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Guirado écume la débâcle de 2018 contre les Fidji : « Ils nous avaient éteint sans trop de difficulté »

Yoann Huget et Guilhem Guirado en pleine détresse après la défaite historique du XV de France à domicile contre les Fidji. (Photo credit should read FRANCK FIFE/AFP via Getty Images)

Bien que sur une série de quatre défaites d’affilée, le XV de France s’avance en grandissime favori samedi pour la réception des Fidji à Bordeaux (21h10). Un statut qu’il arborait rarement il y a sept ans, lorsque les mêmes îliens l’avaient plongé un peu plus dans une crise sans fin en venant glaner au Stade de France une victoire historique (14-21) et embarrassante pour la vitrine du rugby français.

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Guilhem Guirado était le capitaine de ce XV de France qui ne gagnait qu’un tiers de ses matchs et enchaînait les déceptions. Il revient pour RugbyPass sur ce souvenir douloureux au cœur d’une période noire pour les Bleus, où il a dû expliquer une défaite pas comme les autres.

Quel souvenir gardez-vous de ce France – Fidji de 2018 ?

« Cela a été un séisme ! On savait que les Fidjiens arrivaient en force et le résultat avait été le reflet de tout ce qu’on n’avait pas su gérer et appréhender sur ce match. On voyait qu’on n’était pas en confiance et malgré des petits bouts de bonnes choses sur le plan collectif, on a malheureusement sombré à cause du manque de confiance et aussi de concentration par moments.

Quel était le contexte de ce match ?

« On terminait la première année d’exercice de Jacques Brunel. On sortait d’une tournée catastrophique en Nouvelle-Zélande. On avait perdu le premier match de cette tournée de novembre contre l’Afrique du Sud (26-29, ndlr), un match qu’on ne doit jamais perdre mais qu’on perd quand même de façon assez incompréhensible. Puis il y a ce deuxième match contre l’Argentine à Lille où on parvient à réagir (28-13) et arrive enfin cette dernière rencontre face aux Fidji. »

« La pression était décuplée à notre époque »

Quel était le niveau de pression autour du XV de France à cette époque ?

« J’ai l’impression que certains s’aperçoivent qu’il y a un peu de pression autour de l’équipe de France avec la petite série de défaites actuelle mais il faut s’imaginer que la pression était décuplée à notre époque. Anthony Jelonch a râlé récemment sur le fait que la presse avait été dure après le match contre l’Afrique du Sud mais pour nous, c’était tous les week-ends comme ça. En plus des mauvais résultats, des affaires extra-sportives étaient sorties dans la presse. Ça tirait dans les pattes, c’était assez copieux ! Ce n’était pas l’idéal pour la confiance. Il fallait rameuter les troupes et protéger les joueurs qui commençaient, à l’image d’Antoine Dupont. »

Sur un plan individuel, vous étiez contesté avant le début de cette tournée…

« J’étais en danger. On commençait à m’expliquer que si jamais je n’étais pas l’aise, on pourrait donner le capitanat à quelqu’un d’autre. Avec Toulon, Patrice Collazo comptait sur moi mais me faisait parfois jouer des bouts de matchs. Je n’étais donc pas en position de force avant cette tournée de novembre. Surtout qu’après un match catastrophique pour nous contre le Stade français, un certain nombre de médias s’étaient fait un plaisir d’écrire que je n’étais plus au niveau. J’ai donc essayé de montrer sur le terrain que j’étais toujours motivé et que je faisais partie intégrante du projet. Pour cela, la seule manière était de montrer que je pouvais encore être valeureux à l’image de ce que j’ai toujours voulu représenter sur le terrain. »

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Pour revenir à ce France – Fidji, qu’est-ce qui a cloché ?

« On connaissait leurs qualités et ce jour-là, ils ont démontré à la Terre entière qu’ils étaient des joueurs incroyables. C’était aussi la première fois qu’on les trouvait aussi bons collectivement. Jusqu’à présent, on voyait plutôt des actions et des exploits individuels. Là, collectivement, ils avaient passé un cap. Nous, sur nos atouts, nous avions été plutôt bons sur le jeu d’avants notamment. Mais défensivement, on avait pris l’eau de tous les côtés. On a tendance à dire que les Fidjiens sont là pour jouer et s’amuser. Sauf que ce soir-là, tout leur a réussi et ils avaient en plus la maîtrise et une étincelle collective assez exceptionnelle. Ils nous avaient éteint sans trop forcer. C’était vraiment un sentiment d’impuissance, leur victoire n’est pas du tout volée. »

« On a pris la foudre »

Vous avez répondu présent à titre individuel sur ce match comme durant la tournée, marquant même les deux essais français contre les Fidji. Cet écart entre réussite individuelle et naufrage collectif n’était-il pas frustrant ?

C’est vraiment particulier. En tant que capitaine, tu es jugé sur trois volets : la performance individuelle, la performance collective et le leadership en tant que capitaine. J’essayais en priorité de me concentrer sur le fait d’être performant pour apporter à l’équipe mais tu t’aperçois que tu ne peux pas tout maîtriser. Malheureusement, même en étant bon, tu sais que les gens autour ne vont pas te suivre et que les résultats ne seront pas bons. C’est compliqué parce qu’il y avait eu pas mal de changements à la Fédération et dans le staff, et le seul fusible qu’il restait à faire sauter, c’était moi. »

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Quelles ont été les répercussions de cette défaite historique ?

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« On a pris la foudre comme cela avait été déjà le cas un an plus tôt après notre match nul contre le Japon (23-23). Au lieu de partir avec des certitudes pour la construction du prochain Tournoi des 6 Nations, on clôt cette tournée avec plein de doutes et des joueurs qui ne savent pas s’ils vont revenir. Sur ces deux années, on remarque que 20 à 30% des joueurs avaient sauté sur le Tournoi d’après. Cette incertitude se répercutait ensuite sur le terrain.

Aviez-vous pensé abandonner le capitanat après cela ?

« Non, jamais. J’ai toujours voulu m’accrocher. J’ai souffert au début de ma carrière internationale, où je n’ai pas eu la chance de jouer autant de matchs que je le voulais. Quand j’ai eu l’opportunité d’avoir le capitanat après 2015, je ne voulais pas la galvauder car je savais la chance que j’avais. C’était mon rêve suprême donc je n’ai jamais eu l’idée de tout envoyer valser. »

Imaginez-vous que l’échec de 2018 puisse se reproduire samedi ?

« Non, je ne pense pas. Sur l’assise collective et par rapport au niveau des Fidji, un peu plus décousu et avec moins de connexions, je pense que l’équipe de France va faire un gros match, se rassurer sur ses points forts et cadenasser ces Fidjiens. Ce sera un bon match pour retrouver la confiance. »

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