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Rassie Erasmus, le génie provocateur des Springboks

Rassie Erasmus is winning rugby’s information war

Tête pensante des Springboks depuis 2018, avec qui il a gagné deux titres Mondiaux, Rassie Erasmus brille dans son coaching et son management alliant innovation et provocations, outrepassant quelques fois les limites.

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Le dernier jeu de dupes entre lui et le staff de Fabien Galthié lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023 avait largement tourné en sa faveur.

Après avoir testé à plusieurs reprises un banc avec sept avants pour un arrière, les Sud-Africains étaient revenus à un beaucoup plus classique 5-3 pour le quart de finale, mais avec leur charnière phare sur le banc.

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« C’est l’une des rares équipes face à qui tu es en réaction. Quand tu joues les All Blacks ou l’Angleterre, je ne vais pas dire qu’on ne s’occupait pas d’eux, mais tu te concentres sur toi. Eux, ils te triturent l’esprit parce que tu sais qu’il va se passer un truc », a reconnu dans le journal Midi Olympique Laurent Labit, alors entraîneur de l’attaque du XV de France.

Erasmus, ancien troisième ligne capé à 36 reprises (1997-2001), a été pionnier dans plusieurs lancements de jeu désormais adoptés par plein d’équipes, à grand renfort de datas.

La quête de surprises est parfois poussée à l’extrême : cet été, ses joueurs ont volontairement provoqué une mêlée sur un coup d’envoi, ce que World Rugby a depuis clarifié comme étant de l’antijeu, et reproduit une touche en plein cœur d’une phase de jeu pour créer un maul et imposer leur puissance.

Cette dernière innovation, qu’Erasmus dit avoir repérée dans un match de jeunes, avait surpris l’Italie en juillet, mais les équipes se sont vite adaptées et la Nouvelle-Zélande n’a pas eu de difficulté pour coffrer le maul et récupérer la possession.

« On s’attend effectivement à des innovations. C’est leur marque de fabrique et on s’y prépare. Mais on se concentre aussi sur nous », a assuré mardi l’entraîneur de la touche du XV de France Laurent Sempéré.

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Mais derrière les innovations, Rassie Erasmus est aussi un très fort « manager d’hommes », explique à l’AFP l’entraîneur adjoint de l’UBB Shaun Sowerby, une sélection avec les Springboks.

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Il a été capable de « changer et faire évoluer l’équipe pour son premier titre de champion du monde, puis changer de jeu et regagner avec le même groupe », estime-t-il.

Et le style adopté pour le titre 2023, un plan de jeu conservateur et direct, basé sur des avants monstrueux, une défense agressive et du jeu au pied précis, a encore évolué depuis, désormais plus tourné sur l’offensive et des joueurs arrières très rapides. Avec succès comme le montrent les cartons en Nouvelle-Zélande (43-10) et contre l’Argentine (67-30) dans le Rugby Championship.

De même, le sélectionneur peut écarter brutalement des joueurs et les rappeler tout aussi rapidement, sans soubresaut apparent.

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« Nos entraîneurs sont toujours très ouverts avec nous. Ils ne disent jamais à un joueur qu’il n’a pas bien joué pendant le week-end ou qu’il n’a pas été assez bon et que c’est pour ça qu’il ne joue pas. Je pense qu’il y a toujours une vision plus large derrière tout ça », a expliqué mardi le troisième ligne Jasper Wiese.

« Tout le rugby sud-africain est tourné uniquement et seulement vers l’équipe nationale. C’est une équipe de 60 joueurs », a décrit jeudi le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié, qui rêverait sans doute d’une telle organisation en France.

Rassie Erasmus est aussi particulièrement actif et vindicatif sur les réseaux sociaux, où il n’hésite pas à répondre à ses détracteurs ou donner son opinion, sans filtre.

Au sortir d’une suspension fin 2021 pour avoir critiqué dans une vidéo de plus d’une heure la prestation d’un arbitre, il avait récidivé en 2022, avec une série de tweets sarcastiques se moquant des décisions prises par l’arbitre anglais Wayne Barnes lors de la défaite de son équipe face à la France à Marseille.

Et il continue de publier régulièrement sur ce réseau social où, actuellement, le seul compte qu’il suit est celui de… France Rugby. Jeudi, il a publié les 23 joueurs du XV de France quarante minutes avant l’officialisation par Fabien Galthié. Le pilier droit Régis Montagne était devenu « Mountain » et le talonneur Julien Marchand, « Merchant ».

Pour Galthié, justement, « Rassie Erasmus est un très grand manager puisqu’il a mené deux fois l’équipe d’Afrique du Sud au titre de champion du monde. Il a mis en place, avec sa fédération, toute une organisation qui l’amène à continuer à développer son équipe. Mais il n’est pas seul, il y a toute une organisation. Tout le rugby sud-africain est tourné uniquement et seulement vers l’équipe nationale. C’est une équipe de 60 joueurs. Tout est tourné vers le développement de leur performance. »

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