Joanna Grisez : « J’ai retrouvé de l’envie »
L’ailière du XV de France Joanna Grisez, passée par le rugby à sept, veut effacer sa déception olympique en visant le titre lors de la Coupe du monde en Angleterre. Sa vitesse a déjà lancé les Bleues vers la victoire contre l’Italie samedi.
À Exeter, pour leur entrée en lice, les Françaises dominaient sans concrétiser. Les Italiennes résistaient près de leur ligne. La solution est venue d’une touche à quarante mètres : Carla Arbez a servi Grisez lancée plein champ, et l’ailière a transpercé la défense pour aplatir seule.
« Ça fait surtout du bien de réussir un lancement propre derrière, de jouer, de mettre de la vitesse et de se faire plaisir », a savouré la joueuse de 28 ans après le succès (24-0).
Cet essai rappelle celui inscrit à Twickenham au printemps, face à l’Angleterre (43-42). Avec seulement dix sélections, elle compte déjà neuf essais en bleu. Ses inspirations viennent souvent du VII, discipline où elle s’est imposée au plus haut niveau avec les Bleues.
On l’attendait, il est là 💥
Le premier essai des Bleues est signée Joanna Grisez 🚀#RWC2025 pic.twitter.com/9PIaKwRKPx
— Rugby World Cup FR 🇫🇷 (@RugbyWorldCupFR) August 23, 2025
Le rugby, elle l’a découvert sur le tard, à 19 ans, mais son talent l’a vite menée en équipe de France universitaire, puis au circuit mondial de rugby à 7. Elle y devient une cadre, avant de subir deux désillusions olympiques : absente à Tokyo en 2021 à cause d’une blessure, puis éliminée à domicile en quarts de finale à Paris, quelques jours après le titre des hommes.
« Paris c’était vraiment le point de ma carrière le plus important. Quand finalement on n’a pas la médaille, tout s’écroule un peu autour », confiait-elle à l’AFP en juillet. « Il a fallu derrière redonner du sens à mon rugby, à ce que je faisais, retrouver juste l’envie tout court de faire des choses. »
Le Mondial arrive donc au bon moment. Transférée à Bordeaux, elle a participé au troisième titre consécutif du Stade bordelais, malgré une blessure au genou dès son premier match.
« J’ai retrouvé de l’envie, j’ai réappris à avoir du plaisir à l’entraînement, chose que j’avais perdue depuis très longtemps. Et puis être avec des filles qui elles bossent, sont en cours, je sais que je suis privilégiée. Ça m’a fait du bien de retourner en club », raconte-t-elle.
En 2022, elle avait vécu sa première Coupe du monde à XV, conclue par une troisième place. « Vu que ce n’était pas un objectif que je m’étais fixé (d’être au Mondial), ce n’était pas prévu entre guillemets, je l’ai vraiment pris comme du plus (…) après c’est toujours décevant parce que moi je suis une chasseuse de médailles (d’or). Donc forcément une troisième place, ce n’est jamais ultra satisfaisant », dit-elle encore.
L’objectif est désormais clair : « Moi, ce que je veux, c’est gagner la Coupe du Monde. » Et pour y parvenir, il faudra sans doute un exploit contre l’Angleterre en demi-finale, avec la vitesse de Grisez comme arme fatale.