Azéma : la fin d’un cycle à Perpignan ?
En concédant la défaite à Montauban (29-22), samedi 25 octobre à Sapiac, lors de la 8e journée du Top 14, l’USAP est toujours bloquée à zéro. Dans un duel entre les deux derniers du classement, c’est l’USM qui a su capitaliser sur la pression et offrir à son public une victoire symbolique et précieuse.
La rencontre, tendue et marquée par l’indiscipline, a vu les deux équipes s’affronter dans un combat d’avants et un festival de pénalités (près de trente sifflées). Montauban a trouvé des solutions avec deux essais signés Jackson et Kanika, alors que Jérôme Bosviel s’est montré impeccable face aux perches (19 points). En face, malgré un essai de Ruiz sur ballon porté et quelques fulgurances, les Perpignanais ont commis trop de fautes pour espérer mieux, entre carton jaune, fautes de main et plaquages sanctionnés.
Ce nouveau revers sans bonus défensif plonge un peu plus l’USAP dans la crise, avec un staff sous pression et un calendrier qui ne s’allège pas, avec un déplacement périlleux à Pau la semaine prochaine. La douche froide pour les 1 200 supporters qui avaient fait le déplacement. Après la rencontre, l’entraîneur Franck Azéma ne cachait pas qu’il pourrait être le prochain à sauter, comme l’ont fait il y a trois semaines ses adjoints David Marty et Gérald Bastide.
« Ce que tu sous-entends, je le sais, je le vois, je connais le métier. Mais c’est comme ça, on verra », a-t-il simplement répondu en conférence de presse, l’air bien embêté. « Oui, il y a besoin de juste s’allumer, d’être un peu plus léger, un peu plus enthousiaste, un peu plus éveillé. Et c’est pas le cas, on n’arrive pas à allumer cette étincelle-là. Pour l’instant, il y a besoin de garder le vestiaire fort. Ça, c’est important, c’est la base dans chaque équipe. Et de travailler, ça c’est les bases. Après, comment ? On va voir… »
Pourtant apprécié de ses joueurs, Azéma ne trouve plus les solutions. « On n’arrive pas à sortir de ce cercle vicieux. On a envie de bien faire et on veut chercher quelque chose de magique en permanence et c’est comme ça qu’on se perd », regrette-t-il.
Mais changer l’entraîneur est-il la seule solution ? « Le changement d’entraîneur, c’est 50 % de réussite. Il y a une chance sur deux que ça ne marche pas », remarque l’ancien international Jean-Baptiste Élissalde (47 ans, 35 sélections) sur Sud Radio, lui-même devenu coach des arrières et de la défense auprès du Stade Toulousain, du MHR et de l’équipe de France.
« À moins que lui, il n’ait plus les armes, plus l’envie, plus la confiance de son vestiaire. Il n’y a que lui qui le ressentira, et à ce moment-là, c’est lui qui prendra la décision et qui ira voir son président pour lui dire : “Je ne suis plus l’homme de la situation.” Mais là, je pense que c’est bien plus profond que ça. »
L’humiliant record d’Agen à éviter
Huit défaites en huit rencontres. Perpignan est-il parti pour revivre l’humiliante saison d’Agen lors de la saison 2020-2021 : 26 défaites en 26 matchs ? Il n’y a jamais eu pire et l’USAP aimerait bien ne pas égaler ce record, surtout avec un effectif qui compte tant de grands joueurs parmi lesquels bon nombre d’internationaux comme Jamie Ritchie, Jordan Petaia, Posolo Tuilagi, Jeronimo de la Fuente…
« On s’est parlé dans le vestiaire, on est au fait de notre situation d’urgence. C’est dur à expliquer, la façon dont on fait des choses stupides pendant le match. Quand on règle un problème, un autre apparaît au match suivant. Aujourd’hui, la discipline était nulle. Il faut qu’on se réveille ! », tempêtait Tommaso Allan, arrière et buteur de Perpignan.
Il y a trois semaines, Azéma avait déjà évoqué son possible départ. Ce sont deux de ses adjoints qui avaient été sacrifiés et l’électrochoc n’a pas eu lieu. Qualifié de très bon technicien, franc, honnête et bosseur, Azéma joue son avenir ces prochains jours, même si son président lui avait renouvelé son soutien deux jours avant par voie de presse. Selon plusieurs sources, le club laisserait passer le défi Section Paloise de la semaine prochaine, marquant la fin du premier bloc, et profiterait du break pour faire le point et relancer une nouvelle stratégie.

