Discipline, défense, automatismes : le chantier des Bleus

Malmené par les Fidji malgré une victoire synonyme de soulagement samedi 15 novembre, une semaine après la désillusion vécue face à l’Afrique du Sud, le XV de France se tourne vers le dernier rendez-vous contre l’Australie, qui doit enfin matérialiser une progression cet automne.

Fabien Galthié l’avait promis après le revers 32-17 subi face aux doubles champions du monde en titre : contre les Fidji à Bordeaux, on ne reverrait plus les erreurs qui avaient coûté si cher au Stade de France.

D’autres errements sont pourtant venus polluer la prestation tricolore, ponctuée cette fois d’une victoire (34-21) face à des « Flying Fijians » sans complexe, et le sélectionneur des Bleus a réitéré sa promesse. « On sera meilleurs la semaine prochaine », a-t-il affirmé au micro de TF1 après le match, énumérant les axes de progression identifiés sous la pluie girondine.

Au cœur de la réflexion de l’ancien demi de mêlée, le vécu commun. Comme après la défaite contre les Springboks, Galthié a évoqué les contraintes de ces fenêtres internationales, comparant la situation de son groupe avec celle des nations du Sud, qui passent parfois plusieurs mois ensemble.

« On a besoin de jouer ensemble pour trouver ces situations de stress, de précarité, pour apprendre à se connaître, à connaître ses réflexes, à trouver un peu d’harmonie collective », a-t-il affirmé après le match, pour tenter d’expliquer les failles défensives dans lesquelles les Fidjiens ont su s’engouffrer.

« Ce n’était que notre deuxième match, la tournée est courte, il n’y en a que trois pour nous, certains en ont cinq », a-t-il asséné.

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34 - 21

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Bousculés après une entame de match idéale, puisqu’ils menaient 21-0 après seulement 20 minutes de jeu, les Bleus se sont fait peur, rejoints juste après la pause (21-21), puis ont su être efficaces pour aller chercher une victoire qui permet d’éviter une crise automnale profonde.

« Le point positif c’est d’avoir gagné, il y a eu des temps forts, des temps faibles, on est conscient de notre prestation, on est satisfait de la victoire, on n’est pas satisfait à 100 % de ce qu’on a fourni sur le terrain », a expliqué le capitaine Grégory Alldritt, de retour dans le groupe après avoir été laissé de côté face aux Boks.

« On a une base, on va encore continuer à travailler, et retourner dans ce stade de France où on est encore un petit peu vexés », a-t-il poursuivi, alors que se profile la réception de l’Australie samedi (21 h 10), balayée en Irlande samedi (46-19), à deux ans d’un Mondial sur ses terres.

Selon Galthié, la première piste de travail en vue de ce dernier rendez-vous de l’année tient en un mot : la discipline.

« À 21-0, on s’est fait siffler neuf fois, jusqu’à 21-21 et après ça s’est quasiment arrêté, c’est nous qui avons remis la main sur le ballon, c’est nous qui avons repris l’initiative, c’est un point d’amélioration qui est assez évident et clair pour nous », a-t-il jugé.

« C’étaient les fautes qui ne nous permettaient pas de reprendre la possession, on n’avait rien pour nous, pas une faute, rien. On n’arrivait pas à remettre la main sur le ballon pour aller chez eux et faire un bon maul porté », confirme le troisième ligne Anthony Jelonch.

« Le point positif c’est d’avoir gagné. On est conscient de notre prestation, on n’est pas satisfait à 100 % de ce qu’on a fourni sur le terrain… »

En manquant 21 plaquages, soit six de plus que contre l’Afrique du Sud, les Français se sont également montrés trop friables en défense, perforés sur chacun des essais fidjiens.

« Je pense qu’on a loupé (ces plaquages) parce qu’on a notre circulation défensive qui n’était pas forcément bien en place, et notamment sur les extérieurs (…). Il faudra corriger ça, parce qu’on était un peu trop bloqués en milieu de terrain », a noté le demi de mêlée Maxime Lucu.

« Ça c’est un point à travailler cette semaine, mais je suis sûr qu’on va bien le faire », a complété Anthony Jelonch.

Des difficultés qui peuvent aussi s’expliquer par des absences importantes, de celles longue durée d’Antoine Dupont et du centre Yoram Moefana aux sorties sur commotion, coup sur coup, de Pierre-Louis Barassi et Emilien Gailleton.