Inexistantes puis renversantes, les Bleues écartent l'Irlande et filent en demi-finales

L’ascenseur émotionnel et, au bout du bout, la délivrance. Malmené par l’Irlande, le XV de France féminin a réussi s’imposer dans l’adversité (18-13) et se qualifier pour le dernier carré de la Coupe du monde.

Les Bleues le savaient, les nuages noirs, les trombes d’eau et les bourrasques, qui avaient jusqu’alors plutôt épargné ce Mondial anglais, ne seraient pas vraiment leurs alliés face à une équipe irlandaise moins joueuse et naturellement mieux adaptée à ces conditions dantesques. Et de fait, a fortiori contre le vent au départ du match, il n’a pas fallu plus de quelques secondes pour entrevoir le tourbillon qu’elles allaient traverser dans le premier acte.

Que c’est dur… L’Irlande accentue son avance.

Score : 0-10#RWC2025 pic.twitter.com/utdE5AHqpx

— Rugby World Cup FR 🇫🇷 (@RugbyWorldCupFR) September 14, 2025

Un coup d’envoi à mi-hauteur et sans force, un ballon cafouillé par Charlotte Escudero en couverture d’un coup de pied d’occupation, puis assez inexplicablement aplati dans son en-but par cette dernière au lieu de tenter de sortir de son en-but avec son arrière, le premier essai du match qui arrive juste derrière, l’œuvre de la très puissante Linda Djougang (3e)… un départ catastrophique comme on en fait peu.

Dans l’enfer d’Exeter, les partenaires de Marine Ménager ont bu des tasses, vu le ballon que de loin et la moitié de terrain irlandaise d’encore plus loin, pris deux cartons jaunes (Bernadou, 18e ; M. Feleu, 40e+2) et n’ont évité la noyade qu’au pris d’une générosité extrême devant leur ligne pour enrayer les vagues sur une séquence à plus de 30 phases de jeu.

Un carton jaune qui a coûté très cher à l’Irlande

« Il faut capitaliser sur ce moment qui témoigne du vrai visage de cette équipe » se motivait le co-sélectionneur David Ortiz à la pause au micro de France TV. Et on ne va pas se mentir, le message a mis du temps à passer, entre les imprécisions et les défaillances de la conquête directe. Et puis un fait de jeu est venu perturber cette spirale négative. Une charge à l’épaule de la 3e ligne Grace Moore dans le visage de Gabrielle Vernier (59e), logiquement sanctionnée d’un carton jaune, et l’essai de l’espoir dans la foulée pour Charlotte Escudero, qui effaçait d’un coup une première période ratée.

Tout n’est pas soudainement devenu fluide et limpide côté français, mais avec plus que 3 points d’écart et le vent toujours dans le dos, ce n’était plus la même mayonnaise. Dans le ciel menaçant d’Exeter, un éclair s’est abattu sur le Sandy Park. Sur un ballon bien gratté par la talonneuse remplaçante Manon Bigot, auteur d’une entrée extraordinaire, les Bleues ont eu l’idée folle de contre-attaquer à la main. Pour un résultat exceptionnel : une course dingue et l’essai de la gagne au bout de ces 70 mètres suspendus dans le temps.

Malgré des dernières minutes très stressantes, elles n’ont plus failli, sortant vainqueurs d’un combat qui a longtemps semblé perdu. Il faudra évidemment faire bien plus et mieux au prochain tour, dans une potentielle demi-finale bien plus terrible encore contre l’Angleterre. Mais l’objectif du dernier carré est atteint. Le reste ne sera que bonus.