La question du cycle menstruel dans le rugby, l’exemple du Pays de Galles
Le domaine de la santé des femmes et la prise de conscience de l’impact qu’il a sur les athlètes et leurs performances ne cessent de croître. Les travaux de recherche se multiplient, des débats qui auraient été menés à voix basse sont désormais facilités dans des forums publics tels que les podcasts et sur les réseaux sociaux, et il est de plus en plus admis que le cycle menstruel en particulier doit faire l’objet d’une attention particulière dans l’environnement sportif, notamment dans un environnement d’élite.
Cependant, même si les choses semblent aller dans la bonne direction, pourquoi les équipes féminines d’élite, au moins dans le rugby, ne prennent-elles pas à bras le corps la question du cycle menstruel et ne s’en emparent-elles pas ? Pourquoi les équipes ne sont-elles pas plus nombreuses à répondre aux besoins spécifiques des femmes ?
Dans le rugby, il semble qu’il y ait encore une interrogation sur l’impact qu’aura la prise en compte du cycle menstruel, de ses symptômes et de ses solutions.
Prenons la compétition d’élite Premiership Women’s Rugby, le niveau national le plus élevé en Angleterre, qui se joue dans un pays disposant de l’un des plus grands viviers de joueuses et de l’histoire la plus longue dans le domaine du rugby féminin. Un nombre alarmant de clubs n’ont pas accordé beaucoup d’attention au cycle menstruel et aux symptômes souvent handicapants qui y sont associés, ainsi qu’à l’impact direct sur l’entraînement et les performances. Lorsque les résultats peuvent dépendre de faibles écarts, ça paraît étrange, n’est-ce pas ?
Sur la scène internationale, la situation n’est guère meilleure. Lorsque j’ai contacté England Rugby pendant la Coupe du Monde de Rugby 2021 (qui s’est jouée en 2022) au sujet de la question de l’accompagnement du cycle menstruel dont bénéficient les joueuses de l’équipe la mieux classée au monde, on m’a répondu qu’il n’y avait pas de processus formalisé en place et que, par conséquent, l’équipe médicale avait refusé d’être interviewée sur le sujet dans le cadre d’un article.
Il semble que les Red Roses participant à la Coupe du Monde consignaient leurs symptômes dans une application appelée PDMS, mais selon l’ancienne pilier anglaise, Shaunagh Brown, qui a fait part de ses inquiétudes lors d’une récente audition parlementaire, de nombreuses joueuses ne voyaient pas l’intérêt de le faire parce qu’elle n’avait aucun retour et que les entraîneurs masculins participaient à toutes les autres réunions sur le rugby, mais n’étaient pas présents lors des réunions concernant la santé menstruelle. Peut-être pensaient-ils que ce sujet ne les concernait pas ? C’est inquiétant.
En réponse à une invitation à contribuer à cet article, d’autres pays majeurs, comme le Canada, numéro quatre mondial, ont répondu que discuter de la manière dont les personnes suivent leur cycle menstruel et si elles le font peut être un sujet sensible, en partie en raison du paysage politique, et que de nombreuses femmes ne sont pas à l’aise pour divulguer des informations personnelles sur leur santé.
L’Écosse a répondu que les joueuses se voyaient actuellement proposer des rendez-vous individuels avec un membre de l’équipe médicale pour discuter de leur cycle menstruel et de tout symptôme qu’elles pourraient présenter. À l’instar de la réponse de l’Angleterre, les deux fédérations ont déclaré que des dispositifs étaient mis en place par les équipes médicales pour améliorer et renforcer l’accompagnement du cycle menstruel et les aides apportées aux joueuses en matière d’entraînement et de performance. La Nouvelle-Zélande, championne du monde en titre, n’a pas encore répondu à notre demande de commentaire.
En revanche, il semble qu’un pays se distingue et fasse des efforts considérables en ce qui concerne la mise en œuvre quotidienne des stratégies en matière de santé féminine et de cycle menstruel.
Il s’agit du Pays de Galles, dont les joueuses ne tarissent pas d’éloges sur une femme en particulier, membre de l’équipe médicale de la WRU, qui fixe les normes et donne l’exemple : Jo Perkins.
Perkins est la physiothérapeute en chef de l’équipe féminine du Pays de Galles et, avec l’aide de Vodafone qui a créé une application de suivi et de contrôle pour consigner et partager les symptômes et les phases du cycle menstruel, elle a contribué à créer une culture d’ouverture et de communication ouverte lorsqu’il s’agit de ce sujet jugé stigmatisant.
Perkins explique comment fonctionne l’application Vodafone et ce que le staff médical observe lorsqu’il suit les symptômes et les cycles des joueuses.
« Tout d’abord, nous cherchons à savoir si les joueuses ont effectivement des saignements mensuels, à moins que ce ne soit dû à l’utilisation d’un contraceptif ou à une grossesse », explique-t-elle. « Les règles peuvent être un signe de santé très utile à un niveau plus large, donc si une joueuse commence à ne pas avoir de règles, c’est un signal d’alarme important pour nous.
« Cela peut être le signe d’un défaut d’alimentation, d’un manque d’entraînement, d’un niveau de stress ou d’un voyage ; c’est un signe très utile que le corps peut être trop sollicité à ce moment-là, quelle qu’en soit la raison.
« Si une joueuse n’a pas ses règles pendant plus de trois mois, nous devons intervenir et examiner les raisons de cette absence. Nous nous interrogeons sur l’augmentation du volume d’entraînement. Il peut s’agir d’un manque inconscient de disponibilité énergétique, elles mangent peut-être la même chose mais elles dépensent plus d’énergie à l’entraînement, alors il faut essayer d’ajouter des aliments spécifiques post-entraînement et commencer par là pour voir si les règles reviennent.
« Si les règles ne reviennent pas, ça peut mener à un état appelé déficit énergétique relatif dans le sport (RED-S), qui affecte de nombreux systèmes du corps et peut mener à des problèmes de densité osseuse et à des fractures de stress, ainsi qu’à des contre-performances.
« L’application est très intuitive, car elle nous permet d’observer les symptômes en temps réel. Si une joueuse ressent des douleurs, des vomissements, de la fatigue, des règles abondantes, tout est consigné, ce qui nous permet de voir si la joueuse se porte bien et si elle est prête à s’entraîner et à vivre sa vie quotidienne. Si nécessaire, nous pouvons prévoir des interventions ou des mesures d’accompagnement pour les soutenir, et elles peuvent commencer à se faire une idée, chaque mois, des symptômes les plus fréquents chez elles.
« Deuxièmement, les règles doivent être faciles à gérer chaque mois. On pense à tort qu’il est normal de rester au lit pendant des jours, de vomir, d’avoir des maux de tête insupportables ou de souffrir d’anxiété et de dépression, ce qui n’est pas le cas. Les règles doivent être faciles à gérer s’il s’agit d’un cycle sain. »
Jo Perkins reconnaît qu’il n’est plus possible de ne pas tenir compte des symptômes du cycle menstruel et de laisser les femmes souffrir en silence ou être traitées de manière insignifiante, comme cela a été le cas pendant si longtemps.
« Une étude récente sur les joueuses ne prenant pas de contraceptif a montré que 67% d’entre elles estimaient que leur cycle menstruel ou leurs règles en particulier influençaient leur capacité à s’entraîner. C’est un nombre considérable de personnes qui estiment que leur capacité à s’entraîner au mieux est affectée par leur cycle.
« Pendant trop longtemps, les athlètes féminines en général n’ont pas eu le soutien qu’elles méritaient. Au Pays de Galles, nous nous rendons compte qu’il est très important de parler de ces sujets et que tout le monde est impliqué dans les processus. Les joueuses ne se gênent pas pour discuter avec les entraîneurs, nous avons des affiches sur les murs qui parlent de méthodes et les entraîneurs connaissent ces méthodes et en parlent avec les filles. »
Comme le répète Perkins, la création d’une culture d’ouverture et de partage est si importante pour trouver les bonnes solutions afin d’améliorer les symptômes individuels d’une joueuse. Il peut être inconfortable au début de parler de certains sujets à un entraîneur masculin, mais c’est la réalité d’être d’une athlète féminine, et la société et la culture des environnements sportifs d’élite doivent rattraper le temps perdu.
Comments on RugbyPass
Good riddance
1 Go to commentswel the crusaders were beaten by a queensland reds side that hadnt beaten them at home since 1999 and queensland reds partied like it was 1999
4 Go to commentsHard to disagree with the 5 points - with the exception that Wilson should be a squad member but, depending on the other loose forward selections, is not yet a shoo-in. McReight is. Aussie is looking a lot better this year and JS has some selection options. Also, Havili’s tendency to get caught, charged down is also a liability at times but he seemed focused (mostly) and is definitely a consideration for utility back-up. Still feel Reihana is a better prospect at 1st five for Saders.
4 Go to commentsYeah nah, still not sure on Havili tbh. Even though I’m a Crusaders fan through and through I’d be stunned if Razor considers him after seeing some of the stunning talent coming through up North.
4 Go to commentsThink it was a great defensive performance by Northampton. They didn't have stage fright in the first half, the Nienaber defense smothered them. They limited Leinster to 15-3 in the first half. It could have been over by then. A great try from Leinster in the start of the second half looked to have sealed it. But Byrne missed another conversion. Northampton started trying little kicks behind the Leinster wingers. Leinster messed one and Smith brilliantly made the conversion. Leinster decided to tighten the game after Byrne missed a straight forward penalty. A few errors got NH into the 22 and they scored and converted with a few minutes left. Another brilliant steal from Lawes saw NH have a final attack which was turned over by Conan. A classic semi final. World record attendance of 82,300. Leinsters 3 week preparation warranted for this one.
1 Go to commentsJust came back from the game and the atmosphere was amazing. Players stayed afterwards for more than a hour to sign stuff and take photos with fans. Great day out.
5 Go to commentsA great game. The Sharks without Etsebeth are a shadow of the team compared to when he plays. The limitations of Some of the expensive Sharks players are being exposed. Credit to Clermont for some exhilaration play at times.
5 Go to comments100% Mr Owens. But who would want to be a referee.? It must be the most difficult job on earth.
1 Go to commentsStarts to be overdone and oversold this systematic SA narrative…which nevertheless has the merit in this case to recognise blatant refereeing mistakes in their favor
5 Go to commentsNice article. Shades of Steinbeck. They can win the final if they take the game seriously; but only if they take it seriously.
5 Go to commentsWhat a sad way to end a glittering career. Somebody should tell him to delete his social media accounts and face the consequences of what he's done. Then he should slip away quietly into obscurity. This isn't likely to happen, something tells me he'll be back in The Sun / Daily Mail sooner rather than later.
5 Go to commentsguys its fine! he understands why he did what he did and has taken accountability for it; why should he have to be accountable to a court? after all he did was abuse people in person - its not as if he was engaging in _online_ abuse!
5 Go to commentsChiefs flanker Kaylum Boshier yellow-carded for collapsing the scrum as it rolled towards the line. It was a maul….
1 Go to commentsyou know, i’m a leinster fan so I want Northampton to lose and it is gonna be tuff with Cortney lawes, Alex michell and the other guys🏉 lets go leinster🏉
1 Go to commentsWelcome to the Pro ranks. Those hard teams of old do hit the sole better though. its a dog fight at the top.
6 Go to commentsCan someone fill me in please, I've read a number of Ben Smith articles now and it seems he's got something again South Africa? Surely, this game was over and done with 7 months ago. Can't we have something a bit more interesting and relevant, or is this the calibre of journalist on this site?
238 Go to commentsNot sure what the Welsh are moaning about. They’ve had far more players off England, than England have had off Wales. Guys like Josh Hathaway and Kane James will play for Wales in the end. And they’ll be fsr better players for having played in the Gallagher Premiership, than they ever would have been had they stayed mired in the shambles that is Welsh rugby.
4 Go to commentsThis is all being blown totally out of proportion. First of all, since half the Irish team isn’t Irish - it’s very likely that none of the Irish players said that at all and, thus, we’re not being arrogant. Second, since half the Irish team is Kiwi - it’s very likely the Kiwi players were predicting a NZ SA World Cup final. Which they got spot on. Good on them!
163 Go to commentsAha. An Irishman with logic! Follow the flow: - Ireland peaks with a >80% win record between 2020 and 2023. And then… - crashes out of another QF at the WC; - Beat a poor French Team; - Beat 6N wooden spoonists Italy; - Play shite against eventual wooden spoonists Wales; - Lose against the most boring, “the worst English team ever” , a team widely regarded as unable to attack; - scrape through against Scotland. This article, No - Trimble, is on the money! Except for one glaring statement: _The Springboks have a few aces in the hole in this debate being the reigning world champions and official world number ones_ There is no debate, boys and girls. There it is. In black and white. “Reigning World Champions and OFFICIAL world number ones”. Come July, the overrated Andy Farrell and this overhyped team are going to enter into a world of hurt.
90 Go to commentsI’d like to know what homoerotic events Daniel enjoyed at 8th man. I clearly missed out!
20 Go to comments