VIDEO - Elle marque deux fois plus d'essais en un match que dans toute sa carrière
Contre les Fidji samedi 23 août à York, c’était le Julia Schell Show. Sur les 11 essais marqués par le Canada lors de la victoire 65-7, six l’ont été par une seule et même personne : l’arrière de 29 ans. « Je crois pas avoir marqué autant d’essais internationaux dans ma vie », souriait la joueuse en zone mixte après la rencontre.
Et effectivement, en 26 sélections, Julia Schell n’avait jusqu’alors marqué que trois essais (contre l’Australie, contre l’Irlande et contre l’Afrique du Sud). Alors six d’un coup, c’est en un seul match le double de toute sa carrière. Et encore, en 22 minutes seulement !
Tout semblait facile pour elle, comme si les espaces s’ouvraient tout seuls. Les Fidjiennes ont tenté d’opposer leur puissance, mais le jeu offensif canadien les a étouffées. Sophie de Goede, Gillian Boag, Caroline Crossley, Alysha Corrigan et Karen Paquin ont aussi marqué. Mais l’histoire de ce match, c’est bien Schell.
« Quelqu’un dans les tribunes a crié avant le premier essai “200 dollars pour un essai” », racontait-elle en souriant. « Faut que je le retrouve ! Ça fait du bien. »
Kévin Rouet, lui, avait ce petit sourire en coin. Sélectionneur aujourd’hui, adjoint au moment où Schell a débuté en sélection, il sait exactement comment la piquer. Même si, parfois, ça se retourne contre lui. « Je suis content pour elle. C’est une super personne et une grande joueuse. Je lui ai dit à la mi-temps qu’elle devait gagner ses duels en un contre un. Elle m’a répondu qu’elle allait me prouver le contraire… et elle l’a fait. »
Schell en rajoutait dans la complicité : « J’adore prouver à Kévin qu’il a tort. S’il me dit de gagner mes un contre un, je vais le faire. Et je vais recommencer. »
« Quelqu’un dans les tribunes a crié avant le premier essai “200 dollars pour un essai”. « Faut que je le retrouve ! »
Pour le Canada, c’est un match qui résonne comme une déclaration. Moins de 24 heures après le carton des Anglaises face aux États-Unis, les Canadiennes ont offert leur propre démonstration, à quelques kilomètres de là. Un signal envoyé aux favorites, l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande.

Cette équipe a grandi depuis sa quatrième place à la Coupe du Monde de Rugby 2021. Désormais numéro 2 mondiale, auréolée d’une première victoire historique contre les Black Ferns, elle s’avance avec une nouvelle posture : celle d’un vrai prétendant au titre.
Rouet veut capitaliser : « C’est important pour la confiance. On apprend ce que ça veut dire d’être numéro deux mondial, c’est nouveau pour nous. Mais on voit qu’on peut tenir notre rang, qu’on peut inscrire 11 essais si on le décide. »
Et quand on leur parle de la pression, Schell et ses coéquipières n’éludent pas. Elles en font une force. « On aime beaucoup cette phrase : “la pression est un privilège”. Parfois on la ressent, oui. Mais au fond, ce n’est pas pour prouver quoi que ce soit aux autres. C’est pour nous. Parce qu’on sait qu’on a déjà tout ce qu’il faut pour faire quelque chose d’énorme. On est juste heureuses d’être là ensemble, de le vivre ensemble. Et cette confiance, elle est énorme pour nous. »
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