L'envol de Temo Matiu à l'UBB : « Il a pris 5 ou 6kg, il est plus percutant, plus dur, plus dominant »

Quand on a demandé samedi dernier au manager girondin Yannick Bru ce qu’il avait pensé de la performance de Temo Matiu en Champions Cup face aux Scarlets (50-21), il n’a pas tergiversé : « Si c’est moi qui vote, je lui donne le titre d’homme du match », a-t-il lâché sans minimiser la prestation de son chef d’orchestre Matthieu Jalibert, auteur d’un doublé notamment, après avoir déjà été élu meilleur joueur face aux Bulls (46-33).

« Temo fait partie des joueurs qui progressent énormément, dans la discrétion, dans le silence. C’est quelqu’un qui est très pudique, moins dans la lumière, mais le match qu’il a fait la semaine avant contre les Bulls, c’était aussi une masterclass. Il a pris cinq ou six kilos, il est plus percutant, plus dur, plus dominant dans les contacts, et il a ce super pouvoir sur la vitesse et la touche. Attention à Temo dans le futur ! »

BORDEAUX-BÈGLES ARRACHE LE BONUS DÉFENSIF 🙌

Quel essai de Temo Matiu qui permet à l’@UBBrugby de repartir avec un point de Clermont 💥#ASMUBB pic.twitter.com/rwMSSLiCBO

— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) November 2, 2024

Rugbyman grâce au Covid

Niveau statistiques, face aux Scarlets, le fils de l’ancien international français né en Nouvelle-Zélande Legi Matiu (2 sélections en 2000) a été l’avant qui a le plus touché de ballons (9 au total), qui a le plus avancé (58 mètres) et le plus franchi (2).

Il ne s’est pas raté une seule fois au plaquage (11/11) et a plané en touche (7 prises sur 10 au total) sans parler de ce contre à la fin du match qui a privé les joueurs de Llanelli d’un dernier ballon porté et d’un éventuel bonus offensif.

« C’est un athlète de classe spéciale, reconnaît Bastien Vergnes-Taillefer, autre 3e ligne aligné à ses côtés. Il a des mains, il comprend le rugby, et il est de plus en plus féroce. Un sacré joueur qui apprend, qui est besogneux. »

La maturité sans doute, pour ce jeune homme de 24 ans qui avait choisi le basket à l’adolescence, jusqu’à intégrer le pôle Espoir régional de Mont-de-Marsan. Mais le Covid-19 a stoppé tous les sports en salle pendant plusieurs mois, c’est vers le sport qu’il avait pratiqué jusqu’à ses 13 ans qu’il est donc revenu. Au grand bénéfice du Biarritz olympique d’abord.

Une concurrence féroce à l’UBB

Au BO, ancien club de son père, Temo et ses qualités font sensation en Espoirs. Il intègre rapidement le groupe professionnel et dispute son premier match de Pro D2 en novembre 2022. 42 suivront, dont un à l’aile contre Massy en mars 2023 avec un essai à la clé.

Le phénomène est lancé et l’UBB réussit à l’attirer en début de saison dernière, au sein d’une troisième ligne où les N.8 pullulent, entre l’Australien Pete Samu, le Japonais Tevita Tatafu, le prometteur Marko Gazzotti et Vergnes-Taillefer.

Il évolue surtout sur l’aile de la troisième ligne lors d’une première saison en Top 14 au cours de laquelle il attire même l’oeil du staff tricolore qui le convoque dans un groupe élargi lors de la Tournée d’automne 2024.

Samu et Tatafu partis cet été, leurs remplaçants numériques Jean-Luc du Preez, le Sud-Africain de Sale, et l’espoir Elyjah Ibsaiene, titulaire en U20 chez les Bleuets, tous deux sur le flanc depuis de longs mois et récemment rejoints à l’infirmerie par Gazzotti, Matiu a donc su saisir sa chance.

Malgré ses épaules désormais plus gaillardes (1,91 m, 113 kilos), il n’a rien perdu en vélocité ou dans les airs, où tous les vols lui sont désormais permis. Des atouts qu’il aura l’occasion de montrer dimanche en clôture de la 12e journée de Top 14 entre l’UBB et Toulon.