Un départ canon, une fin heureuse et beaucoup de doute entre les deux : drôle de victoire pour les Bleus

Les supporters du Matmut Atlantique de Bordeaux sont passés par à peu près tous les états samedi lors de France – Fidji. D’abord l’euphorie puis l’incompréhension, le doute et enfin le soulagement, pour une victoire légèrement tirée par les cheveux des Bleus (34-21). Une rencontre faite de hauts et de pas mal de bas marquée par les sorties sur blessure de Pierre-Louis Barassi, Émilien Gailleton et Paul Boudehent, ainsi que par le doublé du centre bordelais Nicolas Depoortère, premier et dernier marqueur français. Cette victoire met fin à la série de quatre défaites consécutives des tricolores.

Tout est pourtant parti sur les chapeaux de roue pour les Bleus. Le temps que les Fidjiens prennent la mesure du match et du niveau de leurs adversaires, soit une bonne vingtaine de minutes, on n’était pas loin de la boucherie. Servi par un Pierre-Louis Barassi qui a pu s’engouffrer dans un espace béant, Nicolas Depoortère a lancé les hostilités (6e).

Julien Marchand lui a emboité le pas au quart d’heure de jeu, à la conclusion d’un beau ballon porté français alors que les Fidjiens venaient d’écoper d’un carton jaune, et Charles Ollivon, impérial dans les airs et un des meilleurs Bleus sur le terrain, a enfoncé le clou moins de cinq minutes plus tard (19e).

France extend their lead! 🇫🇷

Charles Ollivon dots down after an intercept from Penaud ⚡️

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— Rugby on TNT Sports (@rugbyontnt) November 15, 2025

Un gros trou d’air français

Et puis la lumière s’est éteinte. Pas celle du Matmut Atlantique de Bordeaux, plein comme un œuf, mais d’une équipe de France qui a soudainement perdu le fil de son match. Des fautes en nombre, des plaquages ratés, peut-être un brin de suffisance, une réorganisation tactique imposée aussi du fait des sorties sur commotion successives de Pierre-Louis Barassi (14e) et son remplaçant Emilien Gailleton (30e) qui a forcé à faire reculer Oscar Jégou au centre… de quoi relancer des Fidjiens jusque-là sous oxygène.

À l’image d’un Romain Taofifenua en grande difficulté, impliqué sur les deux essais iliens de la première période de Ravouvou (29e) et Ravutaumada (40e), l’équipe de France a fait pshit.

Un trou d’air que la mi-temps et le fameux discours dans le vestiaire n’a pas pu boucher. Du moins pas tout de suite, les Français cédant très rapidement une troisième fois, sur une défense bien fébrile de Thomas Ramos sur Jiuta Wainiqolo (43e). 21-21, un score impensable au vu du début de match mais pourtant bien réel. Et une hécatombe qui s’est poursuivie, avec la sortie sur blessure du remplaçant du remplaçant de Pierre-Louis Barassi, Paul Boudehent (52e).

Depoortère libère les Bleus

Dans ces conditions de crise, on n’en était plus à chercher les touches sur les pénalités dans le camp adverse. Thomas Ramos a sanctionné par deux fois l’indiscipline adverse (49e, 57e), heureusement importante, a aussi raté une pénalité (52e) mais le petit matelas de six points obtenu a quelque peu desserré les gorges françaises, qui ont fini par pousser un grand ouf de soulagement quand Nicolas Depoortère, dans son style puncheur, a marqué le quatrième et dernier essai français (71e).

Des Bleus qui, à défaut de terminer très fort, ont du moins évité de suer un peu plus, parvenant à résister sur leur ligne dans les dernières minutes (78e). Une note finale positive pour un match franchement bizarre, qui donnera matière à penser à Fabien Galthié et son staff.