Pour l'UBB, une autre finale se profile déjà à Toulon dimanche
Huit jours tout juste après son sacre européen, l’Union Bordeaux-Bègles va jouer une rencontre décisive pour son avenir en Top 14 à Toulon. L’enjeu : la deuxième place directement qualificative pour les demi-finales du championnat de France.
Le calendrier rugbystique français ne laisse que peu de place au repos et à la gamberge. L’UBB va en faire une fois de plus l’expérience.
Le champagne à peine terminé et les petits fours tout juste digérés, les nouveaux champions d’Europe vont devoir redescendre des étoiles. Et revenir sur terre, car la saison n’est pas terminée.
À la manière du Stade Toulousain 2021 et 2024, ou du RC Toulon 2014, Bordeaux-Bègles vise désormais le doublé Brennus – Champions Cup. Matthieu Jalibert le confiait dès la conférence de presse d’après finale, samedi : « On a d’autres trophées à chasser cette année. On espère bien y arriver ».
Cependant, tout reste à faire en Top 14, hormis pour le Stade Toulousain qui a déjà son ticket pour les demi-finales en poche. Longtemps au contact des ‘rouge et noir’ au classement, les Girondins ont lâché du mou. Ils sont à présent à la lutte avec le RCT pour les deux autres places sur le podium et l’enjeu est considérable.
Toulon devant l’UBB en cas de victoire bonifiée avec plus de quatre points d’écart
Finir deuxième ou troisième de la phase régulière change tout ou presque en effet. Finir deuxième envoie directement en demi-finale et permet de regarder tranquillement dans son canapé le troisième (et les trois suivants) s’écharper lors de barrages anxiogènes et énergivores.
Les Bordelo-Béglais sont bien placés pour le savoir. L’an dernier, ils ont payé au prix fort les efforts déployés pour parvenir en finale en passant le simili ‘quart de finale’ face au Racing. Sans jus, avec plusieurs joueurs au bout du rouleau physiquement, l’UBB s’était fait rouler dessus par Toulouse (59-3).
Avec cinq points d’avance sur Toulon à deux journées de la fin, Yannick Bru et ses hommes disposeraient d’un matelas d’avance confortable… s’ils ne se déplaçaient pas à Toulon dimanche pour le choc de la 25e journée.
Une victoire toulonnaise bonifiée avec plus de quatre points d’avance (L’UBB l’avait emporté 21-17 à l’aller), et les Varois récupéreraient la place de dauphin.
Et si le manager n’avait « pas envie d’y penser » dimanche au retour à Bordeaux, lui et son staff vont devoir vite s’y pencher : faut-il reposer les héros de Cardiff ou tenter le coup à Mayol ?
Pour certains, le cas est déjà réglé. Maxime Lucu a été aperçu la cuisse gauche strappée lors des festivités. Le capitaine est aux soins au moins deux semaines selon Sud Ouest. Matthieu Jalibert a confié son envie de « prendre une petite semaine » et devrait voir son souhait exaucé.
Romain Buros, sorti dès la 20e minute contre les Saints, ne verra pas la Rade non plus. Qu’en sera-t-il de Nicolas Depoortere et Damian Penaud, revenus de blessure récemment, ou de Cyril Cazeaux, auteur de 80 minutes intenses au Principality Stadium ?
Dans une mauvaise passe, Toulon va changer des choses
Toulon, de son côté, reste sur une mauvaise passe. Trois défaites de rang, cinq sur les sept dernières journées. « On est dans une mauvaise passe. Il n’y a plus beaucoup de marge par rapport à nos ambitions initiales qui étaient de finir dans les deux premiers », constate le président Bernard Lemaître, invité de RazCast TV.
Pour redresser la tête, le manager Pierre Mignoni a décidé de changer la façon d’aborder les choses. « On ne va pas aborder Bordeaux comme les autres matchs, c’est clair. Pierre recherche des solutions. »
« Dans sa méthode de manager les joueurs, de préparer les matchs, je pense qu’il va apporter quelques petites modifications », avance le dirigeant, qui regrette « une faiblesse de profondeur d’effectif et de qualité à certains postes », ciblant notamment la charnière.
La pression est sur les épaules toulonnaises. L’UBB, quoi qu’il arrive, aura réussi sa saison avec le titre européen. Même si le président Laurent Marti avoue qu’ « on rêve d’autres titres » du côté de Chaban.
Les Girondins ont les cartes en main. Une défaite à Mayol ne serait même pas rédhibitoire. Pour rester maîtres de leur destin, ils doivent empêcher Toulon de prendre le bonus offensif.
Il faudra ensuite finir le job à domicile contre Vannes lors de la dernière journée, quand Toulon ira à Bayonne.
« On sera forcément attendus », anticipe Maxime Lucu. « On est deuxièmes du championnat donc on sera obligés de sortir des gros matchs ». Et ça, l’UBB a montré cette saison qu’elle savait faire.
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