Paul Boudehent s'éclate en 4 : un doublé et du concret avant de rejoindre Marcoussis

C’est une reconversion dont on parle peu mais qui se révèle payante. Depuis le début de la saison, Paul Boudehent enchaîne les matchs dans la cage avec le numéro 4 dans le dos. Une évolution facilitée par sa taille (1,94m) et surtout son physique de bodybuilder, qui lui offre un avantage certain dans l’exigence de combat du 5 de devant.

C’est dans ce rôle qu’il s’est illustré samedi lors du match d’ouverture de la 8e journée de Top 14 entre Lyon et son équipe du Stade rochelais (19-36). Un doublé pour un deuxième ligne, cela n’arrive en effet pas souvent. Mais Boudehent s’est affranchi des attendus. Il a d’abord marqué le troisième essai des Maritimes dans une première mi-temps incroyablement riche en points (19-28), dans un style assez classique de deuxième barre : un pick and go près de la ligne où, très bas sur les appuis, il a pu enfoncer le clou (23e).

Le LOU a réagi dans la foulée, en partie par sa faute. Son erreur, rater la réception du renvoi et se mettre à la faute dans la foulée, a offert aux Lyonnais une pénalité qui leur a permis d’aller chercher la touche à 5 mètres de l’en-but et marquer peu après par l’intermédiaire de Thomas Moukoro (27e).

Certainement piqué par sa bévue, le polyvalent rochelais a rapidement remis son équipe sur les bons rails. Cette fois à la façon d’un troisième ligne aile coureur, en capacité de coller à son centre en bout de ligne sur une longue passe au pied de son ouvreur Ihia West, de mettre les gaz et d’éliminer le dernier défenseur lyonnais sur un crochet de trois-quarts (32e).

35′ ? Quelle action collective !! Et doublé de Paul Boudehent !

🐺 19 – 28 ⚓️#LOUSR | #Top14 | #FievreSR pic.twitter.com/oLBWUUru5v

— Stade Rochelais (@staderochelais) October 25, 2025

En 6 ou en 4 avec les Bleus ?

Au-delà de ses actions décisives, Paul Boudehent a tiré profit de son profil hybride pour être tout à la fois solution sur les touches offensives et perturbant pour l’alignement adverse sur les touches défensives, gros porteur qui avance ballon en main, et même accélérateur de jeu par séquence. Bref un élément clé de la première victoire rochelaise de la saison à l’extérieur, qu’il a pu vivre en intégralité et qu’il a terminé capitaine.

Une performance référence qui peut amener aussi le sélectionneur Fabien Galthié sur la manière de l’utiliser pour les tests de novembre. En 6, le Rochelais a déjà convaincu le patron des Bleus, qui a même parfois compté sur lui comme solution de dépannage au centre.

L’envisagera-t-il aussi en 4 ? À la lecture de la liste des 42, le poste semble tout de même bien fourni avec Thibaud Flament et Hugo Auradou, sachant qu’Anthony Jelonch peut aussi monter en deuxième ligne et que Cameron Woki, bien que repassé flanker cette saison, avait le numéro 4 des Bleus lors de la dernière Coupe du monde. Une chose est sûre : son profil polyvalent, à la fois puissant et aérien, en mesure de naviguer avec efficacité sur deux postes, sera un argument fort en sa faveur au moment de coucher la première feuille de match de novembre, pour le choc face à l’Afrique du Sud.