Top 14 : les chiffres et les hommes de la 10e journée

Des Palois qui volent à Bordeaux, un champion obligé de faire ses fonds de tiroir, des Catalans toujours en souffrance, la 10e journée doublon de Top 14 a aussi été marquée par deux victoires bonifiées à l’extérieur, une rareté pas observée depuis trois ans. La journée se conclut dimanche avec Stade Français-Toulon à 21h05.

Les hommes

Grégoire Arfeuil et Aaron Grandidier-Nkanang. Comment dissocier les deux ailiers de Pau, retenus ensemble à Marcoussis avec les Bleus et revenus ensemble pour dominer dans les airs Bordeaux-Bègles vendredi (34-33) ? Symbole de cette maîtrise, le deuxième essai béarnais : chandelle de l’ouvreur Axel Desperes récupéré par Grandidier-Nkanang, puis transversale soyeuse de Desperes cette fois pour Arfeuil qui n’avait plus qu’à conclure.

Valentin Delpy. Toulouse, qu’on sait plombé en période de doublons, a profité que la Pro D2 fasse relâche ce week-end pour rapatrier trois de ses joueurs prêtés : les Provençaux Raphaël Portat et Malachi Hawkes, et surtout le Columérin Valentin Delpy. Le jeune ouvreur, bombardé titulaire, s’est mué en pigiste de luxe éphémère en délivrant deux passes décisives et en inscrivant les sept transformations de la nette victoire à Montauban (49-7) du champion de France qui lui a offert le maillot de ce match si particulier.

Max Spring. Auteur d’un triplé mi-septembre contre Bordeaux-Bègles, l’ailier de poche du Racing 92 s’est contenté d’un doublé samedi face au Bayonne (47-27) de son frère Tom, muet samedi, qu’il a rejoint au classement des marqueurs d’essais (5 chacun cette saison).

Les chiffres

1. Si le Bordeaux-Bègles de Yannick Bru est devenu face à Pau la 5e équipe de l’histoire du Top 14 à s’incliner à domicile après avoir inscrit cinq essais, c’est la première à le faire en marquant deux essais de plus que son adversaire (5 contre 3) qui a construit sa victoire dans les airs et grâce aux pénalités de son buteur Desperes.

6. En minutes, assorties de 14 secondes, c’est le temps qu’il a fallu à Castres pour prendre ses trois cartons jaune à La Rochelle. Tour à tour, Tom Staniforth (52e), Tyler Ardron (57e) et Jack Goodhue (59e) ont été sortis, le CO a concédé un essai durant leur pénitence commune mais a finalement remporté ce match au caractère (19-17).

14. Face à Montpellier qui n’avait plus remporté de victoire bonifiée à l’extérieur depuis février 2024, Perpignan a concédé un dixième revers de rang cette saison, sans marquer le moindre point (0-28). Une première depuis 14 ans pour les Catalans qui n’avaient plus fini fanny depuis octobre 2011 et un revers cinglant à 38-0 à Mayol contre Toulon.

Le geste

Volontaire ou pas, la poussette du 2e ligne de La Rochelle Thomas Lavault sur l’arbitre Vivien Praderie qui s’est retrouvé à terre sur le gazon humide de Deflandre, a valu à son hauteur un carton jaune (73e) qui a plombé les chances de son équipe, menée alors de deux points par Castres, qui jouait son va-tout pour repasser devant.

Les déclarations

« On ne peut pas revenir aujourd’hui, avec cinq, six kilos en trop, ça met en difficulté la reprise, on ne peut pas avoir des charges de travail cohérentes, et à la sortie, on se blesse », a asséné Laurent Labit, nouveau manager de Perpignan, au sujet du 2e ligne Posolo Tuilagi, revenu de vacances en mauvaise forme sur le plan physique et sorti blessé au genou gauche (32e) contre Montpellier.

« Aujourd’hui, il n’y a quasiment aucune équipe qui peut faire sans son capitaine pendant dix matchs, même Toulouse », a admis Karim Ghezal, manager de Lyon content du retour à la compétition contre Clermont de Baptiste Couilloud « qui sécurise quand l’équipe tangue un peu », a-t-il ajouté.