Pro D2 : drops, Tillous-Borde et résurrection : cinq choses à savoir sur l'US Montauban

Pas destiné à viser la montée, Montauban a déjoué tous les pronostics pour s’offrir une accession complètement inattendue en Top 14, grâce à son succès en finale de Pro D2 contre Grenoble samedi à Toulouse. Voici cinq choses à savoir sur le nouvel invité du rugby français.

De retour de l’enfer

Un an plus tôt, en juin 2024, Montauban est passé tout près de la catastrophe. Loin de la ferveur d’Ernest-Wallon samedi et d’une pression enthousiasmante, ils ont dû faire face à la possibilité d’une chute terrible. Quinzièmes à l’issue de la saison régulière, les Montalbanais avaient été contraints de passer par un barrage à Narbonne, finaliste malheureux de Nationale. A dix minutes du terme, l’USM était encore derrière, et se dirigeait tout droit vers une rétrogradation à l’échelon inférieur. Mais un essai de l’ancien montpelliérain Yvan Reilhac transformé par Jérôme Bosviel avait permis à Montauban de passer devant d’un tout petit point. Une marge suffisante pour s’imposer, éviter de descendre, et changer le destin du club.

David contre les Goliath

On peut donc être champion de France, directement promu en Top 14, en ayant terminé la phase régulière du championnat à la sixième place. Les Montalbanais ont dû jouer un barrage sur la pelouse de Colomiers, irrésistible en fin de saison. Les Tarn-et-Garonnais ont lancé leur aventure en s’imposant, déjà, à la surprise générale. Chez le troisième du championnat, un drop de Thomas Fortunel a offert la qualification aux siens, avant qu’ils n’aillent faire tomber le deuxième, Brive, ultra-favori. Résultat: une victoire 29-13 en Corrèze, pour aller chercher une place en finale face au… premier de la saison, qui a donc fini par subir le même sort que les autres cadors (24-19).

Des drops à foison

S’il y a une marque de fabrique à retenir de cette formation montalbanaise dans le jeu, c’est bien celle-ci: l’utilisation du drop, à grande échelle, avec comme principal artificier Jérôme Bosviel, ses 35 ans, et son statut de meilleur réalisateur de l’histoire de la Pro D2. L’USM a inscrit la bagatelle de 14 drops cette saison, dont dix pour le seul Bosviel. Et comme pour signer leurs forfaits successifs lors de la phase finale, les Sapiacais en ont réussi un lors de chacune des trois rencontres. Celui réussi par “Bos'” juste avant la pause en finale samedi a fait particulièrement mal aux Grenoblois, octroyant huit points d’avance à Montauban.

La patte Tillous-Borde

Sur le banc, l’ancien demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde a pris place en début de saison, et a vite apposé sa patte sur le jeu et le comportement de son équipe. Il a pour lui un passé glorieux de joueur, auréolé avec Toulon de trois coupes d’Europe de 2013 à 2015, ainsi que d’un Brennus en 2014. Avant la finale, le Béarnais a dit se servir de son expérience pour pousser ses hommes, loin d’être favoris pendant toute la phase finale. “J’ai eu la chance de vivre énormément de phases finales. Même si les joueurs, peut-être, ne s’en rendent pas compte, j’essaie de les amener là où je veux. Je dois leur donner les bons petits signaux pour qu’ils déculpabilisent un peu les choses, pour enlever cette pression, (…), je les manipule un peu en fait”, a-t-il souri.

15 ans après

Dans le Top 14 de la deuxième moitié des années 2000, aller à Sapiac défier l’USM était rarement une partie de plaisir, face à une équipe cornaquée par Laurent Labit et Laurent Travers. Les Montalbanais sont craints, s’invitent même parfois en H Cup. Mais en 2010, malgré un maintien sportif acquis de haute lutte, le club est contraint de déposer le bilan et est envoyé en Fédérale 1, la troisième division à l’époque. Le club phare du Tarn-et-Garonne a petit à petit remonté la pente, avec en point d’orgue, le sacre de samedi.