Matthieu Jalibert, un retour au top au meilleur moment
La saison 2024-2025 de Matthieu Jalibert n’a pas été un long fleuve tranquille. Mais l’ouvreur de l’UBB attaque la dernière ligne droite pied au plancher, avec la finale de Champions Cup puis le Top 14 en ligne de mire.
Chaban-Delmas a eu droit au Jalib’show comme il l’aime, samedi, à l’occasion du match Bordeaux-Bègles – Castres. Dans une rencontre mal embarquée et difficilement terminée par les hommes de Yannick Bru, il y a eu 30 minutes de grâce.
Une demi-heure durant laquelle Matthieu Jalibert a flotté dans l’air, en lévitation au-dessus des 29 autres joueurs réduits à subir les arabesques du N.10, ou à en profiter, selon la couleur du maillot.
« On est tombés sur un grand, grand N.10. Un joueur incroyable ! Vraiment beau à voir. Je pense que tout le monde a apprécié », soulignait un Xavier Sadourny aussi fairplay qu’admiratif en conférence de presse.
Au quart d’heure de jeu, c’était pourtant mal barré pour les Girondins, menés 14-0. Jalibert lui-même n’avait pas encore revêtu ses habits de lumière. Son coup de pied décroisé à la 6e minute pour Louis Bielle-Biarrey avait été un poil long.
Dix minutes plus tard, le show pouvait commencer. D’une passe sautée à destination de Romain Buros derrière une mêlée dans le camp de l’UBB, c’est lui qui lançait la première offensive gagnante des siens (17e).
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Cinq minutes plus tard, sa passe était presque interceptée par Tyler Ardron. Mais il y a des jours comme ça où tout sourit et le ballon lui revenait miraculeusement dans les mains. Il naviguait avant de servir intérieur dans sa chute Maxime Lucu pour le 2e essai (22e).
Coup de pied par-dessus, essai tout sourire
Puis deux fois sa spéciale. La première fois depuis ses propres 22. Coup de pied par-dessus pour lui-même, passe à mi-terrain pour Nicolas Depoortere. Le décalage est fait, le coup est gagnant pour Bielle-Biarrey.
La deuxième fois, pour terminer une action créée dans le chaos le plus total. Sur un ballon de récup comme les aime l’UBB, Jalibert arrive lancé à hauteur de Ben Tameifuna. À 30 m de la ligne, il franchit le dernier rideau par un petit par-dessus qu’il récupère juste devant l’en-but.
Essai tout sourire. Match retourné par son seul talent, ou presque. « Il nous a portés et remis dans le match. Il a été très inspiré », ne pouvait que reconnaitre Jefferson Poirot pourtant habitué aux envolées de son coéquipier en huit saisons de vie commune.
Ses stats donnent le tournis. Neuf ballons joués à la main. Trois franchissements (record du match). Trois défenseurs battus. 46 mètres parcourus balle en main. Dix coups de pied. 14 passes. Un seul turnover. Un seul plaquage manqué (trois réussis). Tout ça en 53 minutes.

Une prestation euphorique, en totale réussite, qui traduit la confiance qui habite le joueur. Bien loin des tracas connus avec l’équipe de France aussi bien durant la tournée d’automne que lors du Tournoi des Six Nations.
Pour Sadourny, Jalibert sera « déterminant » en finale contre Northampton
Remplaçant contre le Japon. Hors groupe pour défier les All Blacks. Pointé du doigt contre l’Angleterre. Victime du banc en 7-1 en fin de Tournoi. Pas facile d’être Matthieu Jalibert à l’heure de se parer de bleu.
C’est tout l’inverse à Bordeaux, où il s’éclate dans un système et une philosophie taillés sur mesure pour ses qualités. Ça s’est vu samedi.
« Personne ne lui fait de cadeau. Les gens sont durs avec lui, mais il est là. Il a été déterminant contre Toulouse [en demi-finale européenne, NDLR]. Il a été déterminant contre nous et je pense qu’il le sera la semaine prochaine » face à Northampton en finale de Champions Cup, anticipe Sadourny.
Si c’est dans les mêmes proportions que face au Stade Toulousain, et surtout face au CO, la Champions Cup pourrait bien venir faire un tour en Gironde pour la première fois. Et la saison ne sera pas finie, loin de là pour une UBB qui peut voir loin avec un Jalibert de cet acabit.
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