Nolann Le Garrec, nouveau patron face aux All Blacks ?

À seulement 23 ans et 10 sélections, Nolann Le Garrec s’apprête à mener le XV de France à Dunedin pour défier les All Blacks, samedi (9h05 heure française), en ouverture d’une tournée estivale aussi exigeante que scrutée.

Dans un groupe largement rajeuni et privé de nombreux cadres, le demi de mêlée désormais rochelais s’affirme comme un relais clé du staff tricolore. Rencontre avec un jeune leader assumé, prêt à endosser de nouvelles responsabilités dans un contexte brûlant.

Rencontre

Internationals

New Zealand

31 - 27

Temps complet

France

Toutes les stats et les données

Une première face aux Blacks… et un souvenir inoubliable

Pour Le Garrec, affronter la Nouvelle-Zélande reste une expérience à part. En novembre 2023, il était sur le banc lors du succès renversant du XV de France au Stade de France (30-29), dans une ambiance électrique. « Ce sont des belles images, que ce soit la Marseillaise ou même le haka, qui avait bien été mis en valeur ce jour-là. C’était sympa », se remémore-t-il lors d’un entretien accordé à l’AFP. « C’était un match âpre, un long combat de 80 minutes. C’est tombé de notre côté, mais c’était vraiment serré. »

Cette fois, les Bleus débarquent en terre hostile, dans un Forsyth Barr Stadium où les All Blacks seront en quête de revanche, avec toutes leurs forces en présence. Le défi est colossal.

Un groupe inexpérimenté mais pas naïf

Avec une moyenne de sélections inférieure à dix capes par joueur et 21 novices sur 42 noms, cette tournée 2024 en Nouvelle-Zélande ne ressemble à aucune autre. Un choix assumé par le staff, qui souhaite faire émerger de nouveaux cadres. En face, la presse néo-zélandaise n’a pas manqué d’exprimer son scepticisme, qualifiant la sélection française de « trop verte ».

Mais Le Garrec garde la tête froide : « En Nouvelle-Zélande, ils ont un regard assez dur sur les performances, que ce soit les leurs ou celles des autres. On a vu des critiques à la télé. Ça doit nous motiver, sans tomber dans le piège. »

Un jeu au pied stratégique, peaufiné dans les détails

Les Bleus savent que pour exister face aux All Blacks, il faudra maîtriser les fondamentaux. Et notamment le jeu au pied, si souvent décisif dans les grands rendez-vous.

« Depuis quelques années, on a l’habitude de s’appuyer sur ce secteur, pour mettre la pression et récupérer des ballons en meilleure position », explique Le Garrec. « On ajuste en fonction des profils, mais le cadre reste le même. Et ici, en plein hiver néo-zélandais, ça prendra encore plus d’importance. »

Avec des conditions de jeu différentes et un adversaire redoutable, la discipline tactique et le réalisme seront les meilleurs alliés d’un groupe encore en construction.

De novice à leader : un rôle qui change

Malgré ses 10 petites capes, Nolann Le Garrec fait figure d’ancien parmi cette jeune génération. Un changement de statut qu’il assume avec humilité, mais aussi avec ambition : « J’ai un peu plus de leadership, surtout dans la partie stratégique. J’essaie d’accompagner les jeunes, de partager mon expérience dans le projet. »

Aux côtés des rares cadres comme Gaël Fickou, Rabah Slimani ou Romain Taofifenua, le demi de mêlée formé à Vannes puis lancé au Racing 92 se positionne en chef d’orchestre. « C’est un rôle que j’avais déjà commencé à prendre au Racing. J’espère que ce sera un bon leadership, et surtout qu’il se verra sur le terrain. »

Nouvelle-Zélande, pays de rugby par excellence

Cette tournée a aussi une saveur particulière pour Le Garrec, qui avait déjà visité la Nouvelle-Zélande dans son enfance. « J’avais été surpris du nombre de terrains ! C’est un pays magnifique, les gens sont accueillants et passionnés par le rugby. Peu importe où on va, tout le monde sait qu’on joue samedi », sourit-il.

Un cadre unique, une pression énorme, et une occasion rêvée de grandir pour une génération appelée à marquer son temps. Car si la France n’a plus gagné chez les Blacks depuis 2009, ces trois tests pourraient bien dessiner les contours du XV de demain.