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Yannick Bru après la défaite face à Pau : « cette frustration, c’est un apprentissage »
Par Willy Billiard
Les Palois, plutôt en réussite à Chaban ces dernières saisons (deux victoires depuis le Covid-19), ont confirmé qu’il faudrait vraiment compter sur eux cette saison pour la qualification après leur succès arraché sur le terrain de Bordeaux-Bègles (34-33), en ouverture de la 10e journée, vendredi 21 novembre.
Il en sera de même pour l’UBB, plus impactée par le doublon avec la fenêtre internationale de novembre, qui est venue mourir à un petit point après avoir eu le ballon pour s’imposer avec le bonus offensif à trois minutes de la fin.
C’est certes un coup d’arrêt pour les hommes de Yannick Bru, qui l’avaient presque anticipé en parlant dans la semaine d’un match piège compte tenu du contexte. Sans leur « patrouille de France », réquisitionnée pour le test match contre l’Australie samedi, ce sont les avants girondins qui ont été initialement à l’honneur en inscrivant trois essais dans les 25 premières minutes par Cameron Woki, Gaëtan Barlot et Marko Gazzotti (19-13).
« Le fait marquant du match, c’est la domination de Pau sur les duels aériens ; on savait que l’on serait exposé là-dessus », a réagi Yannick Bru, manager de Bordeaux-Bègles. « Ensuite, quand ils sont rentrés dans nos 22 mètres, ils ont marqué trop facilement. Et enfin, c’est notre manque de réalisme. On perd d’un point en marquant cinq essais et en en concédant trois. »
Chaban, qui avait surtout les yeux de Chimène pour son héros local Matthieu Jalibert, de retour après un mois à soigner une lésion à une cuisse, a assisté à un chassé-croisé initié d’entrée par Lekso Kaulashvili en force face à ses anciennes couleurs (2e), et avec la botte d’Axel Desperes pour sanctionner l’indiscipline défensive de l’UBB.
Meilleure dans les rucks, la Section paloise a fait preuve de réalisme pour virer en tête à la pause, Desperes trouvant superbement d’une transversale Grégoire Arfeuil esseulé (23-19, 35e). Le scénario variait peu à la reprise avec les hommes de Sébastien Piqueronies les premiers en action, avec Facundo Isa à la conclusion (45e), avant que Romain Buros, sur la première action d’envergure locale, ne réduise la marque (26-28, 48e).
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« C’est rageant, on a laissé la victoire dans des marges fines. Bravo à Pau, on n’a pas été assez froids et chirurgicaux. On savait que cela se jouerait sur pas grand-chose et le pas grand-chose n’était pas en notre faveur. Les joueurs sont très frustrés et cette frustration, c’est un apprentissage. Nos avants ont eu l’emprise sur le match, il y en a quatre de notre pack. Les deux dernières possessions doivent changer le match », regrettait Bru.
Pour espérer repasser devant, le champion d’Europe a un temps manqué d’arguments, avec une présence dans les airs moins efficiente, une indiscipline manifeste avec des palabres avec l’arbitre qui n’ont pas aidé, et quelques turnovers, comme ces deux lancers en touche perdus ou ce ballon gratté par l’arrière-garde visiteuse qui aurait mérité meilleur sort.
Avec l’apport de son banc, qui lui a redonné un second souffle, l’UBB a réussi à refaire plier son adversaire, Pablo Uberti plongeant en coin dans l’en-but pour l’essai de l’espoir (33-34, 70e).
Les coéquipiers de Jalibert ont alors insisté mais ont fait tomber un ballon chaud (77e) et égaré une dernière touche (78e), deux actions qui pèsent lourd dans le décompte final en faveur des Béarnais.
« On est très heureux, venir gagner ici chez le champion d’Europe, c’est incroyable », a salué Loïc Credoz, troisième ligne de Pau. « Ça fait deux semaines qu’on bosse vraiment bien. Dans l’état d’esprit, on a été là, le rugby commence par là. On a répondu présent. On s’était fixé l’objectif de ne pas trop faire de fautes, chose que l’on ne faisait pas trop sur les deux derniers matches. On a fait six fautes sur le match, zéro en deuxième mi-temps, c’est une très bonne performance. À 34-33, on a une énorme séquence défensive, on ne craque pas, on joue l’un pour l’autre. C’est bien le caractère que l’on a montré. »
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