Stuart Hogg : « la plus grande erreur de ma vie »
Stuart Hogg le dit comme il le pense : arrêter le rugby pour tenter de sauver son mariage a été, selon, la plus grosse erreur de sa vie. Une erreur qu’il jure ne plus jamais reproduire. En juillet 2023, l’ancien arrière du XV d’Écosse (100 sélections) et des Lions britanniques avait surpris tout le monde en annonçant sa retraite, expliquant que son corps ne suivait plus. Mais derrière cette façade sportive, tout s’effondrait.
Hogg, champion d’Angleterre et d’Europe avec Exeter en 2020, a vite compris qu’il s’était trompé. Tout aussi surprenant, il signait au MHR moins d’un an plus tard, il signait à Montpellier, tentant de mettre de la distance entre sa personne et toutes les procédures judiciaires qui ont défrayé la chronique.
« Le vestiaire me manquait, l’adrénaline, les blagues. Le rugby me manquait plus que je ne l’imaginais », confie-t-il dans The Rugby Paper. « J’ai abandonné ma carrière de rugbyman pour tenter de sauver mon mariage. À l’époque, je ne savais pas qui j’étais. »
Comment il a vrillé puis a remonté la pente
« J’étais sous antidépresseurs, je ne savais plus ce que je faisais de ma vie, si je rendais les gens heureux ou malheureux. J’utilisais l’alcool pour fuir. Je ne vivais pas, je survivais », confie-t-il.
« Et puis la course à vélo du Doddie Aid, entre l’Écosse et Rome, a tout changé. Pour la première fois depuis que j’avais pris ma retraite, j’ai ressenti ce que c’était de faire partie d’une équipe. Je suis rentré et j’ai dit à mon père : “J’ai fait la plus grosse erreur de ma vie.”
Son divorce a été finalisé début octobre au tribunal de Jedburgh, et Hogg semble avoir enfin retrouvé un équilibre.
Ses débuts chaotiques à Montpellier
Son arrivée à Montpellier n’a pourtant pas été facile : « Quand je suis arrivé, le club a licencié tout le staff quelques heures après notre première rencontre. Ensuite, il y a eu une avalanche de blessures. Mais j’ai tenu bon. »
Sous contrat jusqu’en 2027, il sait qu’il ne redeviendra pas le joueur flamboyant d’autrefois. Mais il a trouvé autre chose. « Le plus dur, c’est d’être loin de mes enfants. J’espère qu’ils pourront venir me voir en France. Les choses s’améliorent de ce côté-là, et j’en suis reconnaissant. Je vis à vingt minutes de Montpellier, à cinq minutes de la plage. C’est apaisant.
« Je sais que je ne serai plus jamais le même Stuart Hogg, mais ça me va. J’ai trouvé la paix. »
« Les joueurs et les entraîneurs me respectent, peut-être parce que je me respecte enfin moi-même. Je suis mieux dans ma tête que depuis très longtemps. Avant, je pensais que l’égoïsme était une force. Mais je suis allé trop loin. J’ai fait du mal autour de moi. Maintenant, j’apprends à être moins égoïste pour mes enfants, ma compagne, mon équipe. Je sais que je ne serai plus jamais le même Stuart Hogg, mais ça me va. J’ai trouvé la paix. »
Il conclut avec simplicité : « Je vis dans le présent. Tout le monde me parle de la vie après le rugby. J’ai passé trop de temps à m’inquiéter pour l’avenir. Aujourd’hui, je veux jouer jusqu’à ce que je ne puisse plus. Le rugby fera toujours partie de ma vie, à 100 %. »
A 33 ans, il n’a pas encore joué un seul match cette saison à Montpellier. Victime d’une rupture du tendon d’Achille lors du match face à Perpignan, le 26 avril dernier, il pourrait refaire son retour sur le terrain à l’issue de la fenêtre internationale.