L’Afrique du Sud pourrait-elle se transformer, à l’instar de l’Angleterre, en meilleure ennemie des Bleus ? Tout comme les Anglais, s’est développée depuis quelques années une vraie rivalité qui a largement débordé les limites du terrain. Et force est de constater que la personnalité du sélectionneur des Boks Rassie Erasmus n’est pas étrangère à ce sentiment.
Adepte de la com, de l’innovation et des coups de projecteur pour détourner l’attention ou faire monter la pression – et en ce sens il n’est pas si éloigné d’un Eddie Jones – Erasmus le filou a surjoué l’incompris ce jeudi 6 novembre lorsque la presse a laissé entendre qu’il alimentait une guerre psychologique avec la France.
« Les gens tentent de créer des polémiques entre nous et la France, (…) tout le monde voit tout comme de la guerre psychologique de notre part », a regretté l’ancien flanker sud-africain, revendiquant une véritable transparence : « Quand j’annonce notre équipe, il y a les joueurs, leur poids, leur nombre de sélections, et tout ça. C’est pour communiquer avec nos supporters en Afrique du Sud ».
Une justification qui intervient après plusieurs d’accusations d’espionnage supposé à Marcoussis cette semaine. Accusations que Fabien Galthié avait d’ailleurs balayées plus tôt dans la journée. « On est uniquement sur la com, éventuellement de la polémique. Il n’y a aucun espionnage, il n’y a rien du tout. Je ne sais pas d’où ces histoires sortent », avait-il dit.
« Ce qu’ils font de leur côté ne nous influence pas du tout. Nous jouons pour l’Afrique du Sud et pour les Springboks », a insisté Erasmus quelques heures plus tard, rappelant au passage un épisode lors de la dernière défaite des Boks contre les Français, la seule depuis quinze ans, en 2022 à Marseille (30-36).
« Quand l’arbitre vidéo devait revoir une action, les écrans du stade s’étaient éteints, et l’arbitre, Wayne Barnes, ne pouvait rien voir. (…) Et nous avions perdu ce match à la dernière minute » (NDLR : à la 74e en fait), a-t-il rappelé, semblant renvoyer au XV de France l’accusation de manipulation.
Memories from Paris 😍
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— Springboks (@Springboks) November 5, 2025
Les Springboks ont remporté les quatre derniers matchs entre les deux équipes à Paris, depuis 2013, avec une marge de victoire maximale de neuf points. Pour leur part, les Bleus ont remporté leur dernier match contre les Boks dans la capitale française en 2005.
Lorsque Galthié est venu observer Erasmus
Avec Fabien Galthié, les deux sélectionneurs se connaissent bien. Lorsque Rassie Erasmus était entraîneur du Munster, en 2016-2017, Galthié était venu le voir « en tant qu’observateur pendant toute une semaine » : « Il avait assisté à chaque réunion, chaque entraînement, chaque séance de planning, aux réunions des entraîneurs chaque matin. Et ensuite il était devenu le sélectionneur des Bleus ! », rappelle Erasmus, pas loin de faire croire que Galthié est lui-même un espion !
Ce genre d’accusation n’est pas nouvelle puisque début juillet, Warren Gatland racontait un épisode de barbouzerie impliquant déjà Rassie Erasmus et remontant à la tournée 2021 des Lions lorsque l’ancien sélectionneur du Pays de Galles était entraîneur.
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Read NowEt pas question pour le sélectionneur Springbok de se laisser endormir par le compliment du sélectionneur des Bleus en conférence de presse, selon qui les Boks actuels seraient « la meilleure équipe au monde qui ait jamais existé » : « S’il est vraiment honnête, c’est sympa. S’il veut enlever un peu de pression à son équipe et la mettre sur nous, je comprends », a souri Erasmus.
Néanmoins, Galthié semble sincère lorsqu’il affirme «?Rassie Erasmus est un très grand manager puisqu’il a mené deux fois l’équipe d’Afrique du Sud au titre de champion du monde. Il a mis en place, avec sa fédération, toute une organisation qui l’amène à continuer à développer son équipe. Mais il n’est pas seul, il y a toute une organisation. Tout le rugby sud-africain est tourné uniquement et seulement vers l’équipe nationale. C’est une équipe de 60 joueurs. Tout est tourné vers le développement de leur performance.?»