Leicester Fainga’anuku : « Le Top 14, c’est comme un combat de gladiateurs au Colisée »
Tasman Mako n’a pas attendu pour annoncer officiellement le retour de Leicester Fainga’anuku dans ses rangs. Le joueur de 25 ans (7 sélections) est de retour en Nouvelle-Zélande après deux ans passés en France, au RC Toulon, où il a été de plus en plus souvent aligné au poste de trois-quarts centre, contrairement à l’aile gauche où les fans néo-zélandais avaient pris l’habitude de le voir évoluer.
La star des Crusaders a signé un contrat de deux ans avec New Zealand Rugby, le club de Super Rugby basé à Christchurch, et l’équipe NPC basée à Nelson, ce qui lui permet d’être sélectionnable à l’avenir pour les All Blacks (pas pour le Rugby Championship en raison du temps qu’il a passé hors de Nouvelle-Zélande), voire en vue de la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie.
Les raisons qui l’ont poussé à ne pas renouveler avec Toulon
Interrogé dans le podcast DSPN, Devlin Sports Podcast Network, Fainga’anuku est revenu sur son expérience dans le Var. « Tu ne vas pas te plaindre quand t’habites juste en bord de Méditerranée, qu’il fait toujours beau et que le vin est bon », a expliqué celui qui a joué aux côtés de l’ancienne légende des All Blacks Ma’a Nonu.
« C’était énorme. Un vrai souvenir que je garderai toute ma vie. Je crois même que mon père était encore plus content que moi ! Pouvoir s’entraîner et jouer aux côtés d’une légende comme lui, c’est un vrai privilège. Un vrai honneur, vraiment. »
Concernant les raisons qui l’ont poussé à ne pas renouveler son contrat avec Toulon, Fainga’anuku confie : « Avec ma compagne, on a eu la chance d’accueillir notre premier enfant en France – c’était incroyable – et forcément, ça change un peu les perspectives pour la suite.
Fainga’anuku relance Toulon à toute vitesse juste avant la pause 🚀@rctofficiel I #DemiesTop14 pic.twitter.com/QRa5GsMjT1
— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) June 21, 2025
« C’est sûr que ça aurait été sympa de continuer notre belle aventure sur la Méditerranée, mais on a commencé à parler sérieusement d’un retour à la maison. Surtout pour des raisons familiales. Offrir à nos parents, nos proches, l’opportunité de créer des souvenirs avec notre enfant, c’était quelque chose de précieux pour nous, et qu’on ne voulait pas leur enlever. C’est ça, vraiment, qui a pesé dans la décision de rentrer. »
Refaire sa place parmi les All Blacks
En plus des raisons familiales, ce qui a également motivé son retour en Nouvelle-Zélande, c’est la perspective de refaire sa place parmi les All Blacks en vue de Australie 2027. « Je sens que j’ai encore beaucoup à donner », confirme-t-il. « Et dans deux ans, il y a une équipe que j’aimerais vraiment rejoindre, pour un tournoi qui se jouera en Australie. Tout s’est un peu aligné naturellement. On sait qu’on est là pour deux ans. On profite à fond, avec la famille, les amis. Et moi, je suis concentré sur ce que j’aime faire chaque jour : jouer au rugby.
« Je sors quand même d’une des compétitions les plus dures au monde, c’était y a quelques semaines à peine. Le corps tient le coup, les poumons fonctionnent encore, donc ça va »
« J’ai toujours su, même avant de partir, que la porte serait toujours ouverte pour rentrer à la maison. Et ça, je suis vraiment reconnaissant envers New Zealand Rugby, et évidemment envers Razor (Scott Robertson, le sélectionneur des All Blacks, ndlr) aussi. Mais là, à ce stade, je suis juste content d’être rentré. Je prends les choses jour après jour, étape par étape… et voilà où on en est. »
La saison du NPC débute le 31 juillet, et le premier match de Tasman aura lieu le 3 août. Serait-il prêt à répondre à une sélection si vite ? « Je sors quand même d’une des compétitions les plus dures au monde, c’était y a quelques semaines à peine, donc oui… tout va bien, le corps tient le coup, les poumons fonctionnent encore, donc ça va », répond-il.
« Comme je l’ai déjà dit, je sais que je suis là pour les deux prochaines années, et dispo pour n’importe qui aura besoin de moi. Et pour l’instant, je profite de chaque étape, vraiment. »
La rudesse du Top 14
Fainga’anuku avait étonné tout le monde quand, juste avant le début de la Coupe du Monde de Rugby 2023, il avait annoncé rester en France à l’issue du tournoi mondial pour un contrat de 19 mois. Et aujourd’hui, il ne regrette pas.
« Je ne changerais ça pour rien au monde », affirme-t-il. « Franchement, c’est sans doute l’une des meilleures expériences et l’une des meilleures décisions que j’ai prises dans ma carrière. Avec le recul, j’ai vraiment passé un super moment. J’ai pu me mesurer à de très grands joueurs, à un très haut niveau. Et oui, ces presque deux années, ça restera sûrement parmi les meilleures de ma carrière. J’en ai vraiment bien profité.
« Ce qu’il faut retenir, c’est que le rugby en France est vraiment vivant. Il y a de la passion, partout. Et l’amour du jeu… c’était incroyable à voir en tant que joueur, mais encore plus à ressentir, semaine après semaine… »
« C’est vraiment costaud. Honnêtement, c’est sûrement ce qui se rapproche le plus du combat de gladiateurs dans un Colisée, pour dire les choses clairement. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que le rugby en France est vraiment vivant. Il y a de la passion, partout. Et l’amour du jeu… c’était incroyable à voir en tant que joueur, mais encore plus à ressentir, semaine après semaine, que ce soit à la maison ou à l’extérieur. Pouvoir vivre ça, le sentir aussi fort, c’est quelque chose que je garderai en moi toute ma vie. »
L’ailier qui se révèle… troisième-ligne
Parti de Nouvelle-Zélande comme ailier capable de glisser au centre, Fainga’anuku revient en ayant clairement pris ses marques au poste de numéro 13 en Top 14. Mais il ne s’est pas arrêté là. Curieux d’élargir son registre, il s’est même essayé… en troisième ligne.
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Leicester Fainga’anuku a tenu vous laisser un ultime message avant de rentrer dans son pays 🥹#ParceQueToulon pic.twitter.com/e52AJsHrGt
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« En France, je jouais surtout au centre, et puis j’ai réussi à me glisser en troisième ligne », sourit-il. « Du coup, je faisais les 40 premières minutes au centre, puis les 30 ou 20 dernières en troisième-ligne. Franchement, j’ai pris du plaisir dans les deux rôles. J’aime vraiment ces deux aspects du jeu.
« C’est un truc que j’avais toujours dans un coin de ma tête, ce côté hybride, pouvoir apporter une dynamique différente au jeu. J’ai toujours essayé d’avoir ce petit truc en plus dans mon jeu, pour faire la différence. Et là, c’est une nouvelle corde à mon arc, un truc de plus dans mon CV, dans ma boîte à outils, et je vais continuer à bosser dessus. Mon objectif, c’est juste de progresser, tous les jours, de continuer à chercher des nouvelles façons de me développer comme joueur. »
De là à se présenter comme une option dans le pack des All Blacks ? « Comme je dis toujours : peu importe où le coach a besoin de moi, où on me demande de jouer, franchement, je suis partant pour n’importe quel poste. C’est aussi simple que ça », assure-t-il.

« Mon objectif est simple : rester en forme, rester en bonne santé, et continuer à faire ce que j’aime le plus longtemps possible. C’est-à-dire jouer au rugby, m’entraîner avec des potes et créer des souvenirs qui restent. On a un métier vraiment spécial, et j’essaie juste de profiter de chaque moment.
« Tu sais jamais combien de temps le rugby sera là pour toi. Une blessure peut tout arrêter du jour au lendemain. Du coup, maintenant que je suis plus à l’aise financièrement, ça me permet de prendre mes décisions uniquement par passion, sans cette pression d’aller chercher un contrat à l’étranger.
« Ce que j’ai appris en partant, c’est surtout une ouverture d’esprit. Tu te rends compte de tout ce que peut t’offrir la vie hors de ton pays, des expériences, des styles de vie différents. J’ai eu la chance de vivre ça à 23 ans. C’est un vrai plus de savoir qu’il y a un monde énorme derrière ce métier, et c’est sûrement une des plus grosses leçons que je retiens de cette expérience. »
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