2e journée du Top 14 : Clermont à zéro, Pau en béton

Lors de la 2e journée du Top 14 les 13 et 14 septembre, Jiuta Wainiqolo a brillé pour ses débuts à Lyon, tout comme Nolann Le Garrec, décisif avec La Rochelle, tandis que Max Spring a inscrit un triplé express pour le Racing 92. Clermont reste sans point, le Stade français inquiète en défense, Pau affiche une solidité remarquable, et Bosviel a réussi son premier drop en Top 14. Parmi les réactions, Barassi a pointé le manque d’agressivité de Toulouse, Erbinartegaray a reconnu la frayeur de Bayonne et Urios a fustigé l’indiscipline de Clermont.

Les gars du week-end

Jiuta Wainiqolo. Pour son premier match sous les couleurs lyonnaises, le funambule fidjien a fait parler ses jambes de feu. Après un slalom dans la défense de Montauban, c’est lui qui a offert le premier essai de son équipe à son compatriote Masi (37e). Puis, d’une longue course de 70 m ponctuée de deux cadrages-débordements, il s’en est allé seul marquer à son tour (60e). Beaux débuts, après 37 essais en quatre ans à Toulon, dont 11 la saison passée.

Nolann Le Garrec. Pour sa première à Marcel-Deflandre, l’ex-demi de mêlée du Racing 92 a fait rugir le public rochelais en débloquant une rencontre mal entamée (13-13) contre Clermont. À la 61e minute, c’est lui qui permet aux Maritimes de prendre le large (20-13) en interceptant une passe de l’ASM à cinq mètres de sa ligne et en relançant sur plus de 30 m, une action qu’il va conclure en bousculant son alter ego clermontois Zamora pour offrir l’essai à Hastoy. Puis, à la 80e, c’est lui qui marque le dernier essai rochelais, après une pénaltouche (34-16). Masterclass.

Max Spring. En l’espace de moins d’un quart d’heure, entre les 7e et 18e minutes, l’ailier du Racing 92 a marqué trois essais dimanche soir contre Bordeaux-Bègles, lors de la victoire 44-32 de son équipe face aux champions d’Europe en titre. Une avance finalement insurmontable pour l’UBB, même si finalement les Bordelais auront marqué cinq essais, autant que leurs adversaires.

2-3 stats

0 – Comme le nombre de points au classement de Clermont après deux journées, une situation que le club auvergnat n’avait jamais connue en Top 14. Deux autres équipes sont dans cette situation, Perpignan et Montauban.

8 – Le nombre d’essais encaissés en deux rencontres par le Stade français. Avant les quatre essais de Pau samedi (34-10), la défense parisienne s’était déjà fait transpercer quatre fois contre le promu Montauban une semaine plus tôt. « En défense, on a eu du mal sur les initiatives en première main », a concédé le manager du club parisien Paul Gustard.

45 – Comme le nombre de drops dans la carrière de Jérôme Bosviel, l’ouvreur de l’US Montauban, qui a donc récidivé dès la 10e minute contre Lyon samedi. Mais seulement le premier en Top 14 pour l’artilleur de l’USM, 35 ans, qui jusqu’à cette année avait fait toute sa carrière en Pro D2, dont il est le meilleur réalisateur de l’histoire. Le pied d’or de Bosviel n’a pas suffi au promu, défait pour sa première sur sa pelouse de Sapiac (18-25).

97 – c’est le pourcentage de réussite aux plaquages de la Section paloise qui se présente comme la meilleure défense du championnat après les deux premières journées. Une stat à ajouter aux 92 % du premier match. Cette fois, face au Stade français (victoire 34-10), les hommes de Sébastien Piqueronies n’ont manqué que 4 plaquages sur leurs 101 tentatives (les Stadistes en ont manqué 19 sur 143). En deux rencontres, ils n’ont concédé que 25 points, soit autant que le LOU, mais leur réussite aux plaquages est bien supérieure.

100 – c’est le nombre de sélections de Paul Boudehent sous les couleurs du Stade Rochelais… à 26 ans, après huit saisons en Jaune et Noir. Arrivé au club en 2017 en provenance du Stade Nantais, le troisième-ligne natif d’Angers (pouvant également dépanner en deuxième-ligne) aux 19 sélections n’a connu qu’un seul club dans sa carrière jusqu’à présent.

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— Stade Rochelais (@staderochelais) September 13, 2025

490 – c’est le nombre de jours pendant lesquels Lucas Dessaigne a été contraint de regarder ses coéquipiers jouer sans lui. Le troisième-ligne aile de Clermont s’était lourdement blessé au genou 1 an, 4 mois et 2 jours avant qu’il ne retrouve les terrains pour la première fois ce week-end. « Mentalement, je peux vous dire que ça fait du bien. Je ne souhaite à personne de vivre un an sans jouer, c’est vraiment très long », a-t-il confié malgré la défaite 34-16.

Ils l’ont dit

« On a été suffisants, on a manqué d’agressivité », a reconnu, profil bas, Pierre-Louis Barassi, trois-quart centre de Toulouse, après la victoire brouillonne contre Perpignan (31-13) : « On reste sur notre faim. C’est peut-être un des plus mauvais matchs disputés sur notre pelouse depuis un petit moment. C’est un avertissement sans frais. On s’est vu un peu beaux. »

« On n’a pas fait ce qu’on s’était dit et on s’est fait peur. On ne voulait pas lancer la pièce en l’air pour la première à domicile, mais c’est ce qui s’est passé », a lâché l’ailier de Bayonne Arnaud Erbinartegaray, après que son équipe a frôlé la défaite contre Montpellier (26-23).

« Il y a de la colère et de la déception au vu du résultat final » : Christophe Urios, l’entraîneur de Clermont, était furieux après une seconde défaite à zéro point d’affilée, à La Rochelle cette fois (34-16) : « On est une bonne équipe, il faut juste gagner les matches maintenant. On doit être plus disciplinés et arrêter de plaquer haut. Si les mecs continuent à plaquer haut, eh bien ils ne joueront plus », a poursuivi le technicien, commentant le carton orange infligé à son deuxième ligne Rob Simmons pour son plaquage sur Alldritt.