Éviter les Blacks Ferns en quart ou éviter l'Angleterre en demie ? « La 1ère place du groupe est non-négociable »
Invaincues comme les Women Springboks, les Bleues doivent enchaîner un troisième succès pour finir en tête du groupe D. Soit ni plus ni moins que leur objectif affiché au début de cette Coupe du monde. Et à regarder les statistiques, la tâche pourrait sembler facile pour les joueuses de David Ortiz et Gaëlle Mignot.
Excepté un match nul (17-17) lors de leur premier duel, en 2009, les filles du XV de France, 4e mondiales, ont gagné largement leurs quatre affrontements suivants, dont un 40-5 lors de la Coupe du monde 2021 (jouée en 2022) à l’Eden Park d’Auckland. Mais les Sud-Africaines ont progressé depuis. En témoigne leur victoire surprise contre l’Italie (29-24) lors de la deuxième journée. « En trois ans, beaucoup de choses se sont passées, on n’aura pas la même équipe à jouer ce week-end », avertissait vendredi la co-sélectionneuse Gaëlle Mignot.
Marque de fabrique du rugby sud-africain, les Women Springboks, désormais 10e mondiales, peuvent compter sur un paquet d’avants dévastateur, dans le sillage de leur troisième ligne centre Aseza Hele, qui a déjà inscrit quatre essais lors des deux premiers matchs.
J-2️⃣ avant le match face aux sud-africaines !
Nos Bleues défieront l’Afrique du Sud pour aller chercher la premier place de la poule D ce dimanche à 17h45 💪
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Une équipe de France bâtie pour faire exploser les Sud-Africaines
« Leur pack nous met pas mal de kilos, on est une équipe plus légère », reconnaît Manae Feleu, deuxième ligne et co-capitaine des Bleues, craignant que « les 20 voire 40 premières minutes » soient « assez rudes » : « Il va falloir être courageuses en défense et sur les impacts, il ne faut surtout pas qu’on lâche, le match va durer 80 minutes ».
Pour contourner une équipe sud-africaine très massive, les Bleues ont opté pour une « composition stratégique », dixit David Ortiz, avec beaucoup de vitesse côté trois-quarts, les jambes de feu de Joanna Grisez à l’aile ou les relances de folie d’Emilie Boulard à l’arrière.
Une équipe bâtie pour déplacer les Sud-Africaines et les essouffler avec du jeu rapide. Et si la logique est respectée et que la victoire est au bout, les Bleues défieront en quart le deuxième de la poule C. A priori l’Irlande donc, qui semble un gros cran en dessus de la Nouvelle-Zélande, contre qui elle va jouer pour la « finale » de leur groupe. Éviter les championnes du monde pour affronter une équipe beaucoup plus abordable, l’idée peut sembler intéressante.
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— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) September 6, 2025
Une victoire pour « envoyer un message » à la concurrence
Sauf qu’en faisant cela, les Françaises se retrouveront aussi dans la partie de tableau de l’Angleterre, ultra-favorite de sa Coupe de monde, pour les demi-finales. Ces fameuses Red Roses invaincues depuis la finale de la dernière Coupe du monde, qui ont passé 208 points en trois matchs dans leur poule et contre qui elles restent sur 16 défaites d’affilée. Alors, toujours une bonne idée ?
« L’objectif reste la première place, c’est non négociable », a tranché David Ortiz samedi, après le dernier entraînement des Bleues sur la pelouse de Franklin’s Gardens, à Northampton.
Une certitude, pour Manae Feleu, une défaite dimanche serait un échec pour les Bleues : « On est une équipe du top 4, il faut qu’on affirme notre statut, qu’on envoie un message aux autres équipes », insistait-elle vendredi.
« Ça reste une Coupe du Monde, si on veut être championnes du monde, il faudra battre tout le monde », a asséné Joanna Grisez samedi : « On ne va pas commencer à s’amuser à se dire ‘bon, et si on perdait celui-là, qu’est-ce que ça donnerait ?’ On veut montrer qu’on est capables de battre tout le monde, et avec beaucoup de points ». Voilà qui est dit.