L’Afrique du Sud, le dernier gros morceau de la poule des Bleues
En battant l’Italie (8e nation mondiale) 29-24 dimanche 31 août pour son deuxième match de poule, l’Afrique du Sud (12e nation mondiale jusqu’alors) est clairement l’équipe que l’on n’a pas vu venir. En tête de la poule D devant la France, les Sud-Africaines rencontraient pour la première fois l’Italie en Coupe du Monde, une équipe contre laquelle elles avaient échoué trois fois auparavant, bien que leur plus récente confrontation n’avait tenu qu’à quatre points d’écart, lors du WXV2 en 2024.
« C’est irréel. Tellement d’émotion. On n’avait jamais atteint les quarts, jamais battu l’Italie. Mettre cinq essais dans un match comme celui-là… je suis tellement fier du staff, des médecins, de tout le monde. Fier de pouvoir en faire partie, c’est juste incroyable », réagissait le sélectionneur de l’Afrique du Sud, Swys de Bruin.
« Le pays est tellement derrière ces filles. C’est dans notre sang. On adore ça. On essaie de suivre l’exemple des équipes masculines – le VII, les U20… On s’est dit qu’il fallait rattraper le retard. Et aujourd’hui, les filles ont été juste fantastiques. »
Look at what it means 😍@WomenBoks beat Italy for the first time in their history 🙌#RWC2025 | #ITAvRSA https://t.co/K5RJaX3Iht pic.twitter.com/5SWcI0YKf8
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) August 31, 2025
Dès le début de ce mondial féminin en Angleterre, l’Afrique du Sud a étonné. D’abord en signant sa plus large victoire en Coupe du monde lors de la première journée (66-6 contre le Brésil). Puis en enchaînant pour la première fois un deuxième succès consécutif dans la compétition.
Les Sud-Africaines ont maintenant gagné trois de leurs quatre derniers matchs contre des équipes européennes, soit autant que lors de leurs 21 rencontres précédentes.
Lors de la journée inaugurale de ce Mondial 2025, l’Afrique du Sud a affiché le meilleur taux d’occupation territoriale (72 %). Seule la Nouvelle-Zélande (68 %) a fait mieux en possession de balle, avec 66 % pour les Springbok Women. L’Afrique du Sud a également été la seule équipe à réussir 100 % de ses passes après contact (13/13 face au Brésil). Plus âpres au combat et en conquête qu’au jeu au pied, les Springboks Women n’avaient réalisé aucun coup de pied de dégagement lors de leur première rencontre, conservant néanmoins la possession sur 38 % de leurs coups de pied dans le jeu (3 sur 8), le meilleur taux de la compétition.
La France sait à quoi s’en tenir. « Là on aura un tout autre profil d’équipe. On va devoir être très bonnes sur la touche et sur le secteur de la conquête, très solides en défense. On a une grosse semaine qui arrive, on va pouvoir travailler là-dessus », réagissait la capitaine Marine Ménager au micro de France TV après la victoire record contre le Brésil (84-5).
La France avait organisé opportunément une opposition face à l’Afrique du Sud en plein Tournoi des Six Nations le 8 avril dernier, juste avant leur match contre le Pays de Galles, ne serait-ce que pour tester cette équipe en prévision du mondial, justement. « Les Sud-Africaines ont cette réputation d’être assez dures au contact. Ce n’est pas forcément les plus techniques, mais ce sont les plus coriaces », constatait à l’époque la troisième-ligne Axelle Berthoumieu.
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« C’était une belle opportunité aussi, parce que c’est une équipe qu’on ne joue pas souvent », se souvient la demie d’ouverture Carla Arbez qui comparait alors le style de jeu des Springboks Women à celui des Galloises qu’elles avaient ensuite battu 42 à 12.
« L’objectif de ce match (contre le Brésil, ndlr) c’était de se libérer sur le projet offensif, je pense qu’on l’a bien fait, on s’est régalées. Maintenant il reste juste à régler les détails pour faire un gros match le week-end prochain », rappelle Marine Ménager.
Les choses ayant été remises en place du côté des Bleues, la bascule sur le dernier match de la poule n’en sera que plus rapide. L’objectif sera de terminer en tête pour éviter d’affronter la Nouvelle-Zélande en quart de finale la semaine suivante.
« Oui, grosse semaine de préparation, parce que l’Afrique du Sud c’est un gros morceau », confirme Pauline Bourdon-Sansus. « On a vu qu’elles sont venues battre les Italiennes aujourd’hui. Donc on va analyser ce match-là, regarder aussi l’Afrique du Sud, et surtout se concentrer sur nous, sur notre jeu, sur notre projet, comme on l’a fait aujourd’hui pour construire notre match et essayer d’aller chercher une victoire, mais le faire différemment. »
Du côté des Sud-Africaines aussi la semaine s’annonce intense en vue de ce dernier match de poule contre la France. « On joue la France ? », plaisante Swys de Bruin, euphorique après la qualification de son équipe en quart de finale. « C’est un énorme match qui nous attend, mais si j’y pense déjà maintenant, on ne va pas y arriver. Ce soir on va fêter, demain aussi, et mardi on passera en mode “Opération France”. »
Pour le co-sélectionneur de la France, David Ortiz, cette prochaine rencontre aura tous les airs d’une finale : « Clairement. Ce sera pour nous le moyen de bien finir de préparer la suite car on est en quarts quoi qu’il arrive. Ce sera important et c’est l’opportunité de jouer un match à enjeu qui va nous obliger de mettre les exigences où il faut en vue d’un match à élimination directe qui sera un “marche ou crève”. »