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Jacky Lorenzetti se paye Owen Farrell, illustration d'un rapport souvent conflictuel avec ses stars

Jacky Lorenzetti et les stars du Racing 92, une histoire mouvementée (Photo by David Rogers/Getty Images)

Quand Jacky Lorenzetti est fâché, il est rarement dans la demi-mesure et le politiquement correct. Ses coups de gueules après des désillusions, qu’ils furent dans l’intimité du vestiaire ou un peu plus à froid par voie de presse, ont fait la légende de l’homme d’affaires franco-suisse à la tête du Racing 92 depuis près de 20 ans. Et dans ces cas-là, personne n’est à l’abri, surtout pas les stars lorsqu’elles ne sont pas au niveau attendu. Et sa prise de recul l’an dernier n’a guère changé la donne.

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Ce samedi dans une interview accordée à L’Équipe, le président du Directoire du club francilien s’est épanché sur le départ précipité d’Owen Farrell cet été, un an seulement après son arrivée dans les Hauts-de-Seine.

“J’ai eu envie de vomir. Il est parti en nous disant : ‘Je suis blessé, j’ai mal à la tête, je veux jouer moins. Les Saracens m’offrent cette possibilité, etc.” Et d’un coup, on le retrouve avec les Lions. C’est un truc que je ne comprends pas. Ça s’appelle du mensonge.”

Carter et les autres

L’histoire de Farrell, star internationale ramenée en grande pompe en région parisienne et qui a demandé à partir dès la fin de sa première saison de Top 14, a fait curieusement écho à celle du capitaine de l’Afrique du Sud Siya Kolisi un an plus tôt. “Un problème de mentalité” dénonce Lorenzetti, encore nostalgique de Dan Carter, une des seules stars mondiales passée par le Racing (2015 à 2018) à avoir trouvé pleinement grâce à ses yeux.

Peut-être parce que le Neo-Zélandais restera à jamais pour lui celui qui lui a permis de gagner son unique Bouclier de Brennus, malgré les moyens colossaux qu’il a investis pour bâtir génération après génération des effectifs cinq étoiles.

Dan Carter a apporté à Jacky Lorenzetti sa plus grande joie avec le Racing 92, en menant les Ciel et Blanc au Bouclier de Brennus. (Photo by Jean Catuffe/Getty Images)

Il sait aussi se montrer bon avec les méritants

Nul n’a oublié sa sortie au vitriol à l’issue du barrage largement perdu à Bordeaux en 2024 (31-17), où le père de Paris-La Défense Arena avait rhabillé pour l’hiver Siya Kolisi – “Il a connu un début de saison remarquable, où il a été fédérateur hors du terrain. La trêve lui a été nuisible. Il a pris des kilos, perdu la forme et hier, il a été transparent” et Josua Tuisova : “Il n’a rien apporté, il faut être clair. Cela n’a pas été l’impact player que l’on attendait.

Ou encore lorsqu’il avait pointé du doigt le “match de m*****” de l’Écossais Finn Russell en 2021 après la défaite de son équipe en demi-finale du Top 14 contre La Rochelle (19-6). Un jour où il s’était conseillé à lui-même d’être “plus dur” avec ses joueurs pour “qu’ils aient moins le c** dans la graisse”. Parce que pour lui, l’implication et le rendement doit être à la hauteur du salaire qu’il verse et qu’il n’admet pas que les éléments les mieux payés de son club, qui ont été parfois les mieux payés du Top 14, ne lui rendent pas la pareille sur le terrain.

À l’inverse, et c’est un aspect moins connu de sa personnalité, Jacky Lorenzetti donne sans compter à ceux qui ont tout donné à ses yeux pour le Racing. Par exemple, lorsque Virimi Vakatawa et Bernard Le Roux, deux grands anciens qui ont fait les belles heures des Ciel et Blanc, n’ont soudainement plus été aptes à jouer pour raison médicale, loin de les lâcher, il leur a trouvé un rôle technique au sein des équipes de jeunes du club.

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De même, Joe Rokocoko, l’homme de l’essai décisif du titre de 2016 en finale au Camp Nou de Barcelone, a eu l’opportunité d’abord d’intégrer le staff des Espoirs, de l’équipe à 7 et celui de l’équipe fanion. Même chose pour Dimitri Szarzewski et Yannick Nyanga, tous deux également conservés au club après leur retraite. Il garde enfin sa porte toujours ouverte pour d’autres anciens qui viendraient lui demander conseil, à l’image de l’ex-ailier Marc Andreu, qu’il a accompagné dans sa reconversion entrepreneuriale. Une fidélité rare pour ceux qui ont franchi avec succès le seuil de son exigence.

Lorenzetti plébiscite les joueurs “qui aiment le maillot, sans état d’âme sur l’argent”

Une exigence qu’il a aussi pour son staff. Dans son interview du jour dans L’Équipe, Jacky Lorenzetti fustige aussi son ancien manager Stuart Lancaster, qui avait un statut important en arrivant au Plessis-Robinson en tant qu’ancien sélectionneur de l’Angleterre et coach du Leinster. “Entre les ‘Britons’ et les Latins, ça n’a jamais bien marché. Lorsque Stuart est parti, il ne connaissait pas plus de mots français que quand il est arrivé. Aujourd’hui, c’est incroyable, ça respire.”

Peut-être lassé par trop de déceptions, l’homme de 77 ans se félicite aujourd’hui du tournant tout en sobriété pris par le Racing en matière de construction d’équipe. Un club qui, sous l’impulsion de son manager Patrice Collazo, a abandonné l’empilement des grands noms pour privilégier un mix entre jeunes talents en construction, purs produits de la formation locale et bons joueurs de club.

“La philosophie est de s’appuyer sur des joueurs qui aiment le maillot, sans état d’âme sur l’argent, des gens qui ont tout à construire avec nous” et à qui il en voudra sûrement moins de passer à côté.

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