Un autre trois-quarts palois vise les Bleus : «C'est forcément quelque chose que j'ai envie d'aller chercher»

En Aquitaine, la fameuse patrouille de France de l’Union Bordeaux-Bègles a trouvé une succursale de qualité dans les Pyrénées-Atlantiques. Celle de Pau a en effet aussi fière allure, avec ses pépites Émilien Gailleton (10 sélections), Théo Attissogbe (8 sélections) et le très jeune Fabien Brau-Broirie, déjà appelé dans le groupe France lors du Tournoi des 6 Nations pour la préparation du match contre l’Écosse. On peut aussi évoquer le cas du demi de mêlée et enfant de la Section Thibault Daubagna (31 ans), qui a connu ses premières sélections (2) cet été en Nouvelle-Zélande.

Ce petit club d’appelés sous les drapeaux, déjà important à l’échelle de Pau, peut-il encore s’agrandir ? C’est du moins ce dont rêve un des trois-quarts béarnais. Déjà aguerri au maillot bleu de l’équipe de France à 7, avec qui il a été champion du monde et champion olympique en 2024, Aaron Grandidier (25 ans) semble monter en puissance depuis la reprise du Top 14 et voit lui aussi plus grand que le simple rugby de club.

« Aujourd’hui, faire un peu plus partie de l’équipe-type de la Section est une grosse fierté, assure le natif de Londres. Je n’ai pas encore eu de contact avec le staff des Bleus mais tout le monde autour de moi sait que je suis quelqu’un de très ambitieux et que c’est forcément quelque chose que j’ai envie d’aller chercher. Je ne sais pas quand cela arrivera mais j’aimerais bien y arriver et je vais travailler pour. » Cela a le mérite d’être clair.

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— Section Paloise Béarn Pyrénées (@SectionPaloise) September 25, 2025

Un passage à XV digéré

Une grosse étape comme objectif pour celui qui a convaincu son club de le prolonger jusqu’en 2029, après avoir réussi comme peu d’autres sa transition du 7 au rugby à XV d’élite. Un passage qui s’est fait non sans une nécessaire période de latence, comme le raconte l’entraîneur de la défense paloise Antoine Nicoud.

« Il a connu des difficultés d’adaptation. Pas athlétiques car sur sa vitesse et sa capacité à répéter les tâches à haute intensité, il est remarquable, mais sur les ballons hauts. Il prenait toutes les escorts. Également sur ce qu’il ne connaissait pas à 7, à savoir les connexions défensives, le champ profond ou les bascules. Comme c’est un garçon demandeur et travailleur, on est content de comment il a avancé et progressé. »

Offensivement, aussi, l’ancien septiste prend plus d’envergure, dans un jeu palois de vitesse qui lui convient. Il n’est plus uniquement ce jumper à la détente « jordanesque » qui offre une chance de plus de récupérer les ballons sur les renvois palois.

« Il commence à courir avec le ballon, à se projeter et être dangereux »

« Il est en train de prendre confiance en attaque, confirme Nicoud. Avant, il recevait le ballon et faisait une passe pour être sûr de ne pas sortir du plan de jeu. Maintenant, il commence à courir avec le ballon, à se projeter et être dangereux. Il est clair sur ses intentions de jeu et ses axes de progrès. C’est pour l’instant une réussite et il peut aller loin encore. Il a totalement les capacités pour aller voir au niveau au-dessus avec la sélection. »

Titulaire samedi (14h30) pour la cinquième fois de la saison à l’occasion d’un derby du 64 au sommet contre Bayonne, Aaron Grandidier sait qu’il doit performer dans ces matchs de gala pour se donner les moyens de ses ambitions. La concurrence féroce à l’aile en équipe de France (Penaud, Bielle-Biarrey, Villière, Baget…) ne lui laisse d’autre choix s’il veut accrocher, peut-être un jour, son rêve bleu.