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France-Argentine : Entre passion, coups d’éclat et le plaisir de se détester
Par Willy Billiard
On ne sait plus qui a dit un jour qu’un rugbyman argentin, c’est un Italien qui parle espagnol et rêve d’être anglais. Peut-être est-ce pour cela qu’on aime tant les rencontrer.
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Comme les Italiens on a l’habitude de les battre – 39 victoires en 55 rencontres officielles. Comme les Espagnols on arrive un peu à comprendre de loin ce qu’ils racontent, mais surtout on sent qu’ils ont le sang chaud, que ce sont des passionnés, comme les Français. Et puis comme les Anglais ils peuvent vraiment nous « casser les bonbons ». Et pareil que les Anglais, on adore les détester.
Au moins à 15 reprises ils nous ont gâché la fête et à chaque fois ça a été un souvenir cuisant. On ressortira toujours le match d’ouverture de la Coupe du Monde de Rugby 2007 (défaite 12-17), notre Coupe du Monde. Et puis le match pour la troisième place perdu de manière encore plus cinglante, 34-10. Le doublé, la honte.
Mais ce sont ces victoires qui ont fait ce que l’Argentine est aujourd’hui, un grand pays du rugby qui ne cesse de pousser la porte pour s’inviter à la table des grands. Antoine Dupont l’a très bien rappelé, les Pumas viennent de battre les grandes nations du Rugby Championship, dont la Nouvelle-Zélande sur ses terres de Wellington, 38-30 le 10 août dernier.
Cette victoire historique a galvanisé les Pumas et leur a montré, à juste titre, qu’ils peuvent rivaliser avec les meilleures équipes. Cet automne, ils ont largement battu l’Italie 50-18 et se sont inclinés de peu 22-19 en Irlande alors qu’ils étaient réduits à 14 hommes.
Trois matchs en cinq mois
Tout ça remonte au match fondateur du 28 août 1949, il y a 75 ans. Cette fois-là, c’est la première fois que la France traverse l’Équateur pour aller jouer au Sud. Rendez-vous dans un pays inconnu, pour rencontrer une équipe dont on ne connait rien, plus habituée à jouer les Britanniques. La France repart de là-bas avec dix victoires dans sa besace, dont la première d’une longue série le 28 août 1949 au Ferro Carril Oeste Stadium, Buenos Aires, 5-0.
75 ans plus tard, les Bleus sont repartis là-bas. Mais le contexte était bien différent en ce mois de juillet 2024 marqué par des affaires d’alcool et de violences sexuelles que le rugby français préfère oublier. Sur le plan sportif, c’est une victoire partout. La France s’impose 28-13 à Mendoza, mais une semaine plus tard, l’Argentine réagit avec un succès 33-25 à Buenos Aires.
Ce match du 22 novembre sera donc le troisième en cinq mois et déterminera qui a vraiment pris l’ascendant sur l’autre.
10 ans d’invincibilité
Les Bleus auront la tête à trois ans plus tôt, dans ce même Stade de France où ils s’étaient imposés 29-20. Pour sa première sélection, Thibaud Flament – le plus Argentin des Bleus – marque un essai. Peato Mauvaka aussi, le premier de sa carrière (le talonneur en est à 10 aujourd’hui). Ce sera leur seule confrontation avec les Pumas jusqu’à présent.
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Ça fait dix ans, jour pour jour, que l’Argentine n’a plus gagné en France. Ce 22 novembre 2014 reste de funeste mémoire pour les supporters du Stade de France avec cette défaite 13-18. Seuls Uini Atonio et Charles Ollivon, remplaçants cette fois-là, sont toujours présents. De même que Guido Petti qui était déjà titulaire en deuxième-ligne.
Sur les cinq dernières confrontations, la France en est à quatre victoires, contre une défaite. Elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin…
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