L'Australien de Castres Tom Staniforth « pleins gaz » après 462 jours d'absence
La dernière fois qu’on l’avait vu sur les terrains, c’était le 8 juin 2024, il y a exactement… 462 jours (soit 1 an, 3 mois et 5 jours). Passé tout près de la fin de sa carrière à cause d’une grave blessure à une cheville, le deuxième ligne australien de Castres Tom Staniforth est redevenu joueur de rugby samedi dernier à Toulon. Certes son retour a été marqué par une défaite (16-12), mais son plaisir de revenir à la compétition a été plus grand que tout.
« Oh mon Dieu, ça fait plaisir ! » La joie, teintée d’un accent australien, était à la hauteur de l’attente et de la crainte née des longs mois de rééducation, pendant lesquels la suite de la carrière de l’avant de 31 ans est restée incertaine.
Le premier Pilou-Pilou de la saison retentit au stade Mayol 🔴⚫️#TOP14 pic.twitter.com/6aRvgbPuCb
— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) September 13, 2025
« C’est vrai, j’ai eu vraiment peur (…) il y a un moment en mai où j’ai pensé que c’était vraiment fini », souligne le colosse (1,98 m, 124 kg), reconnaissable à son long mulet.
« Je pense qu’il y a eu des fois, en rentrant chez lui, il a dû vraiment se poser la question, et puis il est revenu le lendemain, toujours avec une énergie incroyable », salue son manager Xavier Sadourny.
Victime d’une blessure aussi grave que rare à la cheville droite, l’ancien joueur des Brumbies et des Waratahs a dû être opéré à l’été 2024, tirant une croix sur la saison avant même qu’elle ne commence. Il a ensuite dû solliciter plusieurs avis de chirurgiens, voyant même sa convalescence rallongée à cause d’un staphylocoque attrapé sur la table d’opération.
« Aujourd’hui il y a ce mot un petit peu à la mode, “résilient”, lui il est là-dedans… »
« Aujourd’hui il y a ce mot un petit peu à la mode, “résilient”, lui il est là-dedans. C’est quelqu’un de courageux, qui a travaillé dans son coin, géré sa frustration, je ne l’ai jamais vu énervé, frustré ou même abandonné », affirme Sadourny.
« Il avait cette volonté de retourner à la salle de muscu tout seul, parce que quand tu es blessé, tu travailles presque en dehors du groupe, donc il faut avoir une drôle de force de caractère, et moi rien que pour ça, je suis admiratif », ajoute le manager du CO.
« C’était une période complexe, j’ai réfléchi un peu : qu’est-ce que je peux faire après le rugby ? Heureusement, ce n’est pas le cas, je suis là, je suis un joueur de rugby », se réjouit Staniforth sans pouvoir masquer un large sourire.
Soutenu par sa femme, le joueur arrivé à Castres en 2020 a pu profiter de ses deux enfants tout en restant proche du groupe, auteur d’une très belle saison en atteignant les quarts de finale de Champions Cup et les barrages du Top 14.
« J’étais très content de voir les mecs progresser, gagner des matches, profiter de la saison (…) mais c’était frustrant parce que je voulais jouer, il y a les deux côtés », estime-t-il.
Assidu durant toute sa rééducation, l’Australien était impatient de revenir, peu regardant sur les charges de travail qu’il était prêt à s’imposer. « On n’a quasiment allégé aucun entraînement pour lui, et quand on a voulu alléger, il me regardait de travers », s’amuse Sadourny.
Avec une préparation complète, Staniforth a pu refaire son apparition sur une feuille de match pour la première fois depuis juin 2024, samedi à Mayol. « Nerveux, stressé, excité… Il y avait plein d’émotions avant le match, les entraîneurs m’ont dit de profiter », souligne-t-il, avec une belle performance à la clé.
Le meilleur plaqueur du Top 14 trois ans d’affilée, de 2022 à 2024, s’apprête désormais à retrouver Pierre-Fabre pour un match déjà important face à Bayonne samedi (18h30).
« Il apporte toute sa puissance et on a besoin de porteurs de balle (…) on sent un joueur affamé », juge son manager, qui compte sur son déménageur australien pour décrocher une première victoire cette saison.
Staniforth, lui, est prêt et se sent « pleins gaz ! Ça c’est une expression française ! »
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