Mannix (Portugal) après l'humiliation par l'Irlande : « On n’est pas équipés pour jouer contre des équipes du Tier 1 »
Entre le 18e mondial (le Portugal) et le 3e mondial (l’Irlande) pouvait-il en être autrement ? L’Irlande a littéralement laminé son adversaire 106 à 7 dans la chaleur de Lisbonne, samedi 12 juillet ; un match diffusé sur RugbyPassTV. Défaite cuisante s’il en est. Une démonstration de force selon certains, un lynchage selon d’autres. C’était la première rencontre entre ces deux équipes et rien ne devait se passer ainsi.
Dans la semaine, l’arrière irlandais Jimmy O’Brien (28 ans, 10 sélections), se rappelait combien le Portugal avait été compétitif lors d’une rencontre de préparation il y a de ça deux ans, juste avant que Os Lobos ne fassent parler d’eux à la Coupe du Monde de Rugby.
« On avait fait une opposition contre eux, et franchement, ils nous avaient bien secoués ce jour-là », se souvenait-il, alors interrogé par Virgin Media Sport. « Ils nous ont un peu pris par surprise. Et après, quand on les a vus pendant la Coupe du monde, ça nous a pas étonnés : ils ont montré de belles choses, ils ont bien joué. On s’y attendait, parce qu’on avait vu ce qu’ils étaient capables de faire à l’entraînement. Ils ont des ailiers très rapides, beaucoup de qualité, de technique… »
> LE MATCH EST A REVOIR ICI <
Lors de France 2023, le Portugal, alors entraîné par Patrice Lagisquet, avait gagné ses galons pour figurer dans le très haut niveau, s’offrant un match nul contre la Géorgie, puis une victoire historique contre les Fidji en match de poule. C’était donc naturel qu’ils soient invités l’année suivante pour un test en Afrique du Sud où ils ne s’en étaient pas si mal sortis en fin de compte : 64-21 (dix essais pour les Boks), après avoir battu la Namibie quelques jours avant.
Les hommes, déjà entraînés par l’ancien du BO Simon Mannix, avaient envoyé du jeu face à une équipe réduite à 14 dès la 3e minute, menant même 7-0 à la 12e minute après un essai impressionnant de 80m.
@portugalrugby open up their match against the @springboks with an absolute stormer of a try 😤
José Paiva Dos Santos is miles away from any South African player🏃♂️#SARugby #SouthAfricaRugby #Lobos #EspíritoLobo #SomosLobos pic.twitter.com/te9ZxqbHDO
— All Things Rugby (@AllThingsRugbyX) July 23, 2024
C’est pour cela que O’Brien se disait cette semaine : « Ce sera un vrai gros morceau ce week-end. » Et bien non.
En concédant un record de 16 essais, le Portugal n’a absolument pas existé. C’était presque un entraînement dirigé face à une équipe qui n’a opposé que trop peu de résistance pendant 80 minutes. Plus vifs, plus puissants, mieux organisés, les Irlandais ont dominé tous les secteurs. Et par moments, difficile de ne pas avoir un peu de compassion pour les locaux.
Le seul vrai creux du match pour l’Irlande ? Un petit passage à vide de 15 minutes en deuxième période. Pour le reste, ce fut une démonstration sans appel. Le sélectionneur provisoire de l’Irlande, Paul O’Connell, a reconnu qu’il avait « de la peine pour le Portugal » après ce large succès.
Privée de 17 joueurs retenus avec les Lions britanniques et irlandais, son équipe a battu tous les records, dont celui du plus large écart pour une sélection irlandaise. Le précédent datait de 2000, avec un 83-3 infligé aux États-Unis. « J’ai de la peine pour le Portugal, mais on a été très propres et on a su transformer toutes nos occasions », a-t-il confié à Virgin Sports.
« J’ai de la peine pour le Portugal, mais on a été très propres et on a su transformer toutes nos occasions »
« C’est une tournée d’été particulière, avec la tournée des Lions en parallèle, mais je suis très content de la façon dont le groupe a répondu présent. C’est super de voir certains gars fêter leur première cape, marquer, et s’imprégner de ce que c’est qu’un environnement international. »
En tout, 11 joueurs irlandais ont marqué un essai. L’ouvreur Jack Crowley, très propre face aux perches, a passé 12 transformations sur 15 tentatives. L’Irlande a aussi bénéficié d’un essai de pénalité pour franchir pour la première fois la barre des 100 points. Le Portugal a brièvement soufflé après une belle inspiration de Vincent Pinto, dont la passe après contact a permis à Nicolas Martins d’inscrire un essai transformé.
Ireland Men’s team’s biggest ever win at Test level – with records falling for points scored (106), winning margin (99), and also tries (16) and conversions (12) scored.#TeamOfUs #WeAreIreland
— Irish Rugby (@IrishRugby) July 12, 2025
Qualifié pour la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie, le Portugal a du souci à se faire s’il veut rivaliser à ce niveau.
« C’est pas facile de parler après avoir pris 100 points », concédait le vice-capitaine David Costa au micro de RugbyPass TV. « Mais bon, on doit quand même essayer de tirer du positif de ce match. On va le revoir, analyser, et voir où on peut progresser. On croit vraiment qu’on peut jouer contre cette équipe, qu’on peut rivaliser avec eux. Et on veut les affronter à nouveau dans deux ans, à la Coupe du monde. Donc il faut juste continuer à bosser, continuer à progresser… »
Il était dur également pour l’entraîneur Simon Mannix de trouver les mots : « La réalité, c’est qu’on n’est pas équipés pour jouer contre des équipes du Tier 1 », admettait-il. « On le savait. C’est seulement notre troisième match en douze mois à ce niveau. On a joué l’Afrique du Sud, l’Écosse, et maintenant l’Irlande. Et même s’ils n’étaient pas au complet, on n’arrive pas à rivaliser à ce niveau-là.
« La réalité, c’est qu’on n’est pas équipés pour jouer contre des équipes du Tier 1 »
« C’est très difficile pour nous de débarquer sans vrai match de préparation… Et on sait qu’une équipe comme l’Irlande, c’est ultra solide, super bien organisée. Donc oui, c’est une journée vraiment très, très dure pour tout le monde autour du rugby portugais. On sait qu’il faut qu’on recommence à bosser. On le savait déjà. Il faut qu’on travaille encore plus, avec plus d’intelligence, qu’on cherche vraiment à progresser.
« Mais aujourd’hui, c’est un jour décevant pour tous ceux qui suivent cette équipe nationale. On doit beaucoup mieux faire pour nos supporters, pour les gens qui nous soutiennent. Et je peux vous promettre qu’on va retourner au travail, bosser très dur. Et quand on reviendra en novembre, on le montrera. »
Dans l’équipe de ce jour, presque la moitié des joueurs (11) évolue en France, en Pro D2 et Nationale : le talonneur Luka Begic (Stade Montois), les piliers Diogo Hasse Ferreira (US Dax), Martim Souto (Aurillac) et Abel Cunha (Tarbes), les troisième-ligne Nicolas Martins (Colomiers) et Diego Pinheiro (Provence Rugby), la charnière de Béziers Hugo Camacho (mêlée) et Hugo Aubry (ouverture), le trois-quarts centre Vincent Pinto (Colomiers), l’ailier Simão Bento (Stade Montois), ainsi que le demi d’ouverture Gabriel Aviragnet (Albi).
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