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Les yeux rivés sur le Antoine Dupont sud-africain

Haashim Pead célèbre un essai lors du match du Championnat U20 entre l’Afrique du Sud et l’Argentine au Nelson Mandela Bay Stadium, à Gqeberha, le 1er mai 2025. (Photo : Richard Huggard / Gallo Images)

 

Battre un record détenu par Antoine Dupont, c’est rarement anodin. C’est même souvent le signe que vous faites quelque chose de très performant. Son record de mètres parcourus par un demi de mêlée en phase de poules du Championnat du Monde des Moins de 20 ans, qui se tient actuellement en Italie, tenait depuis neuf ans. Jusqu’à ce que le Sud-Africain Haashim Pead le fasse tomber ces dernières semaines.

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Le joueur de 20 ans a parcouru 232 mètres lors des victoires contre l’Australie, l’Angleterre et l’Écosse, en inscrivant cinq essais au passage. Il en a ajouté un sixième contre l’Argentine en demi-finale. Les Baby Boks joueront la finale samedi face à la Nouvelle-Zélande, et leur numéro 9 trône en tête du classement des marqueurs du tournoi avec six essais en quatre matchs.

Contribution dans le jeu au sol, courses de soutien ou percées plein champ : Pead a montré sa vitesse, sa vivacité et surtout son intelligence de jeu. Une compétition pleine, qui lui vaut déjà quelques comparaisons avec Antoine Dupont.

Avant la finale à Rovigo, l’entraîneur des Baby Boks, Kevin Foote, a réagi à ces parallèles avec le Français, et dit tout le bien qu’il pense de son joueur.

« Être comparé à Antoine, c’est un sacré compliment », a-t-il lancé. « Hash est vraiment humble, il ne s’enflamme pas. Et honnêtement, il a tout. Le jeu de course, la défense, le jeu au pied, tout ça il le maîtrise déjà. Et puis, pour son âge, c’est un garçon étonnamment mûr. »

« Être comparé à Antoine, c’est un sacré compliment »

Ce qui impressionne le plus Foote, c’est la capacité de Pead à gérer les matchs sans jamais sortir de son cadre. « Ce qu’il faut surtout retenir, c’est qu’il ne perd jamais ses moyens dans la gestion du match. Il est d’une régularité impressionnante. Pour moi, sa plus grande qualité, c’est sa lecture du jeu : c’est pour ça qu’il marque autant d’essais, il comprend le jeu à la perfection. »

« L’avenir est vraiment très prometteur pour Hash. C’est un garçon humble, qui bosse énormément. Être simplement comparé à Antoine, c’est déjà un compliment en soi. Tant qu’il reste sur cette voie, avec une famille solide autour de lui, qui le soutient comme il faut, je pense qu’il ira très, très loin. »

En mai dernier, lors du Rugby Championship U20, la Nouvelle-Zélande avait réussi à le museler. Les Baby Blacks s’étaient imposés 48-45 à Nelson Mandela Bay. La clé samedi sera donc, encore une fois, de savoir si les Néo-Zélandais peuvent l’empêcher de s’exprimer.

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Rencontre
World Rugby U20 Championship
New Zealand U20
15 - 23
Temps complet
South Africa U20
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Le capitaine sud-africain Riley Norton est convaincu que son groupe a appris de cette défaite. « On a beaucoup appris sur nous-mêmes, sur nos combinaisons et sur la confiance qu’on peut avoir les uns envers les autres », confie le deuxième ligne. « Ce lien en dehors du terrain, c’est vraiment important. Ça fait deux mois qu’on ne les a pas joués, et franchement, ce qu’on a construit depuis, les connexions, la confiance, c’est énorme. »

« On a affiné nos systèmes, trouvé ce qui fonctionne pour nous en attaque et en défense, et on a su apprendre de ces matchs. Depuis le début, on construit pour ce Mondial. Voir le chemin parcouru, c’est quelque chose de très fort pour moi et pour toute l’équipe. On a juste hâte de les retrouver. C’est une nation de rugby incroyable, on a énormément de respect pour eux, et on sait que ce sera un vrai combat pendant 80 minutes. »

Ancien joueur de cricket chez les U19 sud-africains, Norton aimerait bien s’inspirer de ses aînés : les Springboks, battus par les All Blacks lors du Rugby Championship 2023, puis vainqueurs en finale de la Coupe du Monde de Rugby quelques semaines plus tard.

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Avant ce grand rendez-vous, il a reçu un message d’encouragement de John Smit, capitaine des champions du monde 2007. Un soutien qui compte. « On puise énormément d’inspiration chez les Boks. Ce qu’ils font depuis cinq ou six ans est incroyable. On veut s’en inspirer. »

« Pour les deux matchs contre l’Italie, on s’était réunis ici avec le staff et l’équipe, c’était un bon moment ensemble, on a pu rigoler un peu et voir nos héros au boulot. Ils nous inspirent énormément. Ce sera peut-être un peu juste niveau timing, je ne sais pas encore comment va se passer la préparation, et chacun a aussi ses routines mentales avant un match. Mais je suis sûr que certains regarderont s’ils en ont la possibilité. »

Avant de conclure dans un ton qui n’est pas sans rappeler celui de Siya Kolisi. « Il y a énormément de soutien qui vient de chez nous », dit-il. « Une partie de ma famille est là-bas et elle me répète sans arrêt que l’Afrique du Sud ne manque rien de ce que l’on fait, que les gens sont fiers, qu’ils ont hâte de voir le match samedi. On veut jouer pour eux, pour les supporters restés à la maison, et leur donner de la joie, leur donner le sourire. »

Cet article, publié initialement sur RugbyPass, a été adapté en français par Willy Billiard.

 

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