Défense en vrac, jeunes en feu : le vrai état des Bleus avant 2027
Si le millésime 2025 du XV de France a été sauvé par les 7 essais face aux Wallabies (48-33) samedi 22 novembre, il reste du travail, à deux ans de la Coupe du Monde de Rugby en Australie, avec notamment une défense en chantier.
Mais il promet, avec des gamins qui bousculent tout derrière et le retour attendu d’Antoine Dupont.
La France a fait le job. Pas plus
Onze matchs, six victoires et une place gardée dans le top 6 mondial, assurant au XV de France le statut de tête de série pour le tirage au sort du Mondial 2027 en Australie le 3 décembre : sur le plan comptable, le bilan de l’année 2025 est positif, avec notamment la reconquête du Tournoi des Six Nations, records à la clef, avec les 30 essais des Bleus et les huit signés Louis Bielle-Biarrey.
Mais il y a aussi ces trois défaites lors de la tournée en Nouvelle-Zélande, avec une équipe de « troisième voire quatrième niveau », a asséné Fabien Galthié, le sélectionneur. Puis ces tests d’automne mitigés, avec deux victoires certes, contre les Fidji (34-21) et l’Australie, mais surtout une leçon de réalisme (17-32) reçue de Springboks à 14 pendant toute une mi-temps, et une défense redevenue friable.
L’Afrique du Sud, il n’y a pas mieux
À deux ans de la Coupe du Monde de Rugby 2027, Galthié estime que le XV de France est moins prêt qu’à la même époque avant l’édition 2023. « On est moins forts qu’il y a quatre ans. (…) Honnêtement, on n’est pas au même niveau », a reconnu le sélectionneur des Bleus samedi soir, tout en se disant « serein ».
« Il y a quatre ans, nous étions sur une série de 14 victoires consécutives. Ça ne nous a pas empêchés de perdre d’un point face à l’Afrique du Sud » (28-29) en quart de finale, a-t-il cependant ajouté.
« Il ne faut pas se leurrer. Aujourd’hui, il y a une équipe qui domine le monde (l’Afrique du Sud), ils sont devant les autres », a confirmé l’arrière des Bleus Thomas Ramos. « Maintenant, à nous de bosser pour (re)faire notre retard. Mais, derrière, je pense qu’on fait partie des meilleures nations mondiales ».
Ce qu’il faut améliorer : la défense et la discipline
14 essais encaissés en Nouvelle-Zélande, pourquoi pas. Mais 12 encore, cet automne, dont cinq samedi soir face à des Wallabies à bout de souffle. Meilleure défense lors du Tournoi, avec 11 essais encaissés en cinq rencontres, le XV de France semble avoir tout oublié. « On croit que c’est quelque chose qui est acquis, eh bien non », a reconnu Fabien Galthié cette semaine à Marcoussis : « En fait, il faut retravailler en permanence la base. Donc on est revenu à la base, c’est un éternel recommencement ».
Pénalisés neuf fois rien qu’en première mi-temps, les Bleus ont dû défendre de nombreuses pénaltouches face aux Wallabies. Résultat : trois essais encaissés.
La concurrence des jeunes loups
« Il y a une concurrence de fou, comme je n’en ai jamais eue en équipe nationale », a reconnu samedi soir Gaël Fickou, vétéran des trois-quarts bleus du haut de ses 31 ans et 98 sélections. Et c’est vrai que les gamins sont nombreux à piaffer en coulisses, quand ils ne prennent pas déjà le pouvoir, comme Nicolas Depoortere (22 ans), le centre bordelais, avec ses deux doublés contre les Fidji puis l’Australie.
Les Palois Emilien Gailleton (22 ans), Fabien Brau-Boirie (19 ans), Aaron Grandidier-Nkanang (25 ans), Grégoire Arfeuil (20 ans) ou Théo Attissogbe (21 ans), le Parisien Noah Nene (21 ans), le Toulousain Paul Costes (22 ans) ou son partenaire de club Kalvin Gourgues, explosif samedi soir en à peine 15 minutes pour sa première sélection : les candidats au maillot bleu sont légion chez les trois-quarts.
Le retour très attendu des blessés
Sur le point de revenir sur les terrains après sa blessure au genou droit en mars en Irlande, Antoine Dupont est plus que jamais indispensable, comme l’a montré un XV de France visiblement orphelin de son maestro. Et d’autres blessés ont marqué des points sans jouer, comme Uini Atonio, le pilier droit rochelais, Peato Mauvaka, le talonneur toulousain, François Cros, son partenaire flanker, ou encore Yoram Moefana, le n°12 bordelais.
« La seule chose qu’on ne maîtrise pas, c’est les blessures », a concédé samedi soir Fabien Galthié. Mais l’avantage de ces joueurs blessés longtemps, c’est que, quand ils reviennent, ils apportent « beaucoup de fraîcheur », a positivé le sélectionneur, citant les exemples Jelonch et Ollivon.

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