Fabien Galthié : « Si on se compare à il y a quatre ans, on n’est pas au même niveau »
Après la nette défaite contre les champions du monde sud-africains (17-32) puis la victoire mitigée contre les Fidji (34-21), les hommes de Fabien Galthié finissent l’année 2025 par une victoire importante 48-33 contre l’Australie, ce qui entraîne un ratio positif de six victoires contre cinq défaites, un bilan embelli par la victoire lors du Tournoi des Six Nations en début d’année.
« Honnêtement, si on se compare à il y a quatre ans, en fait, on n’est pas au même niveau », a admis le sélectionneur Fabien Galthié, en direct sur TF1. « Il y a quatre ans, on avait beaucoup de choses plus solides, plus homogènes, et d’ailleurs, cette année-là, on a fait 14 victoires consécutives avant de perdre ce quart de finale face à l’Afrique du Sud. On était à 24 victoires sur 26 matchs, ce qui était exceptionnel. Là, on n’est pas au même niveau. »
À égalité et pas vraiment sereins à la pause (19-19), les Bleus ont pris le dessus après le retour des vestiaires sur les Australiens, mais la performance est à relativiser compte-tenu de la forme des Wallabies. Car après trois premières défaites en Europe, dont un cinglant 46-19 en Irlande la semaine passée, les Wallabies rentrent au pays sans aucune victoire, du jamais vu depuis 1958, et ont subi samedi leur 10e défaite de la saison, leur pire performance.
« Moi, je préfère gagner à la fin que de gagner avant. C’est ça qu’on a envie de faire. »
« C’est pas nécessaire non plus d’être trop prêt trop tôt », a poursuivi Fabien Galthié, repris juste après par Florian Grill, président de la Fédération française de rugby : « Moi, je préfère gagner à la fin que de gagner avant. C’est ça qu’on a envie de faire. »
Comme à son habitude, le sélectionneur des Bleus a voulu relativiser et retenir le positif à deux ans de l’échéance mondiale. « On a quand même maintenant une bonne expérience, une bonne vision, on a bien cadré les deux ans qui arrivent », rassure-t-il. « Après, il y a deux choses qui peuvent poser des problèmes sans qu’on les prévoie, un imprévu, c’est-à-dire la blessure, les joueurs qui peuvent se blesser.
« Je sens qu’il y a quand même une grande émulation, il y a des potentiels. Vous avez vu Kalvin Gourgues rentrer en deuxième mi-temps, on sent déjà son potentiel. Il y a d’autres joueurs qui sont là, on a parlé de Nicolas Depoortere. C’est vrai qu’on n’a pas énormément de matchs ces deux années et là, jusqu’à la Coupe du monde, il reste 17 matchs. »
🌟 Auteur d’un nouveau doublé, Nicolas Depoortère est élu ?????? ?? ????? !
Quelle performance encore aujourd’hui ! 👏 💪 #FRAAUS #XVdeFrance pic.twitter.com/gtnoKnOE3s
VIDEO— France Rugby (@FranceRugby) November 22, 2025
Le dernier match de la série de novembre devait être celui de la progression dans le jeu, promettait Fabien Galthié depuis une semaine. Mais la partition de ses joueurs samedi a davantage ressemblé à une répétition des précédentes qu’à une sublimation. Les spectateurs du XV de France y ont quand même trouvé leur compte avec une victoire et une partie riche de 12 essais, sept Bleus et cinq Australiens.
Les points forts sont restés les mêmes que ceux du reste de l’année, à commencer par l’ailier Louis Bielle-Biarrey. Moins en vue depuis deux sorties consécutives sans essai – une première en un an – le joueur de l’UBB a rectifié l’anomalie en s’offrant une réalisation avec sa spéciale, un coup de pied pour prendre la défense de vitesse (31e, 19-12). Il a aussi magnifiquement trompé la défense australienne pour mettre en orbite son partenaire Nicolas Depoortere en début de match (9e, 7-5), avant de signer un doublé.
La touche des Bleus a aussi été particulièrement efficace avec deux lancers adverses volés, dont un amenant l’essai de Thomas Ramos (25e, 12-5), encore auteur d’une solide prestation. Les talonneurs Julien Marchand et Maxime Lamothe ont aussi marqué deux essais après des mauls suivant des touches.
Plus préoccupant, les défauts des Bleus ont persisté et l’explication du peu de temps de travail ensemble ne tient plus avec quatre semaines passées à Marcoussis. Les Bleus ont été très indisciplinés, avec neuf pénalités à la pause dont une pour hors-jeu sifflée après… 40 secondes de jeu, alors qu’il s’agissait du point faible identifié face au Fidji. Cette indiscipline a coûté 10 minutes d’exclusion à Maxime Lucu, qui a payé pour l’ensemble de l’œuvre française un peu avant la mi-temps.
La défense en bord de ruck a aussi été plusieurs fois lacunaire. Le pilier Angus Bell s’est ainsi fait deux fois la belle : une juste après le coup d’envoi des Bleus et une autre fois à la 21e minute de jeu, pour marquer le deuxième essai australien (12-12). Il reste donc beaucoup à travailler pour Fabien Galthié en vue du Tournoi 2026, qui commence dans deux mois avec la réception de l’Irlande.

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