir autant que je peux, autrement. Mon rôle n’est pas encore acté parce que je postule pour faire une formation qui durerait deux ans », au Centre pour le droit et d’économie du sport de Limoges, décrit l’international français (5 sélections entre 2017 et 2018).

« Je vais tout faire pour me former », dit-il, sans exclure de devenir manager au Racing, mais sans s’y projeter non plus.