Fabien Galthié entend les critiques néo-zélandaises

Alors que la tournée d’été du XV de France débute samedi à Dunedin face aux All Blacks, le sélectionneur Fabien Galthié a répondu avec lucidité aux critiques venues de Nouvelle-Zélande. Les observateurs locaux, y compris d’anciens internationaux, ont vivement réagi à la composition d’une équipe tricolore privée de nombreux cadres. Une situation que Galthié reconnaît… et qu’il assume pleinement.

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Un effectif inexpérimenté… assumé

« Je comprends très bien. Ce que dit la presse, c’est un état de fait », a-t-il déclaré ce jeudi en conférence de presse, après avoir dévoilé la composition d’un XV tricolore fortement remanié.

Avec huit joueurs sans aucune sélection parmi les 23 alignés samedi, dont une majorité d’avants, et seulement deux rescapés du match référence contre l’Irlande en mars, les Bleus se présentent avec une équipe profondément rajeunie.

Cette jeunesse, couplée à l’absence quasi totale des vainqueurs du Tournoi des Six Nations 2024, fait grincer des dents en Nouvelle-Zélande. L’ancien demi de mêlée All Black Justin Marshall n’a pas mâché ses mots, dénonçant sur Sky Sports une « gestion absurde » de la tournée.

Mais pour Galthié, « malheureusement, on ne peut pas faire mieux ». Et la réalité du rugby professionnel, notamment d’une saison harassante pour les clubs et les internationaux, s’est vite imposée.

« Le défi semble impossible… mais ils ont dit oui »

Face à ce contexte, le sélectionneur tricolore a préféré mettre l’accent sur l’engagement de ceux qui ont répondu présent. Et il l’assure : chaque joueur a été consulté en amont.

« Quand j’ai pris la mission, je savais que ce serait comme ça. […] Si je devais qualifier le challenge qu’a à relever cette équipe en Nouvelle-Zélande, ce serait ce que je leur ai dit avant qu’ils nous rejoignent : ‘Le défi semble impossible à réaliser. Est-ce que tu en es ?’ Et tous ceux qui sont ici ont dit oui. »

Galthié précise même que les portes sont restées ouvertes jusqu’au dernier moment : « Jusqu’à une semaine avant l’annonce de la sélection, j’étais en contact avec eux (les cadres), et ils avaient la possibilité de dire oui. Mais voilà, ils ont préféré prendre une décision plus sage : se régénérer pendant deux mois. »

Une situation unique parmi les grandes nations

Contrairement à ses homologues de l’hémisphère sud, Galthié insiste sur le fait que la France est la seule grande nation à effectuer sa tournée estivale sans ses joueurs majeurs. Et si certains s’en offusquent, le sélectionneur y voit au contraire une opportunité.

« La meilleure chose qu’on puisse faire maintenant, c’est être performants samedi, puis le samedi suivant, et encore celui d’après », conclut-il, confiant dans l’état d’esprit de ses jeunes joueurs.

Objectif : résister, apprendre… et surprendre ?

Privés de la plupart de leurs leaders, les Bleus savent qu’ils abordent cette série de trois test-matches en position d’outsider total. Mais Galthié préfère voir le verre à moitié plein : l’occasion de bâtir de la profondeur, de faire émerger une nouvelle génération et de tester la résilience de son groupe face à une des plus grandes puissances du rugby mondial.

À Dunedin, samedi matin (09h05 à Paris), le XV de France aura tout à prouver face à des All Blacks revanchards. Et peut-être, tout à gagner.