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Le rugby aux JO : presque un siècle de mise au ban avant la rédemption

22nd April 1924: A Devonport Services player tackling an American during their match against the USA Olympic Rugby Team at Plymouth. (Photo by Gill/Topical Press Agency/Getty Images)

L’épreuve de rugby à VII aux Jeux olympiques de Paris 2024 suscite un enthousiasme sans précédent. Cette compétition promet d’être l’un des moments forts des Jeux, rassemblant les meilleures équipes mondiales dans une lutte intense pour l’or à laquelle nos équipes de France, féminine comme masculine, vont se mêler.

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Le retour du rugby aux JO, en version Sevens, témoigne de la résilience et de l’attrait universel de ce sport, malgré une histoire mouvementée marquée par son éviction au début du XXe siècle et son long chemin vers la réintégration.

Les débuts prometteurs : 1900-1924

Le rugby fait son entrée aux Jeux olympiques modernes en 1900 à Paris. Cette première apparition est marquée par la victoire de la France face à la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Les équipes ne sont pas constituées de joueurs de premier plan, et les rencontres se déroulent dans une ambiance amicale. Le tournoi de 1908 à Londres voit la participation de deux équipes seulement, la Grande-Bretagne et l’Australasie (une sélection de joueurs australiens et néo-zélandais), la victoire revenant à ces derniers.

En 1920, à Anvers, et en 1924, à Paris, l’équipe des États-Unis s’impose, créant la surprise face aux favoris français. La victoire américaine de 1924 (17-3) reste gravée dans les mémoires pour sa finale houleuse contre la France, marquée par des incidents sur et en dehors du terrain. Le dernier tournoi olympique de rugby à XV met aussi en lumière certaines difficultés organisationnelles et de popularité du sport à l’échelle mondiale.

L’éviction du rugby des Jeux olympiques

Malgré ses débuts prometteurs, le rugby est évincé des Jeux olympiques après 1924. Plusieurs raisons expliquent cette mise au ban. La popularité inégale du rugby à XV dans le monde est un facteur clé. À l’époque, le rugby est principalement joué dans les pays du Commonwealth, tandis que d’autres régions, notamment les Amériques et l’Asie, ne montrent qu’un intérêt limité. Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux modernes et grand amateur de rugby, ne parvient pas à convaincre le Comité international olympique (CIO) de l’importance de maintenir ce sport au programme.

De plus, des questions logistiques et les incidents de 1924 jouent un rôle crucial. L’organisation chaotique de certains matchs et les violences survenues lors de la finale de 1924 renforcent l’idée que le rugby n’est pas prêt pour la scène olympique. Les matchs de 1924 à Paris, notamment la finale entre les États-Unis et la France, se terminent dans la confusion, avec des bagarres sur le terrain et des altercations entre joueurs et spectateurs. Le manque de contrôle et les débordements sont des éléments qui ternissent l’image du rugby aux yeux du CIO.

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Les tensions politiques et les rivalités internationales de l’époque jouent également un rôle. Le rugby, sport de contact, est perçu comme difficile à gérer dans un contexte où les Jeux olympiques cherchent à promouvoir la paix et la fraternité entre les nations. En 1925, après des discussions internes et des évaluations, le CIO décide de retirer le rugby du programme olympique, arguant la nécessité de se concentrer sur des sports plus universels et plus faciles à organiser.

Le long chemin vers la réintégration

Pendant près de huit décennies, le rugby reste absent des Jeux olympiques. Toutefois, la popularité croissante du rugby à VII, une version rapide et spectaculaire du jeu, suscite un regain d’intérêt. La Fédération internationale de rugby (IRB, devenue depuis World Rugby) mène une campagne de longue haleine pour réintroduire le rugby aux JO.

Bernard Lapasset, président de l’IRB et ancien président de la FFR, est l’une des figures clés de ce mouvement : « Nous avons porté ce message des valeurs du jeu et avec cette liberté que l’on a en rugby de faire la fête sur le terrain pendant le match – parce qu’on s’amuse même pendant l’effort – et après le match avec cette troisième mi-temps ‘off the field’ avec toutes les équipes. Aujourd’hui le rugby continue sa vie. On est rentré dans la cour des très grands ».

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Le choix du rugby à VII plutôt que du rugby à XV repose sur plusieurs facteurs. Le format du VII, avec des matchs plus courts et un jeu plus rapide, s’adapte mieux aux contraintes des Jeux olympiques, où le calendrier est serré et l’attention du public dispersée sur de nombreuses disciplines. Le rugby à VII se joue en deux mi-temps de sept minutes, ce qui permet d’organiser des tournois entiers en quelques jours seulement, contrairement au XV qui nécessite des périodes de récupération plus longues entre les matchs.

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De plus, le rugby à VII est perçu comme plus accessible et plus spectaculaire pour les spectateurs non-initiés. Les matchs rapides, le nombre réduit de joueurs et les scores élevés rendent le jeu immédiatement captivant, ce qui est crucial pour attirer une audience mondiale diverse source. En 2009, le CIO annonce que le rugby à VII sera inclus dans le programme olympique des Jeux de Rio 2016. Cette décision est saluée par de nombreux acteurs du rugby. « Le rugby à VII est parfaitement adapté à l’esprit olympique : rapide, compétitif et accessible à tous », déclare notamment Sir Clive Woodward, ancien entraîneur de l’équipe d’Angleterre.

Rio 2016 et Tokyo 2020 : des succès confirmés

L’introduction du rugby à VII aux Jeux de Rio 2016 est un succès retentissant. Les tournois masculins et féminins attirent des foules enthousiastes et des audiences télévisées importantes. Les Fidjiens remportent l’or chez les hommes, offrant à leur pays sa première médaille olympique. Cette victoire est célébrée comme un triomphe national dans le petit pays du Pacifique, fournisseur de talents pour de nombreux pays dans le rugby à XV. « Jamais, jamais dans mes rêves les plus fous je n’ai pensé que j’irais aux Jeux », raconte Osea Kolinisau. « Et encore moins pour y participer avec une chance de gagner la médaille d’or et en étant le porte-drapeau de ma délégation ! »

Preuve de la puissance des JO et de leur portée, le gouvernement des Fidji rendra le jour du retour des héros férié, avant qu’ils soient accueillis comme il se devait.

Aux Jeux de Tokyo 2020, le rugby à VII continue sur sa lancée. La Nouvelle-Zélande s’impose chez les femmes, tandis que l’équipe masculine de Fidji conserve son titre. Les performances spectaculaires et le format dynamique du VII attirent de nouveaux fans et consolident la place du rugby dans le paysage olympique bien qu’il reste quelques voix critiques, arguant que l’essence du rugby n’est pleinement capturée que dans le format à XV.

Paris 2024 : une consécration

Le tournoi de Sevens de Paris 2024 s’annonce comme un moment phare des Jeux. La France, pays hôte et nation de rugby passionnée, est déterminée à faire de cet événement un spectacle inoubliable, d’autant que l’équipe de France renforcée par un certain Antoine Dupont devrait se mettre en évidence au Stade de France.

« Participer à une olympiade, ce qui est assez nouveau dans le rugby, c’est motivant », confiait le Toulousain à TF1 il y a quelques semaines. « On espère qu’on aura cet élan de ferveur de la part de tous les Français. On sait que les événements de sports rassemblent énormément de gens. On espère que l’on pourra leur procurer un maximum d’émotions et qu’ils nous le rendront en tribunes et devant la télé »

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Les débats sur la place du rugby aux JO persistent, mais l’enthousiasme et l’engagement des joueurs, des fédérations et des fans ne faiblissent pas. Le rugby à VII, avec son rythme effréné et ses actions spectaculaires, s’impose comme une discipline olympique à part entière, capable de captiver un large public et de transmettre les valeurs d’excellence, de respect et de fair-play chères à l’esprit olympique.

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J
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Yeah of course it can be, it manages a good commerical outcome when 100 million people are following it. I’m saying rugby is no where near even remotely close to getting the payoff you’re talking about, never mind the distinct lack of anyway to implement it.


So you’re going for the dirty approach. I’m not surprised, it’s the only way to easily implement it right now. I wouldn’t see the benefit to doing that myself. A draft, if purely feasible in it’s own right, doesn’t need to provide commercial benefit at all (if it works, that’s all it needs to do, as it no doubt did back in america’s heyday). But without the advantageous backing of sponsors and interest levels, if you pick the wrong method to implement it, like a dirty approach, you do potential harm to it’s acceptance.


The aspect’s of the approach you chose that I don’t like, is that the franchises are the ones spending the money of the U20’s only for there opposition to get first dibs. Personally, I would much prefer an investment into a proper pathway (which I can’t really see SR U20s being at all in anycase). I’m not exactly sure how the draft works in america, but I’m pretty sure it’s something like ‘anyone whishing to be pro has to sign for the draft’, and results in maybe 10 or 20% of those being drafted. The rest (that accumulative 80/90% year on year) do go back into club, pronvincial, or whatever they have there, and remain scouted and options to bring in on immediate notice for cover etc. You yes, you draw on everybody, but what is generating your interest in the drafties in the first plaec?


This is your missing peace. If some come through school and into the acadamies, which would be most, you’ve currently got three years of not seeing those players after they leave school. Those that miss and come in through club, maybe the second year theyre in the draft or whatever, aged 20/21, you’re going to have no clue how they’ve been playing. NPC is a high level, so any that are good enough to play that would already be drafted, but some late bloomers you might see come in NPC but then Sky’s not going to broadcast that anymore. So what’s generating this massive interest you’re talking about, and most importantly, how does it tie in with the other 7 clubs that will be drafting (and providing) players outside of NZ?


Is the next step to pump tens of millions into SRP U20s? That would be a good start for investment in the youth (to get onto international levels of pathway development) in the first place but are fans going to be interested to the same level as what happens in america? Baseball, as mentioned, has the minor leagues, if we use that model it hasn’t to be broad over the whole pacific, because you’re not having one draft right, they all have to play against each other. So here they get drafted young and sent out into a lower level thats more expansive that SR, is there interest in that? There would be for large parts, but how financially viable would it be. Twiggy tried to get a league started and NPC clubs joined. BOP and Taranaki want SR representation, do we have a mix of the biggest clubs and provinces/states make a couple of divisions? I think that is far more likely to fan interest and commerical capabilities than an U20 of the SR teams. Or ofc Uni fits a lot of options. I’ve not really read anything that has tried to nut out the feasability of a draft, it can certainly work if this spitballing is anything to go by, but I think first theres got to be a need for it far above just being a drafting level.

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