Comment la FFR a renforcé son influence au sein de World Rugby

La Fédération Française de Rugby (FFR) franchit une étape majeure sur la scène internationale avec la nomination de cinq de ses représentants au sein des Commissions régaliennes de World Rugby. Une avancée stratégique qui s’inscrit dans la volonté affichée par Florian Grill, président de la FFR, de faire rayonner le rugby français au plus haut niveau.

« Historiquement, il y avait en tout et pour tout deux Français dans les groupes de travail et les commissions à World Rugby », rappelait Florian Grill dans une interview exclusive accordée à RugbyPass en décembre 2024, alors qu’il était en plein lobbying pour faire entrer plus de Français au sein de World Rugby.

Cette fois, pour la première fois, la France sera représentée dans trois des quatre Commissions sportives de World Rugby, un signal fort qui traduit une reconnaissance grandissante du modèle français :

• Abdelatif Benazzi, Vice-Président de la FFR en charge de l’International, présidera la Commission Rugby Masculin Haute Performance.
• Clotilde Delbos, Trésorière de la FFR, siégera à la Commission Audit et Risques.
• Olivier Lièvremont, Directeur Technique National, rejoint la Commission Rugby Amateur.
• Jérémie Lecha, Directeur Général de la FFR, intègre la Commission Rugby Professionnel.
• Jérôme Daret, Manager Général de France 7 Masculin, fera partie de la Commission Rugby à 7 Haute Performance.

Le résultat d’Abdelatif Benazzi à la présidence de World Rugby (battu 27-25 par l’Australien Brett Robinson) ainsi que les récents succès des compétitions organisées par la France, ont semble-t-il pesé lourd dans la décision finale.

« Tout le monde a bien compris que la France était là, qu’il fallait nous entendre et nous écouter », estimait Florian Grill en précisant pourquoi il souhaitait que la France soit largement représentée : « pas pour défendre la position de la France, mais pour défendre une certaine idée du rugby dans le monde », nous affirmait-il.

« Soit ils font World Rugby, soit ils font Commonwealth Rugby »

« La vision aussi de la protection des pratiquants, de savoir garder raison sur les montages financiers et justement de ne pas limiter le rugby à un montage financier, de rappeler le rôle éducatif et sociétal, l’importance du rugby de la base, du rugby des clubs (2000 clubs amateurs en France, ndlr).

« Brett Robinson a compris qu’ils sont devant une alternative. Soit ils font World Rugby, soit ils font Commonwealth Rugby. Je caricature, mais c’est un peu ça le sujet. Ils ont compris qu’il fallait que la France soit active pour rendre service au rugby dans les commissions et les groupes de travail. Il va y avoir un certain nombre de nominations qui vont se faire. Je suis sûr que la France sera plus entendue.

« C’est très important parce que la France, avec l’Angleterre, représente 80% de l’économie générale du rugby. Alors, construire un World Rugby sans la France…

« Tout le monde comprend qu’il faut travailler avec la France… »

« La France a aussi apporté une Coupe du Monde exceptionnelle – même si elle a été déficitaire pour nous, mais pour d’autres raisons – extrêmement profitable à World Rugby et des Jeux olympiques incroyables ! A Rio il y avait quelques milliers de personnes, à Tokyo il y avait le Covid, donc personne. Là, on fait 530 000 personnes en six jours ! Et on bat le record du monde pour un match de rugby féminin avec 67 000 personnes dans le stade. J’espère que ce sera à nouveau battu avec la Coupe du Monde en Angleterre. C’est formidable ce qu’on a pu apporter au rugby avec une ambiance exceptionnelle.

« Tout le monde comprend qu’il faut travailler avec la France main dans la main. »

« La France est une grande nation de rugby et je me suis engagé à ce que la FFR et la LNR puissent jouer un rôle central dans l’élaboration de nos décisions », a confirmé le président de World Rugby, Brett Robinson.

« J’ai été ravi de rencontrer les dirigeants de la FFR à Paris la semaine dernière pour discuter de sujets d’intérêt commun. Leur expertise et leurs idées sont inestimables pour le rugby mondial. À cet égard, je salue les contributions d’Abdelatif Benazzi en tant que président de la commission du rugby de haut niveau masculin, d’Olivier Lièvremont en tant que membre de la commission sur le rugby amateur, de Jérôme Daret en tant que membre de la commission du rugby de haut niveau à sept, et de Jérémie Lecha en tant que membre de la commission du sport professionnel.

« De même, les représentants de la Ligue Nationale de Rugby Yann Roubert et Emmanuel Eschalier apportent des perspectives essentielles au comité directeur des ligues professionnelles. Nous vivons des moments décisifs pour l’avenir de notre sport, et une collaboration étroite est essentielle pour faire avancer le rugby, le rendre plus résilient, plus dynamique et plus durable pour tous. »

Ces nominations permettront aussi à la France d’apporter sa vision sur des sujets clés tels que l’évolution des règles, la sécurité des joueurs ou encore l’organisation du calendrier international.