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Meafou veut enchaîner pour reconquérir les Bleus
Par Kim Ekin
Moins dominant et épanoui qu’à son habitude en fin de saison dernière, Manny Meafou, le colosse du Stade toulousain et du XV de France, a d’abord cherché à reprendre « du plaisir » dans le jeu, pour retrouver son niveau et faire parler ses qualités hors-normes.
« Je me mettais beaucoup de pression pour faire de mieux en mieux, je prenais moins de plaisir à jouer avec mes potes qu’avant, quand je faisais un mauvais match, je me prenais la tête », a expliqué le deuxième ligne international français (9 sélections) de 27 ans.
Le massif avant des Rouge et Noir (2,03 m, 145 kg) avait reconnu en septembre avoir été piqué par ses fréquents passages sur le banc en fin de saison dernière, après un Tournoi des Six Nations gâché par une infection pulmonaire.
Un peu moins percutant lors de ses apparitions, Meafou avait été soumis à la concurrence de la jeune garde toulousaine incarnée par Clément Vergé (24 ans) et Joshua Brennan (23 ans), titulaire à sa place en demie puis en finale du Top 14.
Un coup de mou que le Toulousain né en Nouvelle-Zélande explique plus par une forme d’usure : « Je pense que c’était plus mental, pas physique, la saison était un peu longue, je perdais un peu de plaisir dans le jeu. Comme c’était ma quatrième, cinquième saison, c’était un peu long, mais je sais qu’il faut rechercher le plaisir dans le jeu », explique-t-il.
Pour Fabien Pelous, ancien deuxième ligne de Toulouse et des Bleus, « cette perte de plaisir, elle était due aussi au fait qu’il a enchaîné les matchs. Il a besoin d’être “challengé” pour se motiver et trouver du plaisir ».
Malgré une petite blessure lors de la première journée qui l’a écarté des terrains jusqu’à son retour contre Bordeaux-Bègles mi-octobre, « Manny » Meafou assure désormais vouloir répéter les efforts semaine après semaine.
« Je pense que comme je suis un gros gabarit, il faut que je joue, il faut que j’enchaîne les matchs, (…) quand je joue un seul match et que je coupe encore, ça casse un peu le rythme », souligne-t-il.
« Tu as besoin de rester dans le rythme quand tu as une masse physique comme ça », explique à l’AFP Fabien Pelous, avant de poursuivre : « On pourrait imager ça par l’image du diesel, qui met un peu plus de temps à chauffer. J’ai l’impression que c’est un peu ça, notamment sur ces gabarits-là, qui ont besoin d’enchaîner les matches pour trouver un rythme important ».
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« Tu as besoin de rester dans le rythme quand tu as une masse physique comme ça. On pourrait imager ça par l’image du diesel, qui met un peu plus de temps à chauffer… »
Titulaire lors de la journée suivante à Pau pour une défaite après la sirène (30-26), Meafou a confirmé ses dires, poursuivant sa montée en puissance avec trois ballons grattés et 11 passes réussies.
Cette montée en régime devrait se poursuivre dimanche soir contre Toulon (21h05), avant que le deuxième ligne rallie Marcoussis avec neuf de ses coéquipiers lundi pour préparer la tournée d’automne, où « sa capacité de pénétration » louée par Fabien Pelous sera d’emblée mise à contribution face aux surpuissants Sud-Africains.
Mais pour l’ancien capitaine du XV de France aux 118 sélections, Meafou est également doté d’une « très bonne lecture du jeu : ce n’est pas qu’un gros physique à qui on demande de prendre le ballon et de gagner des yards, c’est aussi un joueur qui sait faire des choix et qui comprend le rugby. Ce n’est pas anodin dans le rugby de faire des choix ».
Pour se relancer, le natif d’Otahuhu, en Nouvelle-Zélande, a fait un choix de plus : relativiser. « Il y a des gens qui font des métiers beaucoup plus durs que moi, du coup, j’ai pris du plaisir dans mon travail, dans ma vie. Là, je suis très bien, beaucoup mieux que j’étais. »