« Problème gay » : ce qu’a vraiment dit la directrice du rugby fidjien

La fédération de rugby des Fidji a annoncé cette semaine avoir licencié sa directrice du rugby, récemment nommée, après que celle-ci s’est interrogée sur un « problème gay » auquel serait confrontée l’équipe nationale féminine.

Laijipa Naulivou, ancienne joueuse, a critiqué le « lesbianisme » régnant selon elle au sein des équipes féminines de rugby dans une interview incendiaire accordée à un journal local en début de semaine.

Or, qu’a-t-elle dit exactement ?

Fiji Rugby Union fires Laijipa Naulivou as Director of Rugby after this: “Those who played with me know that I do not condone being gay for women in rugby. I always speak against it, and I know I’m very unpopular in that area with those who practice it.” https://t.co/SoBMux80Fi pic.twitter.com/qkQQU4p28w

— Michael Field (@MichaelFieldNZ) February 5, 2025

« Ceux qui ont joué avec moi savent que je n’accepte pas l’homosexualité des femmes dans le rugby », a-t-elle affirmé dans la presse. « J’y suis toujours opposée, et je sais que cette position me rend très impopulaire auprès de celles qui la vivent.

« Je continuerai à le dénoncer, car cela a représenté un sérieux désavantage lorsque nous avons participé à notre premier tournoi HSBC de rugby à sept. »

Appelée pour manager l’équipe féminine de rugby à sept trois semaines avant le dit tournoi, elle raconte avoir rédigé un rapport dès son retour.

« C’était un aspect contre lequel nous devions nous battre, donc à mon retour, j’ai rédigé mon rapport et ma recommandation était de remplacer l’entraîneur ainsi que les personnes impliquées », a-t-elle expliqué.

« Nous devions organiser une nouvelle sélection équitable et constituer un panel pour choisir l’équipe. C’était une meilleure approche plutôt que de laisser une personne pratiquant le lesbianisme être en position de choisir ses joueuses. Pour moi, c’est contraire à l’éthique et ce n’est pas juste. »

Selon elle, le lesbianisme est la raison de la contre-performance des Fidjiennes

Selon elle, une relation homosexuelle qui aurait mal fini au sein de l’équipe a provoqué la piètre performance de l’équipe féminine de rugby à sept aux Jeux olympiques de Paris 2024 : 3 matchs, 3 défaites.

« Je me suis rappelée de Pio Bosco Tikoisuva, qui, lorsqu’il était directeur général de la FRU (fédération fidjienne de rugby, ndlr), m’avait remis un rapport sur le rugby féminin en Europe », a-t-elle poursuivi.

« L’un des principaux problèmes soulevés concernait la rétention des joueuses : une fois mariées, leurs maris ne souhaitent souvent plus qu’elles jouent, ou bien elles tombent enceintes et ne reviennent pas sur le terrain.

« Selon ce rapport, la rétention des joueuses et ce problème gay figurent parmi les défis majeurs rencontrés par les nations européennes du rugby, et les Fidji ne font pas exception. C’est leur droit, mais si cela impacte l’équipe, il faut le leur retirer. »

La réponse ferme de la fédération

Sommée de réagir à ces propos ayant provoqué l’indignation, la fédération fidjienne de rugby a déclaré qu’elle avait « pris la décision de mettre fin » aux fonctions de Naulivou en tant que directrice du rugby.

« Les opinions exprimées par Laijipa Naulivou sont des opinions personnelles et ne reflètent pas la position officielle de la FRU », a affirmé l’instance dans un communiqué publié mercredi soir.

« Notre équipe féminine et toutes les joueuses peuvent être assurées que cela n’aura aucun impact sur leurs opportunités, leur représentation et leur développement continu en tant que membres à part entière de Fiji Rugby. »

Naulivou venait tout juste d’être nommée à ce poste. Elle a été la première capitaine de l’équipe féminine de rugby à XV des Fidji et a joué un rôle « déterminant » dans la promotion du sport féminin fidjien, selon un profil établi par l’Université du Pacifique Sud.

Les îles Fidji ont dépénalisé les relations sexuelles entre partenaires homosexuels en 2010.